210 alfarge - Académie du Gaullisme

La Lettre du 18 JUIN Vingt- sixième année – n° 210 – octobre 2018
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210 alfarge

par Christine ALFARGE

Dîner-débat du 12 septembre 2018
 
« Le renouveau gaulliste »
 
En présence de l’auteur Monsieur Pierre Chastanier

« Je suis un homme qui n’appartient à personne et qui appartient à tout le monde »
 
(Conférence de presse du Général de Gaulle, le 19 mai 1958)
Qu’est-ce qui a changé ?
 
La grande force du Général de Gaulle était de prendre en main les affaires du pays sans jamais oublier l’humain, il était au-dessus des partis mais toujours dans le cœur des Français.
 
Aujourd’hui le jeu politique de la Vème république est bousculé, d’emblée Pierre Chastanier pose la question : « Lors des dernières législatives, ce 18 juin 2017, pouvait-il ressembler à un appel gaulliste ? Non, les forces qui s’allièrent étaient des forces libérales, ubérisées, multiculturelles. Et après cet été mettant fin à de nombreuses crises difficiles et parfois très violentes, la ZAD, les universités, la grève SNCF, etc… le vent peut tourner. »
 
L’idée de nation est trop récusée.
 
Il est légitime de se demander pourquoi la France pourrait imploser ? Que reste-t-il de l’idée de nation rassembleuse et bienveillante ? « On ne fait pas de politique à la corbeille » disait le Général de Gaulle. En cinquante ans la France a changé, elle s’est diversifiée, la cellule familiale est bouleversée, il y a le pacs, le mariage pour tous. L’individualisme est omniprésent et l’assistanat a remplacé le travail. La société contemporaine est décomposée, fragmentée, dispersée. Les inégalités progressent, le racisme se développe, les tensions religieuses peuvent dégénérer à tout moment, la faillite des élites contribue fortement à un déclin progressif et nuit gravement à la démocratie. Les gens se demandent mais à quoi bon aller voter puisque ça ne sert à rien, les choses continueront avec le même mépris, les mêmes abus, les mêmes privilèges, le même manque de reconnaissance et de respect.
C’est toute la hiérarchie des valeurs républicaines qui est pointée du doigt. Les cloisons mentales expliquent l’incompréhension. « Il faut à tout prix renouer avec le dialogue » nous dit Pierre Chastanier. Il propose notamment une réforme de la maternelle, entre trois et cinq ans tout est possible avec un bon enseignement revalorisé. Après la classe, il faut veiller à mettre en place un tutorat généralisé concernant les savoirs fondamentaux, 150 000 jeunes ne les maîtrisent pas.
 
Le peuple attend une nouvelle démocratie.
 
Être français, c’est trouver sa place. Jules Mazarin ou bien encore Manuel Valls n’ont-ils pas accédé aux plus hautes fonctions de l’Etat ? Un état jacobin revu, exerçant seulement les fonctions régaliennes avec une organisation décentralisée laissant aux français l’organisation de leurs territoires, préservant l’ouverture au monde grâce à la francophonie et une politique de développement nord-sud. Pierre Chastanier propose un véritable « plan Marshall » sinon dans les trente prochaines années, nous en aurons les conséquences avec un tsunami migratoire.
 
Face à une ploutocratie mondiale où la puissance financière et économique est prépondérante,1% des plus riches ne cesse de voir augmenter sa richesse. Entre des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres, il y a la peur du déclassement social, une classe moyenne qui a de plus en plus de mal à subvenir à ses besoins, pis encore aux besoins et l’avenir de ses enfants. Malgré un chômage endémique, nous produisons là où la main d’œuvre est bon marché, sous l’emprise des puissants, le besoin de démocratie est en marche.
 
Au lendemain des présidentielles, on assiste à une conquête radicale du pouvoir et non à une union nationale, pas de large coalition mais un éclatement en quatre groupes où les Français ne se sont pas retrouvés. « Contrairement à De Gaulle sur la « Participation », Emmanuel Macron ne protège pas les Français, l’espoir du Général est déçu. » pense Pierre Chastanier, il ajoute, « Souhaitons une Europe mais celle qui protège les nations, l’ordre sans ignorer les forces. »   
 
Liberté et responsabilité pour demain.
 
Face aux nouvelles technologies, le monde sera sans pitié. En pensant à l’avenir, Pierre Chastanier souligne l’importance de ces mots empreints « de solidarité, de justice sociale et d’exigence. »  La liberté, mais que nous inspire-t-elle ? Le besoin d’ordre mais aussi le cœur et la bienveillance pour guider les esprits, se souvenir que le combat n’est jamais vain, comme le Général de Gaulle l’a mené en pensant à la France pour bien longtemps. La responsabilité, indispensable, sans laquelle il ne peut exister d’engagement fidèle.
 
Un nouvel appel gaulliste est-il encore possible ?
Le ni droite ni gauche est insuffisant, il faut l’ensemble respectueux des intérêts de chacun, unir le peuple français. Ici plus d’anathème, nul n’est pestiféré sauf ceux qui s’opposent à notre devise « liberté, égalité, fraternité », l’amour de la patrie, l’engagement pour la nation, ça ne peut pas se faire sans gauche et droite réunies. Par-dessus tout, les Français ont besoin d’exemplarité, avoir confiance, ils sont fatigués et dégoûtés au prix de nombreux efforts, de privations avec la peur économique et sécuritaire constante. Si rien ne change, attention à la colère du peuple, au-delà du populisme, se fomente le fascisme. Pierre Chastanier citant Gambetta :« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre ».   
 
Que sommes-nous prêts à faire pour mieux vivre ensemble ?
 
Français de droite, français de gauche, peu importe, alors « En route ! Les modestes héritiers du Général de Gaulle sûrs du destin de la France doivent se rassembler, c’est le sens du dialogue, de la renaissance, la patrie au cœur. » s’exclame Pierre Chastanier.
 
Rappelons-nous la force des mots du Général de Gaulle à l’Albert Hall en 1941 : « Ce que nous sommes ? Nous sommes des Français de toutes origines, de toutes conditions, de toutes opinions, qui avons décidé de nous unir dans la lutte pour notre pays. Tous l’ont fait volontairement, purement, simplement. »
 
L’histoire est un éternel recommencement, le Général de Gaulle savait qu’après lui d’autres viendraient poursuivre le combat pour la France, notre pays ! Puisque tout recommence toujours ce que j’ai fait sera tôt ou tard source d’ardeurs nouvelles après que j’aurai disparu ! disait-il « N’en doutons point, toutes les salves du gaullisme ne sont pas encore tirées », comme Pierre Chastanier le souligne en guise de conclusion dans son ouvrage « Le renouveau gaulliste », un message d’espoir pour ne jamais baisser les bras, honorer inlassablement la mémoire de ceux qui se sont battus pour notre liberté, transmettre l’histoire à la jeunesse française, une histoire jamais finie car « la seule querelle qui vaille, est celle de l’homme » écrivait le Général de Gaulle. Désormais, tout est entre les mains et la seule volonté du peuple, le peuple français !    

© 05.10.2018
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