par Georges
AIMÉ
Lorsque paraîtra le prochain numéro de La lettre du 18 Juin
nous connaîtrons le nom des deux
finalistes en lice pour l’élection présidentielle. Qui seront-ils ? S’il est à
peu près certain que Marine Le Pen sera l’un des deux, quel sera l’autre ? Les
sondages nous laissent accroire que ce sera Emmanuel Macron. Ce qui pour le moins
est hasardeux. Sera-ce François Fillon malgré tout ? Ou bien le candidat de
gauche ? Je dis bien le candidat de gauche car il ne m’apparaît pas impossible
qu’un renoncement de Benoît Hamon quelques jours avant le 23 avril puisse
arriver. Auquel cas nous pourrions avoir à choisir entre deux extrêmes, ce
serait la première fois dans notre
Histoire. Le choix – ou le non-choix – sera alors vital pour l’avenir de notre
pays.
Les nostalgiques de la IVe République diront que c’est la
faute aux Institutions de la Ve République en feignant d’oublier ses vingt-quatre
modifications et l’esprit dans lequel elle a été écrite. Esprit que n’a été
respecté, depuis plus de trente ans, par aucun des partis ayant été au pouvoir.
Le paroxysme ayant été atteint quand le « non » l’a emporté lors du référendum
du 29 mai 2005 portant sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe
et que l’oligarchie au pouvoir, droite et gauche confondues, a fait fi du
résultat. Ainsi, après l’approbation par le Parlement, réuni en Congrès le
lundi 4 février 2008, du projet de loi de révision constitutionnelle, préalable
nécessaire à la ratification du traité, l’Assemblée nationale et le Sénat
ont-ils voté massivement en faveur de la ratification (députés : 336 voix pour,
52 contre ; sénateurs : 265 pour, 42 contre, 13 abstentions).
Les mémoires sont courtes qui ont oublié la valse des
vingt-quatre gouvernements qui se sont succédés de 1946 à 1958. Deux par an !
Pour le plus grand bonheur des « politicards » de tous poils et pour le plus
grand malheur de la France. Les tenants de la VIe République seraient bien
inspirés de ne pas oublier l’Histoire. Sans doute ne le souhaitent-ils pas.
Même celui que Jean-Luc Mélenchon considère comme son maître à penser et qui
fut un des plus « brillants animateurs » de cette période n’a pas jugé
souhaitable de modifier ce qu’il a appelé « le coup d’État permanent » ; pire, il s’en est fort bien accommodé
durant quatorze ans!
La VIe République, remède à tous les maux que ces Diafoirus en exercice depuis trois décennies n’ont pas su
guérir. Messieurs Fillon et Hamon, l’heure de la retraite est arrivée. Il en
est de même pour vous Monsieur Mélenchon qui considéré que les 50 % de gens qui
ne pensent pas comme vous sont des crétins. Quant à vous Monsieur Macron, il
est temps que vous vous rendiez compte que ce n’est pas en réunissant une
équipe d’éclopés, d’éternels perdants, de professionnels de la politique prêts
à tout pour sauver leurs intérêts que l’on fait une équipe qui gagne. Reste, en
apparence, Madame Le Pen. Elle n’a, certes, jamais été aux « affaires » depuis
la Seconde Guerre mondiale, mais elle fait peur, à juste titre, à beaucoup de Françaises et de Français qui, eux, n’ont pas la mémoire courte et se
souviennent que dans ses rangs nombreux sont les nostalgiques d’un temps qu’ils
ne souhaitent pas revoir. De plus, chercher des boucs-émissaires n’a jamais
aidé à résoudre les problèmes.
Alors que nous reste-t-il ? Que devons-nous faire pour que la
France redevienne une Nation indépendante dans une Europe enfin comprise et
aimée par ses peuples ? Ce ne sont pas Berlin et New York qui nous apporterons
les solutions propres à nous satisfaire. Quant aux eurobéats germanopratins,
idiots utiles d’un ultra-capitalisme sans foi ni lois, qu’ils continuent à
s’enrichir en discourant dans des salons feutrés sur les solutions à apporter
pour ralentir la courbe du chômage et sur les difficultés à vivre en banlieue.
La solution ne viendra pas plus des habitants du dernier village gaulois. S’imaginer
que des barbelés suffiront à nous protéger des flux migratoires liés à la
surpopulation et aux sous-équipements des pays en voie de développement est
onirique.
La seule solution est que les Européens prennent conscience
que leur avenir passe par l’Europe des Nations avant de devenir un État à part
entière. Là, comme ailleurs, le général avait raison. Pour cela il convient
dans un premier temps que cette Europe prenne son indépendance financière par rapport
aux États Unis, décide elle-même de ses relations commerciales, assume sa politique étrangère
et assure en totale liberté sa défense. Elle doit refuser de vendre des armes à
ceux des pays qui n’ont pas la même notion qu’elle de la liberté et du droit
d’expression. Il est évident qu’elle doit aider l’Afrique à se développer en
assurant l’électrification et l’accès à l’eau potable sur tout le continent.
Parallèlement, ceux des États européens qui le veulent
vraiment doivent travailler à l’harmonisation de leurs législations avec la ferme
volonté d’aboutir à une règle commune à tous les États membres. Tant que nous
ne nous serons pas mis d’accord sur ces fondamentaux, inutiles d’espérer aller
plus loin et les bonimenteurs nationalistes auront de beaux jours devant eux.
Quel est celui des cinq omniprésents qui parle de cela en
détaillant sa vision de la construction européenne ? Aucun ! Tous par contre
jouent les matadors et disent le contraire.
Si nous voulons tenter de résoudre nos
problèmes, il faut revenir à la vision gaullienne de l’Europe des Nations,
seule façon de construire, dans un premier temps, une Europe indépendante et, en matière de
politique intérieure, mettre enfin en place, pour tous les salariés de France,
l’Association capital-travail (Participation).
Seul Nicolas Dupont-Aignan a cette vision.