par Paul KLOBOUKOFF,
« L’EURO COMMENT LA MONNAIE UNIQUE
MENACE L'AVENIR DE L'EUROPE »
Ce pavé de 500 pages de Joseph E Stiglitz édité en
français en septembre 2016, n'a pas manqué de susciter de l'intérêt et des
réactions, notamment en raison de la notoriété de son auteur. À soixante-treize
ans, il a conservé toute sa verve et son désir de convaincre. Prix Nobel
d'économie en 2001, il a aussi été vice-président et économiste en chef de la
Banque mondiale de 1997 à 2000, après avoir conseillé Bill Clinton de 1995 à
1997. C'est l'un des fondateurs les plus connus du « nouveau keynésianisme »,
une « école » née dans les années 1980 critique envers les médications des
Keynésiens ardents défenseurs du déficit budgétaire et des taux d'intérêt bas,
qui ne tiendraient pas assez compte des problèmes structurels liés au
fonctionnement, très imparfait, du « marché ».
Pour le moment, en
France, l'ouvrage au titre « iconoclaste » n'a connu qu'un modeste
retentissement. Il est vrai qu'entre la mobilisation antiterroriste, le malaise
des policiers, les « primaires » de la droite (dont les acteurs ne s'attardent
pas sur les questions économiques relatives à l'euro et à l'Union européenne)
et les commentaires peu amènes sur « Un président ne devrait pas dire ça »,
l'espace médiatique est restreint pour aborder des problèmes « trop techniques
pour faire de l'audience ». Il est possible que l'écho s'amplifie à l'approche
des présidentielles, lorsque les ténors des partis eurosceptiques (ou eurocritiques) tiendront davantage le micro. L'ouvrage leur fournit des
arguments qui, à défaut d'être tous nouveaux pour eux, bénéficient de sa
signature.
Cependant, si ses
attaques contre la conception et la gestion de l'euro, contre le dogme de
l'austérité, sont pesantes et virulentes, en contrepartie, les propositions,
les conditions à remplir pour sauver l'euro qu'il développe vont, au moins en
partie, dans le sens des orientations et des décisions que poussent et
promeuvent les dirigeants « fédéralistes » qui sont à la tête de l'UE. Celles
de Stiglitz pour « plus d'Europe » et encore « plus d'Europe » sont encore plus
« intégristes » et dirigistes, voulant hâter la « convergence » et la marche
vers une union politique « solidaire », y compris en matière sociale, usant de
normes et de transferts significatifs devant aboutir fatalement au nivellement
entre les pays.
S'il n'est pas original en tous points, l'éventail des
alternatives qu'il étudie comporte des particularités intéressantes. Il aborde
successivement :
- le sauvetage de
l'euro par « plus d'Europe », à sa façon (choix qui lui parait très improbable)
;
- la sortie de
l'euro, « le divorce à l'amiable », d'un ou plusieurs États membres, de
préférence l'Allemagne, et/ou la constitution au sein de la zone euro actuelle,
d'un « euro nordique » plus fort que l'euro, qui resterait celui du Sud (et de
l'Est) ;
- le système de «
l'euro flexible », qui permettrait au sein de la zone des ajustements «
coordonnés » entre les euros de pays et/ou de groupes de pays présentant une
certaine homogénéité économique. Sous des conditions très strictes et une forte solidarité
entre les États, il pourrait relancer la croissance, stabiliser les économies
puis organiser progressivement le rapprochement entre ces monnaies jusqu'à en
refaire une monnaie unique, l'euro. Cette dernière voie ne lui semble pas
inaccessible.
Les doutes ne manquent pas sur la viabilité de l'euro,
une monnaie bâtie à des fins politiques plus que sur des bases cohérentes, dans
une UE qui, dès le début, a résisté aux tentatives fédéralistes. Une zone euro
« menacée d'explosion », que, pour certains, la sortie de l'Allemagne pourrait
soulager. Un retour au deutsche mark que le Gouvernement allemand, pessimiste
ou prudent, préparerait, d'ailleurs, en toute discrétion. En septembre 2014,
sur Atlantico.fr, Jacques Myard expliquait pourquoi «
Soit chacun retrouve sa monnaie, soit l'Allemagne décide de sortir de l'euro
» (1). Deux mois plus tard, sur Economiematin.fr, Charles Sannat « dévoilait » : « Scoop! Le plan secret de
l'Allemagne pour sortir de l'euro » (2). En novembre 2015, c'était au tour
de Jean-Marc Sylvestre sur Peuple de France.com d'alerter « L'Allemagne prépare
sans le dire sa sortie de l'euro » (3). Et en février 2016, La Gazette de
l'Assurance n'était pas la seule à afficher : « L'Allemagne se prépare à
l'explosion de l'euro » (4). Ceci pour dire que les inquiétudes de Stiglitz
et les alternatives qu'il examine ou propose ne sont pas sorties du néant.
Par contre, les critiques qu'il formule, les réformes
qu'il suggère pour « plus d'Europe » et les instruments qu'il présente pour
mettre en œuvre ses
alternatives sont plus personnelles et méritent un examen attentif. C'est
pourquoi je leur ai donné une assez large place ici.
Comme nous connaissons trop peu les politiques et les
mesures qui ont été décidées et mises en place par les instances de l'UE ces
dernières années pour tenter d'enrayer la crise, de relancer la croissance et
de ranimer la « solidarité » entre les États membres, notamment pour le partage
de l'endettement, il m'a semblé utile de passer en revue ces mesures que
Stiglitz ne désapprouve pas mais qu'il estime insuffisantes, Cela nous permet
aussi de vérifier que, comme il l'écrit,
l'Union est en panne « au milieu du gué ».
Finalement, le Prix Nobel semble assez pessimiste sur la
réceptivité des dirigeants de l'UE aux alternatives qu'il propose. Par contre,
il peut sans doute espérer qu'ils puisent dans ses projets de réformes et dans
sa « boîte à outils » pour enrichir et diversifier leurs techniques de «
bricolage »... et contribuer ainsi à prolonger la vie
de l'euro. Car, sauver l'euro est une préoccupation majeure qui ressort de son
essai, même s'il affirme à plusieurs reprises que l'Union européenne peut vivre
sans l'euro, que l'euro n'est pas une fin en soi.
1 - De vives critiques de Stiglitz
et de profondes réformes proposées pour sauver l'euro
Une condamnation sans appel de la monnaie unique et de sa
gestion
Pour Stiglitz, les Européens « ont mis la charrue
avant les bœufs ». La création de l'euro, monnaie unique, n'a pas reposé
sur une union politique entre des états « solidaires » de niveaux de
développement et de potentiels proches poursuivant des
buts communs. Dans l'esprit de ses concepteurs, l'euro devait contribuer à
forger cette union politique encore réclamée par certains aujourd'hui. L'euro
devait apporter plus de stabilité économique et financière pour favoriser plus
de croissance, d'emploi et de bien-être, tout en contribuant à la convergence
et à la réduction des disparités. « La monnaie unique était censée apporter
la prospérité et favoriser la solidarité européenne. Elle a juste fait le
contraire, avec des dépressions dans certains pays plus profondes que la Grande
Dépression (des années 1930) », tonne Stiglitz, qui rend l'euro responsable
de tous les problèmes des pays de la zone, surtout depuis le début de la crise
de 2008.
Deux graves défauts de naissance minent l'euro. Les États
membres ne peuvent plus procéder à des ajustements monétaires (dévaluations ou
réévaluations) en agissant sur les taux de change. Ils ne peuvent plus jouer
sur les taux d'intérêt, dont la « gestion », centralisée, est du ressort de la
Banque centrale européenne. Aussi, en cas de difficulté, explique-t-il, « La
seule solution alternative aux ajustements des taux de change (devenus
impossibles) est de faire des ajustements réels ». C'est à dire d'essayer
de regagner de la compétitivité en abaissant les coûts par la compression ou la
réduction des salaires. L'Allemagne l'a compris avant les autres pays de la
zone. La Grèce a dû supporter de très dures exigences, sous le contrôle de la «
troïka» (FMI, BCE et Commission de Bruxelles).
C'est la seule
alternative, car les « critères de stabilité » instaurés par le traité de
Maastricht entravent (ou réduisent à zéro) les possibilités de relance de
l'activité par la dépense publique (le déficit public ne doit pas excéder 3 %
du PIB) et l'endettement public (qui ne doit pas dépasser 60 % du PIB). Ces
limites sont « théoriques » et souvent non respectées (voir plus loin). Elles
témoignent cependant de la volonté de « contrôler » la dépense ou, pour lui,
d'imposer une austérité, nuisible à la croissance et à l'emploi, qu'il critique
vivement et de façon répétée dans son essai. Sur ce plan, il est en désaccord
complet avec les politiques « néolibérales » conduites... et il est moins «
Nouveau Keynésien » qu'il y a trente ans. L'austérité est sa « bête noire ».
De plus, il
reproche à la BCE d'avoir pour seule mission de combattre l'inflation (tant
redoutée de l'Allemagne), allant jusqu'à favoriser la déflation, qui a
effectivement menacé les économies de la zone, et de négliger le soutien de
l'investissement et de la croissance... au contraire de ce que fait la FED aux
États-Unis. Nous verrons que ce reproche était justifié au début, au moins
jusqu'à la crise de 2008, mais que, depuis, les choses ont changé.
Pour Stiglitz,
l'euro (avec les règles qui lui ont été associées) n'a pas assuré la
convergence. « Quand les règles sont mauvaises, il faut les changer, sinon
on court à la catastrophe ». Associé à une concurrence débridée [valeur
majeure de l'UE], il a accentué la divergence et les disparités entre les pays.
En particulier entre ceux du Nord, Allemagne et Pays-Bas en tête, et ceux du
Sud, dont la France, avec la Grèce en queue. Nous en voyons les résultats, avec
un recul puis une stagnation, un chômage et un endettement qui ont atteint des
sommets. Et les écarts se creusent en termes de compétitivité, l'euro étant
surévalué pour les uns et sous-évalué pour les autres.
Trop faible pour l’Allemagne, l’euro est trop fort pour
la France et pour la plupart des autres pays de la zone
De façon suivie,
le FMI étudie les niveaux des taux de change réels (tenant compte de
l'inflation) des monnaies de nombreux pays et évalue leur cohérence avec les «
fondamentaux » et les politiques économiques souhaitables à moyen terme,
notamment en vue d'assurer l'équilibre des comptes extérieurs. Il établit des
fourchettes de pourcentages (ou taux) correspondant aux « surévaluations » ou
aux « sous-évaluations » des monnaies étudiées.
Selon des évaluations récentes (5) basées sur des données
de l'année 2015, le niveau du taux de change de l'euro serait trop faible (ou
sous-évalué) de 10 % à 20 % pour l'Allemagne, soit d'environ 15 % si on retient
le milieu de la fourchette (MdF). Au contraire, il
serait trop fort (ou surévalué) de 3 % à 9 %, soit d'environ 6 % (MdF) pour la France. L'écart, le déséquilibre entre les
deux pays en faveur de l'Allemagne est important, de l'ordre de 21 %.
Pour les Pays-Bas, autre pays du « Nord », l'euro serait
aussi trop faible, de 2 à 10 %. Par contre, l'euro serait trop fort de 2 à 10 %
pour la Belgique, de 0 à 10 % pour l'Italie, et de 5 à 10 % pour
l'Espagne.
Des évaluations sont présentées aussi pour deux pays de
l'UE qui ont refusé l'euro et ont conservé leurs monnaies nationales : la
couronne suédoise serait sous-évaluée de 0 à 12 %, et le zloty polonais serait
sous-évalué de 0 à 10 %... des situations « favorables » autorisées par les «
ajustements » des cours des monnaies en fonction des particularités des pays...
que n'autorise pas l'euro à la France, à la Belgique, à l'Italie, à l'Espagne,
à la Grèce, etc. Ces constats ne sont
pas nouveaux, même si nos gouvernants, accrochés à l'euro comme à une bouée de
sauvetage dans une mer agitée, veulent en ignorer l'impact négatif pour notre
économie et celles des autres pays du Sud.
Des évaluations antérieures du FMI (6) montrent qu'entre 2012 et 2015 la
situation s'est détériorée : l'écart entre la France et l'Allemagne s'est
creusé, montant d'environ 8 % en 2012 à 21 % en 2015. Et il ne semble pas y
avoir d'inversion de la courbe en vue, malheureusement. « Beaucoup plus
d'Europe » pour sauver l'euro ?
Dans la « postface» de son
ouvrage, intitulée « Le brexit et ses suites »,
Stiglitz résume et martèle ses convictions, qu'un lecteur pressé peut trouver
page 400 et suivantes. J'en ai retenu les messages clés suivants :
« J'ai soutenu ici que, pour faire fonctionner l'euro, il
doit y avoir plus d'Europe... beaucoup plus d'Europe qu'aujourd'hui. L'autre
voie possible, c'est moins d'Europe, y compris l'abandon de la monnaie unique.
Quant au système actuel du ‘’milieu du gué’’, ce livre a montré qu'il est
insoutenable. Un raisonnement du même ordre vaut pour l'Union européenne en
général.»
« On ne peut pas avoir une union économique sans un
certain partage des risques et des charges. Si l'on s'en tient au refrain selon
lequel ‘’l'Europe n'est pas une union de transfert’’ [référence à la position
de l'Allemagne, notamment], l'Union européenne ne peut pas fonctionner. »
« La thèse de ce livre est qu'une monnaie unique exige
plus d'Europe. La thèse de cette postface est qu'un marché unique et la liberté
de migration exigent aussi plus d'Europe. Ce qu'il faut en plus, du point de
vue économique, n'est pas énorme. Incontestablement, c'est à la portée de
l'Europe. Que ce soit réalisable politiquement, c'est une autre affaire.»
Stiglitz souligne que plusieurs points de son « programme
» ne
s'appliquent pas à la zone euro seulement mais à l'UE en général : « l'harmonisation
fiscale et un système d'impôt progressif et un dispositif de sécurité sociale
couvrant toute l'Europe, des politiques industrielles pour aider les pays en
retard à rattraper les autres.»
Il s'agit de bâtir « une Europe nouvelle, plus
démocratique, qui se donne pour objectif d'améliorer le bien-être de ses
citoyens (‘’une prospérité équitablement répartie’’). On ne le fera pas avec
l'idéologie néolibérale qui domine depuis plus de trente ans. Et on ne le fera
pas non plus en confondant les fins et les moyens : l'euro n'est pas une fin en
soi, c'est un moyen... Bien géré, il peut apporter la prospérité, mal géré, il
fera baisser le niveau de vie des citoyens. »
Une flopée de
réformes structurelles pour que la zone euro fonctionne.
Au chapitre 9, « Comment créer une zone euro qui
fonctionne », Stiglitz énonce sept réformes structurelle « nécessaires pour
la viabilité à long terme de la zone euro», mais insuffisantes
lors de chocs provoquant des récessions dans certains pays. Il ajoute donc deux
réformes des politiques de crise.
Les réformes structurelles sont :
1° La constitution d'une véritable union bancaire
commune, ce qui « suppose une garantie commune des dépôts et des procédures
communes pour régler la situation des banques qui ne peuvent pas satisfaire à
leurs obligations ». Un fonds européen devrait être constitué à cet effet. Il
plaide aussi pour une certaine souplesse dans la réglementation commune afin
qu'en cas de crise les règles prudentielles n'obligent pas les banques des pays
en difficulté à contracter le volume de leurs prêts, au risque de provoquer ou
d'aggraver la récession ;
2° Une mutualisation partielle des dettes des États par la
création « d'eurobonds » (obligations européennes)
garantis par la « zone euro en bloc », ou tout autre mécanisme approprié. Elle
traduirait la solidarité indispensable entre les États et la volonté des plus
forts de soutenir les plus faibles. Les emprunts devraient servir uniquement à
financer des investissements, dans les infrastructures et dans l'éducation, par
exemple.
3° La constitution d'un cadre commun de stabilité («
autre qu'un pacte de suicide collectif ») par un ensemble de réformes
comportant 6 grandes composantes :
- une réforme
fondamentale des critères de Maastricht. Dans la ligne de mire, le taux maximum
de 3 % pour le déficit des comptes publics, qui n'a pas de véritable fondement
économique et est beaucoup trop rigide. Pour lui, il faut délaisser les
politiques d'austérité au profit de politiques budgétaires expansives ;
- un nouveau pacte
de croissance soutenu par un fonds européen de stabilité pour la stabilisation
- à l'image des fonds existants (fonds structurels et fonds de cohésion,
bénéficiant aux nouveaux entrants dans l'UE) ;
- la création de «
stabilisateurs automatiques » qui permettent l'injection automatique d'argent
dans le système quand une économie est confrontée à la récession. Parmi ceux à
renforcer figurent « l'impôt progressif, les bons systèmes d'indemnisation
du chômage et d'autres formes d'assurances sociales » (que nous connaissons
très bien en France)... ainsi que la flexibilisation
de la création du crédit. Stiglitz observe qu'imposer aux banques le strict respect
de normes de fonds propres uniformes en toutes circonstances fonctionnerait
comme un « déstabilisateur automatique», surtout en
l'absence de système de garantie commune des dépôts - la réglementation économique pour prévenir
les excès (les bulles...) et maitriser l'instabilité créée par les marchés.
Cette mission doit être commune à la BCE, aux régulateurs et aux superviseurs
des banques ;
- la stabilisation
des politiques monétaires par l'adoption de politiques budgétaires «
anticycliques » pour rechercher en permanence le plein emploi et ne pas abuser
du recours à des mesures monétaires, telles les modifications des taux
d'intérêt.
4° Une vraie politique de convergence comprenant la
fixation de règles pour lutter contre les excédents commerciaux excessifs de
pays membres, fléaux facteurs de déséquilibres au sein de l'Union et même au
niveau mondial. Ainsi, pour lui, « il
était pratiquement inévitable que les excédents de l'Allemagne aboutissent à la
divergence entre les pays de la zone euro » [avis de plus en plus partagé dans
les pays du Sud de la zone]. Il propose de taxer ces excédents. Pour limiter
les « concurrences déloyales » et rapprocher les coûts entre les pays, il préconise
non seulement l’institution de « salaires minima» dans
les pays qui n'en ont pas, mais aussi leur relèvement et le renforcement des
droits de négociation des travailleurs. Il déconseille également les
restrictions imposées par l'UE aux politiques industrielles.
5° Une réforme macro-économique cruciale, consistant à
changer le mandat de la BCE, à l'élargir à la promotion de la croissance de
l'emploi et de la stabilité économique, et pas seulement au contrôle de
l'inflation. Elle devra veiller, en particulier, à ce que le secteur financier
n'expose pas l'économie à d'énormes risques [en spéculant] et qu'il fournisse
correctement du crédit à des fins productives, aux PME, entre autres.