MATRAQUAGE INDÉCENT ET INSUPPORTABLE !

par Georges AIMÉ

Le matraquage indécent et insupportable des principaux médias au profit du candidat Emmanuel Macron se poursuit au profit des candidats inscrits sur les listes LREM. Cela relève d’une volonté délibérée de bourrage de crâne et de désinformation. Tout est bon ! Ainsi, que ne nous a-t-on dit sur le lieu choisi par le nouveau président de la République pour galvaniser ses troupes et attirer à lui de nouveaux électeurs : le Louvre et sa pyramide, symboles de l’Histoire de notre Pays et de notre grandeur. Sauf que ce lieu n’est pas celui qui avait été initialement prévu, le maire de Paris ayant refusé le Champ-de-Mars !

Rien n’est laissé au hasard ! Ainsi pour être sûr que les livreurs de « prêt-à-penser » aient de quoi noircir du papier ou user de la parole pour ne rien dire, les abreuve-t-on de messages téléphoniques. Ainsi a-t-on pu voir une de ces estafettes lire sans vergogne ces messages à l’antenne et tel un zélé et dévoué messager commenter stupidement des annonces sans intérêt.

Ainsi les programmes ne comptent pas. Aucune indication sur les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre le chômage, conséquence de l’ultra-libéralisme et de la financiarisation de l’économie. Quid des usines qui délocalisent au sein de cette féérique Europe ? Quant aux flux migratoires ils semblent s’être taris durant cette curieuse période électorale.

Non, décidément non. L’important c’est le futile et l’inutile ! Le prix du costume, la couleur de la robe de telle ou telle, la cravate ou l’absence de cravate, etc. On a pu entendre tout et son contraire. Ainsi nous a-t-on vanté le souhait du nouveau président d’être le promoteur de l’industrie française et sa volonté de le démontrer en faisant la promotion des véhicules de marques françaises... alors que dans le cortège officiel figuraient des véhicules d’une marque allemande proche du peuple. Tout est baratin ! Tout est spectacle ! La « communication » a remplacé le contenu comme, en son temps, la publicité a remplacé la réclame.

Le président de la République cherche à constituer un parti de gouvernement lui permettant de « libérer le travail » et d’appliquer une politique européiste dont on connaît déjà les méfaits désastreux auprès des populations sur lesquels ils se sont fait sentir. Ce ne sont pas les Grecs qui diront le contraire : retraites réduites de 50 %, malades renvoyés des hôpitaux faute de médicaments pour les soigner, absence de moyens pour se chauffer, etc. (cf. le compte rendu signé Christine Alfarge de notre dîner-débat sur ce pays et présidé par Olivier Delorme, page 13).

On ne construit pas une majorité à l’Assemblée nationale comme on construit une équipe de volley-ball sur la plage. Le président le sait. Aussi faut-il voir dans cette volonté de rassembler tous azimuts, sans avoir les moyens d’étudier comme elle le mériterait chaque candidature, une grande ambition : espérer arriver à constituer un parti unique ! Et là il est préférable d’avoir des représentants dociles et peu enclins à la contestation ou simplement à la réflexion. Et qui dit parti unique... Vous avez dit godillots ?

Et là nos apprentis-candidats vont devoir affronter ceux de nos compatriotes qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron. Ils sont les plus nombreux.

Rappelons le résultat du premier tour :

*électeurs inscrits : 47 582 183 ;

*votants : 37 003 728 ;

*bulletins blancs : 659 997 ;

* suffrages exprimés : 36 054 394 ;

* majorité absolue : 18 027 198 ;

*Mme Marine Le Pen : 7 678 491 ;

* M. Emmanuel Macron : 8 656 346.

Quant à ceux du second tour :

*électeurs inscrits : 47 568 693 ;

*votants : 37 467 327 ;

*bulletins blancs : 3 021 499 ;

* suffrages exprimés : 31 381 603 ;

* Mme Marine Le Pen : 10 637 475 ;

* M. Emmanuel Macron : 20 743 128.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La France est passée de la bipolarisation à la quadri polarisation (ce qui renvoie à leurs chères études tous les « experts » qui prétendaient que c’était impossible sous la Ve République). Les oppositions au sein de l’Assemblée nationale vont être fortes. Après les législatives, la recomposition du paysage politique va probablement apparaître au grand jour : une partie de l’hémicycle composée de Républicains de droite attachés à la souveraineté nationale, à la maîtrise des flux migratoires dans une Europe à fuir si elle ne peut être réinventée, une deuxième partie composée de Républicains de gauche attachés à plus d’indépendance nationale dans une Europe sociale à définir, une troisième partie composée de Républicains de droite, européistes, pro-allemand, soutenant en fonction de ses intérêts le Gouvernement dont elle est très proche et enfin la quatrième partie composée des « ni-droite-ni-gauche » dévouée quoi qu’il arrive au chef de l’État.

Cela annonce de beaux débats mais aussi de beaux blocages et de belles impasses. Que vat-il se passer au niveau de la rue ? J’ai le sentiment que les responsables syndicaux vont se laisser débordés par des salariés révoltés à qui on a trop promis et qui ont le sentiment d’être les laissés-pour-compte dans une France plus que jamais divisée.

Ré-enchanter les Français passent par le fait qu’ils ne se sentent pas étrangers les uns par rapport aux autres. Ce qui est loin d’être le cas. France urbaine et rurale qui ne se connaît que par tourisme interposé. France des beaux quartiers qui ignore et ne veut pas constater par elle-même ce que veut dire vivre dans une banlieue déshéritée multiculturelle et multicultuelle. France des riches viticulteurs et des gros céréaliers à qui l’Europe paie des éoliennes et accorde des prêts à taux préférentiels et celle des petits éleveurs qui se suicident faute de pouvoir faire vivre leur famille. France de ceux qui ont un travail et qui n’imagine pas ce que peuvent vivre ceux qui subissent les délocalisations.

France qui « s’anglosaxonnise » chaque jour un peu plus où la valeur d’un individu passe par son compte en banque, la façon dont il s’habille, le quartier où il habite, le cursus qu’il a suivi et les écoles que ses enfants fréquentent.

Il ne suffit pas de changer les décors pour changer le livret.

 

© 02.06.2017