L’ÉTERNEL COMBAT DE LA FRANCE ! Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
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L’ÉTERNEL COMBAT DE LA FRANCE !
         « Encore un peu, mourait l’âme de la   France »
           (Charles de Gaulle - Mémoires de guerre)    
Au lendemain de la victoire, l’armistice de 1945 signé, le général de Gaulle écrira dans ses Mémoires de guerre : « La mission qui me fut inspirée par la détresse de la patrie se trouve, maintenant, accomplie. Par une incroyable fortune, il m’a été donné de conduire la France jusqu’au terme d’un combat où elle risquait tout. La voici vivante, respectée, recouvrant ses terres et son rang, appelée aux côtés des plus grands, à régler le sort du monde… Et voici, que, déjà, tout s’abaisse et se relâche. Cette flamme d’ambition nationale ranimée sous la cendre au souffle de la tempête, comment   la maintenir ardente quand le vent sera tombé ? »
L’occasion de rappeler que l’esprit de résistance fut crucial face à l’ennemi, tous les complices et les collaborateurs, la résistance était née d’une opposition au régime de Vichy soutenu par les tenants du fascisme contraire aux valeurs de la République. Si la résistance autour du général de Gaulle n’avait pas été là, le destin de la France serait inachevé, Pétain provoquant honteusement la relégation du pays en faisant allégeance à l’ennemi, renforcé par un fascisme rampant pour prendre sa revanche contre le Front populaire.    
Qu’est-ce qui continue de hanter notre société ?
« C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal » écrivait Hannah Arendt. Alors que le général de Gaulle incarne aux yeux des Français l’autorité de l’Etat, l’indépendance et la souveraineté nationale, le culte de la grandeur, l’amour de la patrie, difficile de discerner l’ennemi lorsqu’il se drape des mêmes valeurs, agitant les leviers de l’émotion, du ressenti de chacun entre peur et renoncement. Ce n’est pas parce que les partis disent tous la même chose, qu’ils pensent tous la même chose. Il n’est pas encore trop tard pour se réveiller face aux extrêmes cherchant à exclure, n’hésitant pas à se servir de symboles historiques pour mieux dissimuler leur idéologie.
Que reste-t-il des idéaux de la révolution ?
Si la déclaration universelle des droits de l’homme a couronné le préambule de notre Constitution qui mentionne l’attachement du peuple français « aux droits de l’homme et au principe de la Souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la déclaration du 26 août 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004 », il n’en demeure pas moins qu’à l’hérédité de noblesse s’est substituée une hérédité oligarchique mettant à mal l’égalité des chances.
Deux conceptions s’affrontent   depuis les Lumières.
La première privilégie la liberté. Elle considère que les règles collectives doivent influer au minimum sur le choix des individus. Comment être sûr de cela ? On n’a jamais trouvé d’autres moyens que la monnaie et le marché.Comment sortir de ce dilemme car il y a aussi ceux qui privilégient l’égalité, un objectif inaccessible par la monnaie et le marché, la liberté implique le marché, alors que l’égalité nécessite de l’abolir. La contradiction reste toujours difficile à gérer, aller vers une réelle égalité des chances est la question capitale au centre de toutes les interrogations. Elle est l’élément clé pour articuler liberté, égalité et mérite garantissant à niveau égal de talent et de compétence tout un chacun aux mêmes perspectives de succès quel que soit son milieu social et familial d’origine.
 
Au nom des libertés individuelles et de la protection des personnes, plus les crises sont multiples, plus on a du mal à les contrôler et les maîtriser. A juste titre, le général de Gaulle pensait que les libertés des Français seraient toujours remises en cause. « La nation a besoin d’un régime où le pouvoir soit fort et continu. Un tel pouvoir, les partis sont, évidemment, inaptes à le leur donner… Je constate, qu’aucune des formations politiques n’est en mesure d’assurer la conduite du pays et de l’Etat, chacune d’ailleurs ne recueillera que les voix d’une minorité. » écrivait-il dans ses Mémoires de guerre.      
La volonté de liberté rétablit l’ordre.
Le   8 juillet 1964 à l’Elysée, le général de Gaulle revenait sur cette période manichéenne de 1940 et le déclin de la nation : « Si la légalité est défaillante, la légitimité doit s’y substituer. » « La légalité était contre la France libre. » Le général repensait à la phrase de Charles Péguy qu’il admirait tant et posait la question : « La   formule de Péguy est-elle réversible ? La liberté et la liberté seule, fait-elle en définitive l’ordre ? »
« Il arrive que les meilleures formules se retournent …Ces deux notions se commandent. En juin 40, l’ordre était jeté bas comme rarement dans notre Histoire. Il n’y avait plus ni ordre ni liberté. Il était clair qu’un ordre   nouveau ne pourrait se rebâtir qu’à partir de la liberté. C’est-à-dire à   partir des Français libres, et seulement dans une France libérée. L’ordre de Vichy était caduc, par le fait même que ce régime n’était pas libre. Ces gens ont commis l’erreur de croire qu’ils allaient pouvoir faire une révolution nationale, tout en étant asservis. C’est alors que la nécessité m’a précipité hors des routes légales. » s’exprimera-t-il.    
Prendre notre destin en main.
Rappeler fidèlement l’action du général de Gaulle est une nécessité, un devoir citoyen hautement symbolique ! Défendre l’héritage qu’il nous a légué face à ceux qui, sous la bannière des extrêmes, veulent s’approprier politiquement ses idées après l’avoir férocement combattu dans l’histoire et tenté de l’éliminer en portant atteinte à son intégrité physique, doit nous faire réagir.  
Une troisième voie est possible, le salut public.
C’est sur l’inefficacité voire l’effondrement des partis que prospèrent les extrêmes. Le déclin de la France n’est peut-être pas pour demain à condition que se produise un sursaut républicain. Si 1940 et le régime de Vichy incarné par Pétain semblent déjà loin pour les plus jeunes, l’histoire peut recommencer sous n’importe quelle forme, il subsiste un terreau de mécontentement propice au chaos et à l’effacement du pays en tant que nation. Quand l’unité nationale est menacée, il reste le salut.
« De Gaulle est une figure du XXème siècle, mais il était tourné vers deux autres siècles, le XIXème et le XXIème, le passé et l’avenir. Il tirait son inspiration de l’un et de l’autre. Il voyait à ses côtés Victor Hugo et le robot annoncé. De Gaulle réfléchissait et agissait sans les préoccupations   inhérentes à l’actuelle frénésie politique. Il considérait les êtres et les péripéties de loin, avec le recul qu’inspire la connaissance des grandes secousses de l’Histoire et la vision de celles à venir. Il mettait ainsi les   choses à leur place. » dira Pierre Lefranc lors d’un entretien.
« Regardant les étoiles, je me pénètre de l’insignifiance des choses » écrivait le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre.
Soyons fidèles à son ambition et sa rigueur, l’héritage qu’il nous laisse, est une action et une hauteur de vue que nous devons à son histoire, celle de l’homme du 18 juin qui ne doutera jamais de la flamme de la résistance française !  
Croire en la France, en son histoire qu’il faut continuer à transmettre, c’est le combat de l’avenir, le nôtre aujourd’hui ! Garder la foi en l’homme est   le plus noble chemin de la fraternité.
       
*Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.

© 01.06.2021

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