L’économie, phare du bonheur et de la puissance Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
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L’économie, phare du bonheur et de la puissance !
         
« L’efficacité et l’ambition de la politique sont conjuguées
avec la force et l’espérance de l’économie »
 
(Charles de Gaulle)
S’il y a bien un autre domaine où le général de Gaulle a su agir, c’est l’économie. La pierre angulaire entre le bonheur  et la puissance d’une nation dont il a compris l’importance pour assurer le niveau et la qualité de vie des Français mais aussi la place de la France face aux autres pays et notamment l’Europe.
Au lendemain de la libération, l’épreuve du redressement économique et social de la France était la mise en œuvre de grandes réformes voulues par le général de Gaulle, s’appuyant sur le programme du conseil national de la  résistance.  

Le défi économique de 1958.
A son retour aux affaires, les finances de la France, sa monnaie, avaient atteint un seuil catastrophique. Tel était le défi qui se présentait au général de Gaulle qu’il relèvera avec persévérance et rigueur, la confiance des Français lui étant acquise à travers la mise en place des institutions, ils suivront le général sur le chemin du redressement du pays. Dès le 30 janvier 1959, le général de Gaulle annonçait que le vent était favorable au pays, « il a la chance » disait-il, « la belle et  bonne chance que notre peuple a parfois rencontrée, voici qu’elle s’offre de  nouveau…Une France toute neuve reprend le cours de l’histoire… Mais pour qu’elle trouve sa base solide sur quoi bâtir sa puissance, nous devons mettre en ordre, largement et profondément, finances, monnaie, économie… »

Quelle direction donnera-t-il à l’effort économique ?
Selon la pensée du général de Gaulle, notre pays doit vivre avec son temps.« Pour produire beaucoup, pour le faire à des conditions qui facilitent les échanges, pour renouveler constamment par l’invention ce qu’il   fabrique dans ses usines et récolte dans ses champs, il lui faut se transformer à mesure et profondément. » Charles de Gaulle a montré sa volonté de faire bouger tous les leviers, expansion, productivité, concurrence, concentration, vont s’imposer à l’économie française. Pour faire rayonner la France, « il ne suffit pas à l’industrie, à l’agriculture, au commerce, de fabriquer, récolter, échanger toujours autant, il faut qu’ils fabriquent, récoltent, échangent de plus en plus. » écrira le général de Gaulle dans ses Mémoires.

Le plan ou l’ardente obligation, la volonté du général de Gaulle.
L’ambition économique du général de Gaulle sera, à travers le Plan,  de fixer les objectifs et les priorités pour les années qui suivront. Selon lui, « Il ne suffit pas de faire bien ce que l’on fait, il faut le faire mieux que les autres. » Au moment où il reprend la charge du pouvoir, le général de Gaulle se trouvait devant le traité de Rome du 25 mars 1957 que l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et bien sûr la France avaient signé, dans lequel il était question d’un accord économique pour instituer un marché commun entre les six. Cet accord avait été ratifié, le 9 juillet 1957, par le Parlement français.

Quelle va être l’attitude du général de Gaulle ?
Face à la concurrence internationale, il ne voulait pas que nos entreprises soient en reste, le général voulait leur donner une impulsion forte, les inciter à devenir plus compétitives notamment en travaillant ensemble. Il se résoudra au Marché Commun pour aller vers la suppression des douanes entre les Six, libérer le plus largement possible les échanges commerciaux, dans l’intérêt de son pays. Le développement de l’hyperpuissance américaine depuis la fin de la guerre, notamment dans le domaine économique, est une réalité dont le général de Gaulle tiendra principalement compte en acceptant la mise en   œuvre du Marché commun.

Il ne manquera pas de dire le 14 janvier 1963, concernant l’Angleterre et son refus des contraintes du Traité  de Rome : « En raison de ses attaches avec les anciennes colonies de l’Empire, de ses sources d’approvisionnement, Londres souhaite adhérer au Traité sans en respecter les règles qui seraient trop contraignantes pour elle. » Le général de Gaulle était sûr que l’Angleterre entrant dans le Marché commun, poserait problème, freinerait la construction de l’Europe économique et politique. Il lancera aux Anglais : « Quand on parle d’économie et à plus forte raison quand on en fait, il faut que ce que l’on dit et ce que l’on fait soit conforme aux réalités, parce que sans cela, on va à des impasses, et même, quelques fois à la ruine. »     

Il s’agissait également de s’adapter par des investissements publics et privés à la modernisation des outils de production, comme il l’écrira dans ses Mémoires « les dépenses de développement dépasseront toujours celles de fonctionnement, tels la recherche fondamentale, l’espace, l’atome, l’aviation, l’informatique, … » des activités de pointe à partir desquelles la notion de progrès prend tout son sens. Et bien sûr, la monnaie, reflet de la santé économique et du crédit, favorisant l’esprit d’entreprise et la paix sociale. Elle reste le critère indispensable de notre influence internationale et notre indépendance.

Pour le général de Gaulle, le progrès ne s’arrêtait pas seulement à l’économie. « Le système social qui relègue le travailleur, fût-il convenablement rémunéré, au rang d’instrument et d’engrenage, est, suivant moi, en contradiction avec la nature de notre espèce, voir avec l’esprit d’une saine productivité » écrira-t-il. Combien de Français se souviennent que le général de Gaulle est à l’origine de la création des comités d’entreprise, d’ouvrir la porte à la participation, sa volonté, l’intéressement des travailleurs aux bénéfices, mettant en lumière la contribution de chacun à l’effort rémunéré avec équité, source de bonheur et de sérénité ?   

Le général de Gaulle avait le peuple   de sa politique.
« Le problème politique majeur   de notre temps, c’est de concilier la justice sociale et la liberté ; le problème culturel majeur de rendre accessible les plus grandes œuvres au plus  grand nombre d’hommes… » écrivait André Malraux. Achevant son œuvre monumentale du redressement économique de la France, Charles de Gaulle avait avant tout l’ambition que chaque Français ait sa place, à condition de s’en donner les moyens dans tous les domaines notamment l’accès à la culture, répondre en priorité à leurs besoins sur les logements, les hôpitaux, les écoles, afin d’assurer le bien-être et l’équilibre familial.

La grande leçon de l’histoire, c’est l’effort perpétuel. Si l’on veut préserver les conquêtes sociales et  rester une grande puissance économique et stratégique, le progrès ne peut se  construire qu’à partir de la souveraineté, sans elle, comment envisager le   progrès pour son pays ?
A son époque, le général de Gaulle  avait cette capacité à discerner les choses, il avait une vision pour la France, basée sur un régalien fort et une politique industrielle, gage de son indépendance. Il souhaitait une Europe des nations, basée sur des coopérations renforcées, ce fut toujours le sens de son action pour préserver et contribuer au développement de la France dont nous sommes toujours bénéficiaires, à condition d’être à la hauteur de nos attentes, se donner les  moyens d’y parvenir sans se laisser dicter notre avenir !
« Nous sommes un grand pays   qui ne doit rien à personne. Nous n’avons aucune raison de baisser la tête  devant qui que ce soit »
Charles de Gaulle 1959    
*Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.

© 02.04.2021

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