par Jean-Louis GUIGNARD
Spécialiste reconnu des avalanches, le Suisse Werner Munter
planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique. Et, pour
lui, l’homme n’y est pour rien !
Il y a une semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat (GIEC) pointait une nouvelle fois d’un doigt
accusateur l’homme et le CO2 qu’il produit comme principaux coupables du
réchauffement climatique. Pour Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu
des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans,
« ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent
et sont payés pour ! ». Le Bernois nous a longuement reçus dans son
appartement d’Arolla (VS) pour étayer ces accusations
entre une tranche de viande séchée et deux verres de Cornalin.
Son diagnostic climatosceptique, loin d’être celui
d’un hurluberlu, est partagé par d’éminents scientifiques dont deux prix Nobel.
Il nous l’explique.
Vous affirmez que l’homme n’a rien à
voir avec le réchauffement. Pourquoi
?
Précisons tout d’abord que je ne conteste pas le
réchauffement lui-même. Je l’ai d’ailleurs constaté en tant que guide de
montagne en voyant les glaciers reculer. Celui qui nous fait face par exemple a
perdu 100 mètres depuis que j’ai acheté cet appartement en 1989. En
2005, le pilier Bonatti des Drus s’est effondré à
cause du réchauffement du permafrost. Ce que je remets en cause, ce sont les
causes de ce réchauffement. Elles n’ont rien à voir avec l’homme ou avec le CO2
comme on nous le serine. Je suis arrivé à cette conclusion pour trois
raisons.
Quelles sont ces raisons ?
La première, c’est
tout simplement l’analyse des données climatiques reconstituées sur des
millions d’années. Rien que dans les dix mille dernières années, il y a eu cinq
pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima
correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Âge, il était par exemple
possible d’aller en vallée d’Aoste depuis Arolla avec
les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le
Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela,
pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud
qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7 degrés plus chaud ! Or le GIEC se
concentre sur les cent cinquanrte dernières années.
Autant dire qu’il regarde autour de son nombril. Les reconstructions paléoclimatiques montrent aussi que, pendant des centaines
de millions d’années, il n’y a pas eu de corrélations entre le CO2 dans
l’atmosphère et la température sur terre.
Votre second argument ?
La concentration de CO2 – qui est soit dit en passant un gaz
vital et non pas un poison – dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un
peu moins de 0,5 ‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5 % de cette quantité est
imputable à l’homme. Pour un million de molécules d’air, il y a seulement 20 molécules
de CO2 produites par l’homme. Et chaque année, notre industrialisation rajoute
quatre molécules de CO2 pour chaque million de molécules d’air, mais la moitié
est absorbée par les océans et les plantes. Et on veut nous faire croire que
cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? J’ai beaucoup de
peine à le croire (rires).
Pourquoi dès lors la thèse officielle fait-elle quasi consensus
? Vos collègues scientifiques ne sont
pas tous des imbéciles !
Ces théories visent à nous culpabiliser. Quand des
scientifiques comme ceux du GIEC disent qu’ils veulent sauver la planète, je
dis qu’ils ne sont pas crédibles. Ils mentent pour préserver des intérêts
économiques dont les leurs. Car il y a tout un business derrière la lutte
contre le réchauffement. Il y a une volonté de faire peur aux gens par exemple
en dramatisant la montée des océans, alors que ceux-ci ne s’élèvent que de 2 à
3 mm par an ! C’est aussi une manipulation intellectuelle de parler de
CO2 en tonnes plutôt qu’en proportion. Des tonnes, ça impressionne, mais
rappelons que l’atmosphère pèse 5.000.000.000.000.000 tonnes !
Votre dernier argument est que la thèse officielle contredit les
lois de la physique. C’est-à-dire ?
Celle de la thermodynamique en particulier. Pour faire simple
: la Terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère censément polluée de CO2 est
grosso modo à - 30° à 10 km d’altitude. Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien
plus chaude qu’elle est une aberration. La thermodynamique nous dit que la
chaleur va toujours vers le froid et jamais dans le sens inverse, ce qui
correspond à notre expérience quotidienne.
Alors au final, comment
expliquez-vous ce fichu réchauffement ?
Je n’ai pas de réponse car trop de facteurs entrent en jeu.
Par contre, j’ai des hypothèses. Je soupçonne par exemple les variations de
l’intensité du rayonnement solaire – qui répondent à des cycles – de jouer un
rôle central, tout comme les processus nucléaires complexes et méconnus qui
sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Quoi qu’il en soit, c’est de
l’arrogance de croire qu’en cent cinquante ans d’industrialisation nous avons
changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas
les maîtres de la Terre !