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DIAGNOSTIQUE GLOBAL
par Jean-François HAREL (1)
En France, de son Administration tatillonne aux
réglementations millimétrées, du corporatisme en tout genre à l’individualisme
intégriste, de la complexification exponentielle à la peur du changement, le
système actuel d’organisation de notre société est chaque jour inexorablement
plus complexe. C’est pourquoi, bien que de nombreuses réformes soient
indispensables dans tous les domaines, chacune est à priori juste inacceptable.
Même quand elles n’ont pas vingt ans de retard elles suscitent une violente
révolte d’opposition, légitime ou pas, mais toujours politique parce que
l’opposition doit tout le temps être contre une réforme proposée par la
majorité en place, sinon elle n’existe pas. De plus, quand on y ajoute le
corporatisme primaire, les intérêts catégoriels et les luttes d’influences de
tout poil, chaque réforme d’envergure est « injouable ». C’est pourquoi elles
sont toutes réduites à de ridicules rustines afin de déranger le moins
possible. Puis le pouvoir en place refile le paquet de patates chaudes aux
suivants, avec toutes les patates froides qui n’ont pas été abordées. Pendant
ce spectacle affligeant qui fait la « une » en boucle pour le plus grand délice
de ceux qui ne recherchent que les « buzz », le va et
vient du balancier électoral épuisé continu à désespérer l’opinion qui voit son
pays sombrer. Beaucoup abandonnent, d’autres veulent partir ailleurs mais la
tendance générale qui se cristallise est que chacun ne s’occupe plus que de son
seul intérêt personnel.
Il semble donc que le problème soit mal posé. Comme il est
formellement interdit de désespérer, soyons audacieux, prenons de la hauteur
vers le global et osons voir les choses autrement : imaginons l’organisation de
notre société comme une énorme table de mixage d’une régie. Une réforme
correspond à vouloir bouger un curseur. Aussi, ceux qui sont tout près de
celui-ci doivent être bougés pour s’équilibrer, ainsi que tous les autres plus
éloignés dans une moindre mesure, certes. Ceci est valable également pour
chaque catégorie de famille de curseurs entre-elles, etc. À partir de ce
constat, effectivement, aucune réforme n’est possible puisque les conséquences
du nombre de curseurs à bouger sont ingérables.
Il nous faut donc envisager la future « table de mixage » de
demain, dans chaque famille et catégorie – institutionnelle, éducatif,
administratif, défense, réglementaire, juridique, sécurité, etc. et dans sa
transversalité afin qu’elle soit totalement harmonieuse, en prenant en compte
tout ce qui nous a amené à ces déséquilibres permanents tout en portant la
vision de notre société d’ici cinquante à cent ans. À ce jour, les outils
informatiques de prospective permettent de raisonnablement envisager cette
approche. Mais c’est juste une question de volonté politique : plaire ou
conduire ? Une fois cette nouvelle table élaborée, puis validée par un
référendum national, comme pour le passage à l’Euro un compte à rebours est
enclenché vers une date fixée pour passer à la nouvelle table de mixage un beau
matin de printemps. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, la France
unie l’a fait ! »
(1)
Président-fondateur d’une Force d’Union et d’Espoir, conseiller municipal de
Villejuif, conseiller communautaire de
l’agglomération du Val-de-Bièvre.
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