« On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. » Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
Président-fondateur Jacques DAUER
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          « On ne fait pas de   politique autrement que sur des réalités. »
         
  
(Charles de Gaulle)
       
                                   
par Christine Alfarge
« « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe, l’Europe, l’Europe mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. Je répète, il faut prendre les choses comme elles sont. » Le général de   Gaulle s’exprimera ainsi le 14 décembre 1965 lors d’un entretien entre les deux tours de la présidentielle. On a souvent commenté à juste titre cette phrase du général de Gaulle : « On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités » définissant précisément le socle de sa politique diplomatique, économique et sociale.
L’art des réalités.
« On peut aimer que le sens du mot « art » soit tenter de donner conscience à des hommes de la   grandeur qu’ils ignorent en eux. » écrivait André Malraux.
A l’inverse, le général de Gaulle avait une hauteur de vue et une grande ambition pour son pays, conscient du rôle qui serait le sien. Dès son plus jeune âge, il se sent prédestiné à prendre en main la conduite du pays, son destin lui ouvrit la voie. Mais si la politique est un art, elle subit l’exigence des faits et doit tenir compte des réalités.
« La politique quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c’est une action pour un idéal à travers des réalités. » dira le   général de Gaulle, alors qu’est-ce que la realpolitik ? Il faut distinguer l’objectif à atteindre par n’importe quels moyens, c’est ça la realpolitik notamment sur le plan économique alors que l’art des réalités, « c’est d’atteindre le but en tenant compte des circonstances, en les faisant évoluer sans les contraindre. Car ces contraintes provoquent le plus souvent des réactions hostiles. » expliquera Pierre Lefranc lors d’un entretien.
De Gaulle, la conscience et l’intuition.
  Le général de Gaulle, c’est la proximité dans la distanciation, il incarnait à la fois une marque de grandeur qui   caractérise les plus célèbres personnages de l’histoire tout en ayant une proximité naturelle auprès des Français basée sur la confiance et   l’efficacité. « Ce qui nous réunit, c’est cela même, qui remplît l’âme de notre peuple, soucis pour la France menacée, volonté de surmonter   les périls, espérance à la pensée que la nation va sortir du marasme affreux où les partis la tiennent enlisée et suivre enfin la route du   salut. » dira le général de Gaulle lors d’un voyage en Bretagne.
De Gaulle l’espoir d’un peuple.
En 1944, le général de Gaulle rejette l’austérité, « pour   éviter l’inflation, contrôler les déplacements des fonds du marché noir, déterminer les budgets après les lourdes ponctions des occupants, rétablir la confiance dans la monnaie et affirmer la crédibilité du franc, il eut le choix entre la solution drastique de Mendès France et la solution, plus souple de Pleven. C’est à travers ses voyages, ayant mesuré l’ampleur du désarroi de la nation, qu’il a choisi la solution la moins rude. » expliquera   Pierre Lefranc qui avait accompagné de nombreuses fois le général de Gaulle à   travers la France.
Charles de Gaulle ne renonce jamais.
Son départ du pouvoir en janvier 1946 n’a pas pour   autant mis fin à ses voyages, de mai 1946 à octobre 1957, il se rendra dans de nombreux pays étrangers ou bien des territoires français : l’Algérie, le Maroc, l’Afrique, la Tunisie, Madagascar, le Pacifique, l’Ethiopie, les Antilles,   l’Australie et le Sahara.
Les Outre-mer, une réalité historique.
« Conduire les peuples de la France « d’Outre-mer » à disposer d’eux-mêmes et, en même temps, aménager entre eux et nous une coopération directe, voilà quelles étaient mes simples et franches intentions. » écrira   le général de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir.
Au regard de l’histoire, Pierre Messmer écrira « S’agissant de la décolonisation, elle était inévitable car le XXème siècle a vu la mort des empires : après la Première Guerre mondiale, l’empire colonial allemand a été distribué entre les vainqueurs tandis que les empires austro-hongrois et ottomans, longtemps ennemis, ont disparu ensemble ; après la Seconde Guerre mondiale, sous la poussée des peuples jeunes, aux élites impatientes, les empires coloniaux de l’Italie, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Hollande et de la Belgique ont cessé d’exister en moins de quinze ans, avec la complicité plus ou moins active des deux superpuissances, Etats-Unis et U.R.S.S. qui croyaient y trouver leur avantage. » Les visites du général de Gaulle plaçaient la France au premier rang des nations démocratiques ce qui favorisait les relations diplomatiques. Sur le plan international, ces nombreuses visites   montraient surtout le réalisme du général, sa volonté de hisser notre pays au plus haut niveau dans le concert des nations.
En 1958, où va la France ?
A son retour au pouvoiren 58, les rapports du général de Gaulle avec les citoyens auprès desquels il a compris les difficultés, vont-ils changer ? Extraordinairement, le général de Gaulle en homme d’action   va continuer à rencontrer les Français à un rythme encore plus soutenu qu’auparavant. Malgré le contexte difficile de la crise algérienne ne facilitant pas les choses à cette période, il s’exprimera ainsi : « Je tiens à rencontrer le fermier et le chef d’entreprise locale. Je me déplacerai en voiture. Je passerai par les préfectures et les sous-préfectures et je m’arrêterai dans les bourgs et les villages traversés. » Yvonne de Gaulle, toujours présente, visitait très   discrètement des œuvres de bienfaisance.
« Si la France, dans ses profondeurs m’a, cette fois encore, appelé à lui servir de guide, ce n’est certes pas pour présider à son sommeil… Mon devoir est donc tracé et pour aussi longtemps que le peuple voudra me suivre. » écrira   Charles de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir.
Aujourd’hui, les intérêts personnels et le chacun   pour soi dominent, le sens de l’engagement s’est terni et doit nous faire réfléchir pour l’avenir de notre pays qui a besoin d’une colonne vertébrale unifiant la nation à travers un projet fort !
« Sur la pente que gravit la nation, ma mission est toujours de la guider vers le haut » écrira le général de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir. C’est le cheminement d’une pensée haute et exigeante qui continue de peser sur le destin de la France, l’avenir des jeunes générations.
                                                                                                                   *Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.
         
       
       
       

© 01.05.2022

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