DE GAULLE CONTRE LE DÉCLIN Yves de Gaulle - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
Président-fondateur Jacques DAUER
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DE GAULLE CONTRE LE DÉCLIN




Par Yves de Gaulle,
L’idée de déclin, considérée comme « l’état de ce qui diminue de valeur, de grandeur, d’éclat » (1), était, dans le monde terrestre, consubstantielle à la pensée de Charles de Gaulle, qui s’inscrivait ainsi dans la longue tradition philosophique occidentale depuis Platon. La lecture des Notes, lettres et carnets, écrits à diverses époques de son existence, donne un aperçu clair de cette attitude intellectuelle, comme un fond tragique, voire un peu désespéré, car les hommes ne trouvent pas l’équilibre et sont sans cesse tirés par l’empire des songes. Le Général, épris de culture mais enfant de son siècle, y mentionne et cite les écrivains qui l’accompagnent. Chamfort : « la guerre a des nécessités immédiates et impérieuse. Elle ne comporte pas l’utopie et la spéculation s’y traduit en désastres. » Ou encore : « Les raisonnables ont duré ; les passionnés ont vécu. » Barrès, en contemplant la cathédrale de Tolède, pense à la poésie des grandes profondeurs » et évoque le « sortilège de la gloire qui dépasse toutes les magies de l’amour, car la vieillesse ni la mort ne la peuvent exorciser ». Saadi : Les uns sont morts, d’autres voyagent dans des pays perdus. » Dante évoque l’incertitude, « cette obscure forêt qui marque le milieu du chemin de la vie ».
À l’opposé et dans les mêmes carnets, il y a également une nostalgie immense mais au regard calme, curieux, présent mais un peu détaché de la vie, davantage des hommes, qui ressort souvent : « Attendez au soir pour dire si le jour fut beau, et la mort pour juger de la vie » (Sophocle) ; «  le talent se forme dans la solitude, le caractère dans la société » (Goethe) ; «  tôt ou tard on ne jouit que des âmes » ( Vauvenargues) ; «  Le meilleur de tous les biens, s’il y a des biens, c’est la retraite en un endroit qui soit son domaine » (La Bruyère) ; « Les forêts précèdent les civilisations. Les déserts les suivent » (Chateaubriant). Pascal a le mot final : « Rien ne s’arrête pour nous. C’est notre état naturel, et toutefois le plus contraire à notre inclination. » Il y a dans ces références, plus qu’une forme de déchéance, celle de la tragédie d’un équilibre perdu qui lui faisait regretter « cette époque classique où le goût du réel, le sens du vrai, la mesure du possible donnaient à la pensée comme à l’action une force harmonieuse et durable ».
Rien de très original au fond dans ce parcours intellectuel au sein d’une génération si marquée par la Grande Guerre. Comme chez Paul Valéry et d’autres, la conscience occidentale de plus en plus tragique que l’homme a de l’univers est à la fois le signe probable d’un crépuscule passager mais aussi un sommet dans l’aventure raffinée du savoir. Spengler est passé par là, mais aussi et surtout Péguy, Péguy l’indomptable soldat, chez qui n’existe aucune pensée du déclin, même devant l’accumulation des drames : « Il n’y a point de malheur des temps… Il y a le malheur des clercs. (2) »
Présente comme un moment de la pensée et miroir de son temps, la conscience du crépuscule chez de Gaulle est en réalité totalement étrangère à son action, toute dirigée vers la résistance, l’effort et le renouveau. Chez ce général philosophe, on ne sépare pas le couple pensée-action, ou plutôt pensée en action qui est l’un des traits moteurs du « gaullisme ». C’est peut-être la phrase un peu sèche de Gramsci qui serre au plus près cette dualité irréfragable : « Pessimisme de l’intelligence ; optimisme de la volonté. »
Le second terme en marque l’essentiel qui transfigure le déclin, même celui, passager, qui ressemble au découragement, souvent simulé en dedans pour se projeter au-dehors, ou joué devant les tiers pour renforcer encore la conviction intime. « Au commencement était le verbe. Non ! Au commencement était l’action ! (3) » Donc, recommencer, toujours, non à partir de rien car il ne faut pas oublier ce qui n’est déjà plus, mais à partir de ce qui reste afin de rétablir dans ses droits tout ce qui aura été fait pour ne pas se perdre. Une fois prise la décision d’ « y aller ! », débute la grande symphonie des premiers « deux cents jours ».
Regardons les six premiers mois de la France libre : l’appel, le 18 juin 1940 ; les tentatives dès les jours suivants pour faire entrer dans la guerre le « proconsuls » de l’outre-mer ; la constitution d’une force de combat : quelques centaines d’hommes fin juin, 7000 hommes fin juillet malgré Mers el-Kébir ; la reconnaissance par Churchill de De Gaulle comme « chef des Français libres » le 28 juin, suivie, le 7 août, par la signature de l’accord régissant les rapports entre la Grande-Bretagne et la France combattante ; les ralliements, à partir du 22 juillet, des Nouvelles-Hébrides, du Tchad, du Cameroun, du Congo-Brazzaville, de Tahiti, de l’Oubangui-Chari (République centrafricaine aujourd’hui), des Établissements français de l’Inde ; la création le 27 octobre à Brazzaville du Conseil de défense de l’empire qui sera reconnu par le gouvernement britannique le 24 décembre ; une popularité naissante auprès de la famille royale d’Angleterre et de son peuple, qui vient déposer devant Carlton Gardens bijoux et alliances après la condamnation à mort et la privation des biens du Général par Vichy.
En 1958, après le déclin de la IVe République, nouveau départ ! Là encore, ce qui s’est produit aurait pu ne pas advenir. Le Général n’y croyait d’ailleurs pas lui-même avant les « événements » qui l’ont ramené au pouvoir.
Mais cela fut, et « le premier des Français » devint le dix-huitième président du Conseil à la tête du vingt-cinquième et dernier ministère de cette République condamnée. Entre son investiture le 1er juin 1958 et le 9 janvier 1959, quelle rapidité de conception et d’exécution !
Le gouvernement est formé sur le papier dès le 31 mai, et après la constitution du gouvernement le 1er juin, suivent, le 2, la loi sur les pouvoirs spéciaux et la mise en congé des assemblées, puis, le 3 juin, celle qui marque la prochaine mise en place de la nouvelle Constitution. Celle-ci est prête durant l’été et approuvée par référendum le 28 septembre.
Première visite en Algérie début juin où de Gaulle sait déjà, depuis longtemps, qu’il est trop tard pour n’importe quelle formule autre que l’indépendance. Puis se mettent en place avec la Tunisie et le Maroc les accords de retrait partiel des troupes françaises, accords qui avaient été proposés le 3 juin à leurs chefs d’État. Fin août : visite en Afrique noire.
« Pour la France d’aujourd’hui, le colonialisme, c’est fini », dit-il en Guinée à Sékou Touré. Lancement de l’emprunt national le 17 juin, suivi le 27 de l’allocution sur le rétablissement économique et financier et, le 1er août, de celle sur le retour à l’équilibre budgétaire de 1958 ;
proposition, le 1er juillet, d’un projet de conférence au sommet à Nikita Khrouchtchev ; mémorandum, le 17 septembre, au président Eisenhower et à Harold Macmillan sur les modifications à apporter à l’OTAN, suivi, le 23 octobre, lors d’une conférence de presse, par le refus de signer à l’ONU la cessation des expérimentations nucléaires ; rencontre fondatrice, le 14 septembre à Colombey, entre « ce vieux Français et ce très vieil Allemand » [Konrad Adenauer].
Douze républiques africaines sont proclamées entre le 24 novembre et le 19 décembre (en plus de la Guinée, devenue automatiquement indépendante après avoir voté « non » au référendum constitutionnel le 28 septembre), sans compter l’autonomie interne accordée le 31 décembre au Cameroun et au Togo. Bref, en sept mois, création d’une République, organisation de l’indépendance africaine, restauration de l’équilibre financier du pays, affirmation du rôle et de l’indépendance de la France sur la scène internationale, lancement du « règlement » du drame algérien. La méthode : entre le 3 juin 1958 et le début du mois de février 1959, 396 ordonnances auront été prises, soit près de cinquante par mois.
Un universaliste de la pensée et de la politique.
Le diable guette celui qui s’abandonne, certes au moment des drames et des crises, mais aussi quand viennent, après l’effort et la victoire, les eaux plus calmes du quotidien. Lors d’une allocution « radiotélévisée » prononcée le 27 avril 1965, le général de Gaulle évoque la nostalgie d’un passé où la France était un « peuple-colosse en fait de population, de richesse et de puissance ».
En 1958, « nous aurions pu nous décourager en comparant à nos statistiques celles qui relatent la population totale de chacun des deux géants [les États-Unis et l’URSS], ou la production globale de leurs usines et de leurs mines, ou le nombre de satellites qu’ils lancent autour de la terre, ou la masse des mégatonnes que leurs engins sont en mesure d’emporter pour la destruction ».
La tentation de l’effacement guette notre pays, surtout après les épreuves et le sursaut qu’elles ont suscité, au point d’être souvent érigée en doctrine ou en politique : soumission résignée à l’Empire totalitaire, ou absorption paisible de notre défense, notre économie, nos entreprises, notre monnaie dans le système atlantique, ou encore dissolution dans une Europe dite « intégrée » hors les nations qui la fondent.
De Gaulle nous dit un fait simple mais essentiel : nous avons été capables de résister aux « sirènes de l’abandon et choisi l’indépendance » même si celle-ci implique des conditions qui ne sont pas faciles. Mais, souligne-t-il, la France parvient à les remplir, c’est-à-dire, en substance : « se comporter en Européens que nous sommes et donc appliquer sur notre continent un équilibre fondé sur l’entente et la coopération ; mener à l’extérieur de l’Europe une action conforme à notre conception : aucune hégémonie exercée par qui que ce soit, aucune intervention étrangère dans les affaires intérieures d’un État, aucune interdiction faite à n’importe quel pays d’entretenir des relations pacifiques avec n’importe quel autre, ne sauraient être justifiées ; sur le plan économique, scientifique et technique, faire en sorte que nos activités demeurent pour l’essentiel sous administration française tout en maintenant, coûte que coûte, la concurrence dans les secteurs de pointe qui commandent la valeur de notre industrie et, le cas échéant, dans une branche déterminée où notre avantage comparatif est insuffisant, conjuguer nos moyens avec un autre dont nous pouvons penser que le poids ne nous écrasera pas ».
Voilà pourquoi, dit de Gaulle, « nous nous imposons une stabilité économique, financière et monétaire qui nous dispense de recourir à l’étranger ». Et cela, nous le faisons seuls, mais non isolément, et sans qu’un « grand homme » soit indispensable pour conduire l’affaire tant la ligne est claire !
De Gaulle n’aimait pas ce qu’on appelle aujourd’hui la « mondialisation » car il était un universaliste de la pensée et de la politique. Oui à une ouverture continue, systématique, effrénée sur le monde qui nous entoure, mais à partir d’une culture qui est la nôtre, d’une religion qui nous a façonnés, d’un pays qui nous a bordés depuis de nombreux siècles, d’une nation qui vient du fond des âges, d’une langue qui nous détermine.
Le Général ne voulait pas être dilué, disséminé, digéré, et ne concevait le bonheur de la France que dans son enrichissement par d’autres peuples comme dans le don en retour de ses propres valeurs. Il n’y a peut-être pas de civilisation française, mais il y a une culture, une nation, des références et une manière d’être.
La démarche de Claude Lévi-Strauss pour qui toutes les cultures se valent, sans être ni équivalentes ni échangeables, était aussi la sienne. Dans cette forme de biodiversité, chaque disparition ou confusion est une perte. Et dans toutes les cultures qui font ce que nous sommes, la France est porteuse de celle que de Gaulle aimait parce que c’était la sienne et qu’elle parlait à l’ensemble des hommes. « De tout temps, il est dans sa nature [celle de la France] … de répandre la pensée libre, d’être un champion de l’humanité. (4) »
Certes, en 1965, la France de De Gaulle était au faîte de son renouveau. Mais la lucidité sur les circonstances de l’adversité, les ambitions légitimes et obligatoirement mesurées, les atouts de la Nation forcément inégaux par rapport à ceux des autres n’interdisent jamais d’agir. En 1944, « à présent que la France est debout », le Général, sans illusion sur la faiblesse de ses moyens renaissants, formait cependant un « vaste plan » pour la Nation (5) :
« Lui assurer la sécurité en Europe occidentale… Collaborer avec l’Ouest et l’Est… sans accepter jamais aucune espèce de dépendance. Pour prévenir les risques, encore diffus de dislocation, obtenir que l’Union française se transforme progressivement en libre association. Amener à se grouper… les États qui touchent au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées. Faire de cette organisation l’une des trois puissances planétaires et, s’il le faut un jour, l’arbitre entre les deux camps soviétique et anglo-saxon (6) »
On connaît la suite. Dans ces trente années d’histoire tumultueuse, s’il est vrai que certains hommes sont capables de « courber » le fil des événements paraissant irrémédiables pour en créer d’autres et déterminer un destin différent, faire la juste part entre le génie d’un « personnage » et le « sous-jacent » collectif est impossible.
C’est l’exercice dialectique entre les deux qui s’impose naturellement, peut-être dans un jeu à somme constante, mais avec un poids relatif variable selon la douleur du temps et la qualité des hommes. Si la France ne pèse plus autant quand de Gaulle s’en va, il est cependant excessif de soutenir qu’avec lui nous avons voyagé en première classe avec un billet de seconde. Beaucoup nous est possible !
 
Au début de 1945, en franchissant le Rhin, alors qu’elles venaient de peu et que personne ne le prévoyait, les armées de la France libre, au cours de la campagne d’Allemagne, pesaient plus lourd que l’armée britannique. Et plus largement, ce pays, même s’il est celui « des succès achevés et des malheurs exemplaires », a démontré maintes fois qu’il est capable de mieux que de vivre un destin secondaire ou pitoyable en l’absence de grands hommes pour le tirer des abîmes.
« Il faut savoir être au niveau de l’histoire, ou sans cela on disparaît… »
Mais aujourd’hui ? La France est-elle encore un grand pays ? Qu’en dirait le Général après avoir donné, dans sa pensée et son cœur, tant d’importance à sa « princesse des contes » ?
Le déclin est-il définitivement engagé dans le concert actuel des grandes nations pesées par leur nombre d’habitants, leur PIB, ou leur budget militaire ? Moins que d’autres pays similaires parce que plus volatil, plus changeant, plus tragique en allant plusieurs fois du fond de la défaite au redressement signalé, notre pays ne fait pas exception à ce déclin relatif mesuré par les quantités. Il est aussi plus fragile car soumis à cette passion triste qu’est une excessive capacité à douter. De Gaulle disait, à Vincennes, le 22 mai 1949 :
« Nous savons bien que la France, telle qu’elle est dans le monde tel qu’il est, ne peut pas penser refaire son siècle de Louis XIV. Cela ne signifie pas, comme voudraient l’insinuer certains esprits ou certains cœurs faibles, qu’il faut cesser de penser à la grandeur de la patrie. On peut être grand même sans beaucoup de moyens. Mais il faut savoir être au niveau de l’histoire, ou sans cela on disparaît… »
Plus loin, dans le même texte :
« Il y a aussi la conscience de ce que nous valons par rapport aux autres car, après tout, le monde c’est nous et les autres. Il n’y a nulle part, je vous en prends à témoin, aucun signe d’une infériorité organique de la France par rapport à qui que ce soit. Il peut y avoir, sans doute, certaines différences de moyens. Les moyens ce sont des choses qui passent, nous le savons bien, d’autres le savent comme nous, mais ce qui ne passe pas, c’est la capacité humaine. Or, à ce point de vue, qui contient en germe tous les autres, notre capacité humaine ne le cède à celle d’aucun autre pays. »
Cette « qualité » fait notre fond. Elle nous divise souvent, quelques fois nous rassemble, mais toujours nous distingue. Contrairement à une idée trop répandue (« Les Français sont des veaux »), de Gaulle ne séparait pas le pays et le peuple qui l’a fait. Cette dialectique est irréfragable au sein d’une évolution historique toute de contradiction. « La défaite d’Azincourt désagrège littéralement la France », mais la Grande Guerre revoit un peuple formidable de courage, d’abnégation et de volonté alors dans un conflit commencé en infériorité mais qu’il a porté pratiquement tout seul. Si le peuple a rejeté de Gaulle le 27 avril 1969, s’il lui arrivait d’en être fatigué, combien était grande, pourtant, son espérance. La France a toujours vu ses citoyens vivre dans le drame du tiraillement entre les extrêmes :
« Ce Français, qui met dans son esprit tant d’ordre, et si peu dans ses actes, ce logicien qui doute de tout, ce laborieux nonchalant, ce casanier qui colonise, ce fervent de l’alexandrin, de l’habit à queue, du jardin royal, qui tout de même pousse la chanson, se débraille et salit les pelouses, ce Colbert collègue de Louvois, ce jacobin qui crie “vive l’Empereur”, ce politicien qui fait l’union sacrée, ce battu de Charleroi qui donne l’assaut sur la Marne, bref ce peuple mobile, incertain, contradictoire… (7) »
C’est de cette mobilité que de Gaulle tire la capacité française, c’est de cet équilibre continuellement instable qu’il infère l’idée « certaine » de ce pays même s’il faut, souvent, le conduire par les songes. Michelet disait : « La France agit et raisonne, décrète et combat ; elle remue le monde, elle fait l’histoire et la raconte. » Comment expliquer ce qui finit par se réaliser alors qu’il n’est exprimé que par des mots ? Ou plutôt comment comprendre que, parfois, elle « fait l’histoire » en commençant par la raconter ?
Comme un certain général le 18 juin… Mais ça marche comment, ce dévoilement d’une part de rêve qui n’est finalement que réalité, réalité cachée d’une vie rêvée arrachant au quotidien et faisant voir la perspective ? Retournons-nous un instant sur ces marins de l’île de Sein qui nous ont étonnés ! Revoyons ce bout de terre dure, plate, hostile, balayée par les vents et les pluies ; regardons ce « quart de la France », ces Compagnons de la Libération qui, tous, jeunes et vieux, ont entendu cette voix qui venait d’ailleurs de chez eux mais du tréfonds de leur cœur ; méditons leur détermination sans écart pour continuer une guerre qu’un enchanteur, à Londres, ne disait pas perdue.
Ces deux cent deux Bretons sans grade, ces pêcheurs condamnés à une vie dure, sans beaucoup d’autre espoir que de faire vivre leur famille et mourir dans leur lit, ces Français d’avant le royaume de France qui ont pris la mer pour la France, étaient des veilleurs au bout du plus lointain de nos caps, là où débute ce que les Anciens appelaient le « royaume des ombres », sans distinction de classe, attirés par cette part de grandeur qu’il y a à servir, et sans aucune autre appartenance qu’à la plus grande des libertés qui n’est jamais en déclin : la résistance.
 
 *Yves De Gaulle est haut fonctionnaire. Il est l’auteur d’Un autre regard sur mon grand-père Charles De Gaulle, (Plon 2016) et de « Ma République ». Apocryphe de Charles De Gaulle (L’Observatoire, 2019). Dernier ouvrage publié : Chevalier solitaire (Plon, 2022).
1. Selon le dictionnaire Larousse.
2. Charles Péguy,
Dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle, in Œuvres en prose complètes
, tome III, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », p. 699-701.
3.Faust, cité in Charles de Gaulle,
Le Fil de l’épée, Éditions Berger-Levrault, 1932.
4. Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir, tome 1,
Le Renouveau, 1958-1962, Plon, 1970.
5. Charles de Gaulle,
Mémoires de guerre, tome 3,
Le Salut, 1944-1946, Plon, 1959, début du chapitre « Discordances ».
6. Idem
7. Charles de Gaulle,
 La France et son armée, Plon, 1938

© 01.10.2023

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