LA CRISE : attention de ne pas nous tromper :

Par Henri Fouquereau,

 

Heureux de trouver ENFIN, des économistes (Ecole d'économie de Paris) qui affirment , comme l'a fait le Forum et comme il l'a dit sur l'antenne de Radio Courtoisie, la crise qui va suivre la crise sanitaire sera ECONOMIQUE.

Nous avions, en effet, mis l'accent sur ce fait extrêmement important : Cette crise ne sera pas comme celles de 1929, 2000, 2008, financières, mais économique. La différence ? lors de ces grandes crises : le monde avait demandé à l'économie de sauver la finance, Aujourd'hui il va falloir que la finance sauve l'économie. Voudra t-elle le faire ? Saura t-elle le faire  et si oui pour le bien de qui ?

Nous avons en effet quelques craintes : si l'économie reste encore un tant soit peu du domaine des Etats, la finance par contre, depuis le début des années 80, a totalement muté pour devenir mondiale. Elle n'est donc plus soumise à aucune autre autorité que celle de la décision des marchés qui ont d'autres but que ceux d'aider les Etats ou les citoyens. Le social, la redistribution et l'équité se sont éloignés de tout ce qui faisait notre vie quotidienne, cette crise pourrait être l'occasion d'un retour vers la souveraineté des nations.

Rappelons que la finance mondiale est coupée en deux parties pratiquement égales : celle qui apparaît et qui semble tout diriger, et l'autre désignée comme : finance de l'ombre et qui se terre dans des Paradis fiscaux. C'est cette dernière qui gouverne le monde.

Ne quittons pas ce monde de la finance, sans poser une question: comment des Hommes politiques, des dirigeants des Etats, de partis, des clans et leurs camps ont-ils pu laisser cette finance tellement progresser en volume en utilisant deux éléments : l'achat d'entreprises sous LBO et les achats d'actions à la marge, c'est à dire et dans les deux cas, sans jamais débourser le moindre sou . Il s'agit d'emprunter la totalité des sommes, créées pour l'occasion – Autre interrogation, pourquoi laisser, en cas de problème, le contribuable qui ne gagne jamais rien avec ce type d'affaires, régler la note ?

Alors oui, si nous trouvons encore quelques fois, dans la partie « économie » un brin d'humanité, rien de tel pour ce qui concerne la partie finance. D'où nos craintes  : comment espérer quoi que ce soit de la finance, sauf si, elle est contrainte. Or la seule contrainte possible ne peut provenir que de la reprise en main des Etats ainsi que de la volonté du Politique.

D'où la nécessité du retour sur la nation, vers l'Etat fort, protecteur, rassembleur, indicateur du chemin raisonnable qui est, le seul à suivre.

La crise sanitaire qui s'abat sur nous, même si elle n'est que le l'accélérateur du détonateur de la bombe économique qui devait exploser, va nous faire changer de cycle.

Nous allons changer de cycle, peut-être pas de manière brutale, les pays émergents et leurs fabrications à bas coûts venant d'une main d'oeuvre abondante, toujours taillable et corvéable à merci, mais désormais suffisamment formée, présenteront encore des avantages non négligeables pour le spéculateur.

Le cycle issu des accords de Bretton Woods et accordant la première place mondiale aux USA a disparu au milieu des années 70, sans que nul n'en tienne véritablement compte – Par contre un cycle de préparation a vu le jour en 73 et 1976, modifiant le système de change passé de fixes à flottants et libéralisant les capitaux qui peuvent désormais faire ce qu'ils veulent, là où ils le veulent et ce qu'ils veulent c'est diriger le monde selon leurs intérêts.

A suivi le cycle de la globalisation, né en 1979 avec la domination de Madame Thatcher et de ses idées ; enfin celles issues de l'école de Chicago en partie, mais de celle de l'école autrichienne surtout,

La crise sanitaire actuelle et ses conséquences économiques vont t-elles mettre un terme au cycle mondialiste qui aurait ainsi duré 40 ans , juste le temps que Kondratiev a dessiné pour ses cycles longs ? Personne ne peut rien affirmer sur le sujet, sauf que : ce cycle mondialiste est déjà ébranlé par les coups de boutoirs portés par le Président Trump, mais pas seulement, le Président Poutine, Xi Jinping et quelques autres, désolés de voir leur pouvoir s'amoindrir et leur Nation prendre le chemin des oubliettes de l 'histoire. S'ajoute à cela, la colère des peuples qui, pour ceux des pays développés ont vu leur travail disparaître et pour ceux des pays en émergents, leurs conditions de vie ressembler à celles des bagnes. Quelques pays sont accusés ; ceux d'Asie avant que viennent le tour de ceux d'Afrique. Pour les hommes, tous les politiques sont accusés d'incompétences et quelques fois de s'enrichir sur le dos des oubliés du mondialisme.

Là aussi nous devons nous poser des questions : Qui a laissé la Chine dominer le monde ? L'Empire du milieu devenu place centrale dans les chaînes de valeurs mondiales : Parce qu'on lui a quand même offert l'OMC sur un plateau, l'OMS en cadeau, et le droit d'intégrer le panier des grandes monnaies mondiales qui forment les DTS.

Elle fabrique désormais prés d'un tiers des biens manufacturés, tient les autres nations par la barbichette avec ses productions de terres rares, la fabrication de NOS médicaments avec les avatars que nous rencontrons et cerise sur le gâteau, qui applaudit à grands cris lorsque Pékin annonce l'ouverture de ses routes de la soie avec achats des ports, aérodromes et routes de ce qui deviendront ses victimes.

Malgré l'histoire de l'histoire qui nous apprend que toutes les Pandémies ou presque sont venues de cette zone et bien nos décideurs font en sorte que les virus arrivent plus facilement et plus vite . Il n'y a qu'à constater que les plus gravement atteints sont ceux qui ont vendu leurs ports.

Lorsque la Chine s'éveillera le monde tremblera. Napoléon se serait-il trompé, car c'est lorsque la Chine se couche frappée par ses propres virus qu'elle exporte aussi facilement que ses produits manufacturés, que le monde se met à trembler, de fièvre dans ce cas là.

La question que chacun doit se poser : comment avons nous pu en arriver là ?

Simple : en détricotant les Etats Nation, sans se préoccuper de la nécessité qu'ils avaient dans la vie du monde .

Et pourtant, ils font partie de l'histoire, sont dans nos gènes, arbitrent la vie de nos sociétés, règlent nos comportements, freinent nos ardeurs et nous poussent tout à la fois, à l'action.

Au début ou presque, des hommes, souvent issus d'une même tribu, ont décidé de vivre ensemble sur un même territoire, d'y ériger des règles qu'une autorité, qu'ils acceptaient et souvent désignaient, faisait appliquer. Ces gens ont construit l'Etat qui protège, ils réussiront à le transformer en Etat providence grâce à la solidarité entre les hommes qui composent la nation et entre les générations

Les services rendus possédant un coût, il a été décidé que chacun devait verser sa contribution et plus le service prenait de l'importance, plus la contribution était forte. Nos ancètres ont ainsi, et petit à petit, construit cet Etat providence qu'en quelques décennies des têtes bien remplies, mais de fumées toxiques, ont détruit et que désormais, les peuples désemparés devant une crise sanitaire, réclament à grands cris.

Ces destructeurs de nations, pour réduire le rôle des Etats, ont fait baisser les impôts, donc les recettes. Ainsi, et petit à petit, nos adorateurs du Dieu Fric ont réussi à faire que l'Etat ne puisse plus remplir son rôle de protecteur qui pourtant avait éloigné les angoisses ancestrales, celle de la faim, de la soif, de la maladie non soignée et de la retraite non assurée.

Nos thuriféraires de l'Etat rabougri ont, dans le même temps, confié la gouvernance des affaires du monde à la finance internationale qui a, aussitôt, orienté l'activité économique en rognant sur le volet social, environnemental, celui aussi des infrastructures, de la santé, de la diplomatie, bref tout ce qu'animait l'Etat pour être au service de la Nation. Ce cycle du néo libéralisme, déjà en état de mort cérébrale, peut se retrouver en phase de destruction totale avec le coronavirus Oui mais :et maintenant ? Vers quel cycle nous projetons nous ?

A n'en pas douter, vers un rôle renforcé des Etats en général et celui des Gouvernements en particulier. Les citoyens qui possèdent la preuve que les marchés ne résolvent jamais les problèmes liés à l'intérêt général, se laisseront-ils duper une nouvelle fois.

Les Etats retrouveront le chemin temporaire, mais quand même , des nationalisations d'entreprises ou tout du moins des prises de participation publiques, afin d'enlever à certains fonds vautour le pouvoir de faire exploiter l'homme par d'autres hommes et d'accumuler des sommes folles qui ne servent jamais le secteur productif, mais uniquement le secteur spéculatif.

Les domaines stratégiques vont s'élargir et laisser de la place à la santé par ex, à l'agroalimentaire : j'ose espérer à l'alimentation dans son ensemble, IL SEMBLE RAISONNABLE QUE LA FRANCE RETROUVE L'AUTO SUFFISANCE, dans ces secteurs.

Les domaines stratègiques classiques vont-ils revenir chez nous ? Est-il normal de faire fabriquer nos cartouches ailleurs, nos fusils, nos revolvers, grenades dans des pays étrangers ? Imaginons, en cas de conflit avec le pays fabricant nous ferions comment ? Comme avec les médicaments et matériels médicaux fabriqués ailleurs : nous en manquerons et nous paierons très chers ceux qui seront livrés.

La crise économique va demander aide et assistance à la finance (qu'elle obtiendra partiellement) , oui mais c'est à l'Etat de Planifier cette aide et d'en diriger les flux.

Les prochains déficits, devront être BUDGETAIRES, ce sera à l'Etat de s'endetter, de gérer l'argent, de le distribuer là ou seul l'intérêt de la nation et l'avenir de l'Etat seront protégés.

Le Capitalisme survivra tout en se rénovant, il suffira simplement de l'encadrer et de lui indiquer les priorités.

C'est à la France de diriger la manœuvre, plus aux marchés, c'est donc l'Etat, qui doit retrouver sa place d'Etat providence au service de ses citoyens qu'il importe désormais de servir et d'encadrer.

A l'inverse des néo libéraux : nous devons penser que l'Etat n'est pas le problème, mais la solution. Depuis giscard, on se trompe, j'ose dire qu'on nous trompe. Giscard avait bien amorcé la pompe. Il a suffit à son successeur, désigné comme homme de gauche, mais plus certainement opportuniste, d'installer le virus de la peste et même du choléra dans l'Etat afin de le faire périr et de favoriser le mondialisme.

Tout cela peut paraître comme un programme de gauche, mais certainement pas : La Nation, l'Etat fort, l'Etat providence, le Chef au service de ses concitoyens, c'est toute notre histoire, celle faite au départ par nos Rois, nos Empereurs et poursuivie par nombre de Présidents, malheureusement pas tous.

Démocratie ? Je vote et appelle à voter contre la globalisation.

Je vote et appelle à voter contre le délitement des Etats nation qui se pratique de l'intérieur, mais aussi avec l'appui de l'extérieur. Non à la gouvernance de Bruxelles, de Washington et deFrancfort sur le Main, Non à la gouvernance de la Chine et de ses routes de la soie, non à la gouvernance et la dictature des marchés financiers ; Oui à l'Etat légitime qui repose sur l'intérêt et le sentiment de la nation, Oui au retour à l'Etat réel dont certains ont transporté la souveraineté chez les autres. Oui à l'Etat que nous devons préserver des ingérences de l'étranger. OUI à la France que nous devons protéger des aventures aventureuses. Oui à la France qui n'a à rougir de rien et surtout pas de son passé. NON à ceux qui grommellent de sempiternelles repentances, comme s'ils avaient peur que devant certains événements ils aient pu fauter. NON à ceux qui pratiquent et professent la politique des abandons.

Sacré programme qui paraissait hors de portée il y a quelques temps et qui est tout à fait possible aujourd'hui, pourvu que le consommateur redevienne citoyen et impose sa loi au politique qui doit se remettre au service des autres.

ATTENTION DE NE PAS NOUS TROMPER, nous n'avons ni besoin d'une Isabeau de Bavière, ni d'un Fouquier Tinville, ni d' »un Robespierre, mais d'une projet national né de notre histoire.

Ni abandon, ni révolution, et aucune collaboration qui sent le rance, SURVIE DE LA NATION , les Français sont des bâtisseurs de cathédrales et de centrales nucléaires, de TGV, d'avions, de lanceurs spatiaux, 5è puissance économique, seconde puissance maritime mondiale, allons enfants de la Patrie, le jour de gloire peut revenir.

 

  Henri Fouquereau Secrétaire général du Forum Pour la France et du CNR présidé par Jacques
 

© 04.05.2020