ALLOCUTION DU 8 MAI 2020 de Jacques MYARD

Membre Honoraire du Parlement

Maire de Maisons-Laffitte

Président du Cercle Nation et République

Président de l'Académie du Gaullisme

Au monument de la victoire entrée du Parc à Maisons-Laffitte.

A peine le temps d'une génération est-il écoulé depuis la guerre de 14-18 que le monde s'embrase à nouveau dans un commun désastre.

Adolf Hitler, chancelier d'Allemagne, a voulu et préparé la guerre, une guerre de revanche, car pour lui, le Reich de Guillaume II n' a perdu 14-18 qu'en ayant reçu un coup de poignard dans le dos, le fameux Dolchstoss et en désignant les juifs comme boucs émissaires.

Hitler s'adresse en ces termes à ses généraux :

« Je ne vous demande pas d'avoir raison, je vous demande d'être les plus forts ».

Le 1er décembre 1939 les troupes allemandes envahissent la Pologne, les Soviétiques font de même, le martyr des Polonais commence.

A l'Ouest, après une drôle de guerre incompréhensible, la France est défaite, à terre.

Seule l'Angleterre tient et résiste, après une formidable bataille aérienne où une poignée d'aviateurs de la Royale Air Force met en échec la Luftwaffe de Goering.

« Jamais tant de gens m'ont dû autant à si peu ».

«  Never was so much owed by so many to so few » W. Churchill.

Toute l'Europe continentale plonge dans les ténèbres, c'est le temps où la nuit, chaque bruit est suspect, les chiens hurlent à la mort et pressentent l'arrivée de la Gestapo.

Comme toujours lorsque la Patrie est en danger, de Jeanne la Pucelle aux Sans-culottes de Valmy, des hommes et des femmes de lèvent pour dire non !

« A chaque menace d'asservissement, on verra toujours se lever le petit groupe de ceux pour qui la Paix ne s'achète pas à n'importe quel prix ; l'éternelle poignée de ceux qui, pour témoigner, sont prêts à se faire égorger. »

François Jacob, Prix Nobel , Chancelier de l'Ordre de la Libération, Discours à l'Académie française.

Ils seront 1032 choisis par le Général de Gaulle comme ses compagnons dans la cohorte de la France libre, la France ETERNELLE.

Mais c'est aussi le temps où , comble d'ironie, retentissent les 4 notes de la cinquième Symphonie de Beethoven qui annoncent les messages de la B.B.C.

Sa mère n'a pas entendu l'appel de son fils Charles, mais tous très vite écoutent Franck Bauer.

« Ici Londres, les Français parlent aux Français».

Ils entendent et notent les messages :

« Il ne faut pas désespérer, on les aura.

Il ne faut pas vous arrêter de résister,

N'oubliez pas la lettre V,

Ecrivez-la,

Sur les murs et sur les pavés,

Faites des V. »

Des noms jadis inconnus, des clichés cinématographiques surgissent et frappent à notre mémoire.

Dunkerque, l'épreuve de la retraite

Coventry, la martyre

Londres et Saint-Paul dans le blitz

Dieppe, l'échec cuisant

Stalingrad détruite, mais premier recul de l'armée allemande défaite, Von Paulus prisonnier.

Bir Hakeim, le Valmy de la France libre qui sidère Hitler lui-même

El Alamein, victoire de Montgomery dit Monty

Monte Cassino, l’héroïsme des Polonais du Général Anders.

« Passant, va dire à la Pologne que nous avons péri obéissants à son service et au nom de notre liberté et de la vôtre, nous, soldats polonais, avons remis nos âmes à Dieu, nos vies à la terre d'Italie et nos cœurs à la Pologne. »

Inscription sur les colonnes d'entrée du cimetière polonais au Mont Cassin.

Le 5 juin 1944, la B.B.C diffuse :

« Les sanglots longs des violons de l'automne

Blessent mon cœur d'une langueur monotone ».

Il fallait un poète, Verlaine, pour annoncer à la résistance française la bataille suprême.

"Paris outragé" est libéré, mais les combats acharnés se poursuivent, c'est la poche de Colmar, c'est le terrible hiver 44 des Ardennes.

Berlin tombe en avril 1945, les soldats de la 2ème D.B. prennent le Berghof de Hitler à Berchtesgaden.

 

Leclerc a tenu son serment de Koufra du 2 mars 1941 de faire flotter nos belles couleurs sur Strasbourg.

Plus de 10 millions de soldats alliés sont tombés au champ d'honneur pour notre liberté et plus encore pour la dignité de l'Homme face à la barbarie.

Leur sacrifice suprême nous oblige pour toujours.

En ce moment de recueillement, unissons nos pensées en hommage à nos soldats qui se sacrifient au Sahel et ailleurs pour combattre les terroristes fanatiques islamistes.

L'Histoire est-elle toujours tragique ?

L'Histoire peut-elle se répéter ?

Nous savons d'expérience de notre histoire nationale que l'Histoire est toujours tragique et répétitive si nous ignorons nos responsabilités collectives en nous enfermant dans un individualisme forcené.

La guerre a un pouvoir singulier mais indubitable.

Elle impose son pouvoir égalisateur à tous, chacun est face à son propre destin dans le même enjeu, à la vie, à la mort.

Il ne peut y avoir de salut hors le sens collectif de l'action et de son exercice en toute responsabilité de chacun pour tous.

Il en va de même aujourd’hui.

Puisse la situation de cette pandémie nous faire prendre conscience que notre liberté individuelle n'est assurée et n'est pérenne qu'en osmose avec notre liberté collective.

En matière de défense nationale comme pour faire face à la pandémie, nous devons retrouver le sens de l'action collective pour ne pas subir.

 

Vive nos Alliés,

Vive la République,

Vive la France !

 

© 08.05.2020