LE 18 JUIN 1940, UN SYMBOLE NATIONAL Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
Président-fondateur Jacques DAUER
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        LE 18 JUIN 1940, UN SYMBOLE NATIONAL
  « Evidemment, dans cette guerre,   il faudra s’être battu. »
         
       
    
(Charles de Gaulle)
       
                                   
par Christine Alfarge
Le 18 juin 1940, auquel des Français courageux ont cru dès le début en rejoignant le général de Gaulle à Londres, est inscrit dans la mémoire collective. Aujourd’hui encore, il suffit d’évoquer la date du 18 juin pour que se produise un élan d’espoir et de fierté, incarnant non seulement la liberté mais aussi le refus de la défaite et de la soumission à l’ennemi.
Résister ou périr !
En 40, la France est au bord du chaos, le renoncement domine dans tous les esprits. Seul, le général de Gaulle refuse   de baisser les bras. Où a-t-il puisé cette force ? Dès janvier 1940, De   Gaulle adresse à quatre-vingt des plus hautes personnalités politiques et   militaires un mémorandum « L’Avènement de la force mécanique », ce qui lui vaudra d’être nommé le 26 avril suivant à la tête d’une division   cuirassée alors qu’il n’est que colonel. Il obtint quelques victoires   locales, Montcornet le 17 mai 1940 et Crécy-sur-Serre les 19 et 20 mai. Mais entre-temps, Pétain appelé par Paul Reynaud et Weygand nommé nouveau commandant en Chef des Armées vont faire savoir rapidement leur intention de cesser le combat considérant que la partie était perdue, poussant le pouvoir   politique à se soumettre face à l’ennemi. Face au déclinisme ambiant, De Gaulle reste combatif   et déclare à cette période :
« C’est la guerre mécanique qui a commencé le 10 mai. En l’air et sur la terre, l’engin mécanique (avion et char) est   l’élément principal de la force.L’ennemi a remporté sur nous un avantage initial, pourquoi ? Uniquement parce qu’il a plus tôt et plus complètement que nous mis à profit cette vérité. Ses succès lui viennent de   ses divisions blindées et de son aviation de bombardement, pas d’autre chose ! Eh bien ! nos succès de demain et notre victoire, oui notre victoire, viendront un jour de nos divisions cuirassées et de notre aviation   d’attaque. Il y a des signes précurseurs de cette victoire mécanique de la   France. Le chef qui vous parle, a l’honneur de commander une division   cuirassée française. Cette division vient de durement combattre, eh bien, on peut dire très simplement mais très gravement, sans nulle vantardise, que cette division a dominé le champ de bataille de la première à la dernière heure du combat. »
L’esprit   du 18 juin se dessine.
Alors que la France s’enfonce, le 5 juin, De Gaulle est appelé par Paul Reynaud comme sous-secrétaire d’Etat à la guerre pendant que les Allemands approchent de Paris et entrent finalement le14 juin. De Gaulle tente de convaincre le Président du Conseil et des chefs militaires de   rester dans la guerre, en vain. Les défenses françaises s’effondrent, le   gouvernement de Paul Reynaud quitte Paris, le 10 juin, c’est l’exil à Tours   puis à Bordeaux.
De Gaulle va-t-il abandonner ?
La persuasion de Georges Mandel, Ministre de l’Intérieur, sera déterminante en s’adressant à De Gaulle, « Ne   démissionnez-pas. Qui sait si votre fonction actuelle ne saura pas vous faciliter les choses ? » Il avait vu juste. Si Churchill espérait sans doute Mandel pour continuer le combat au nom de la France, c’est De Gaulle, seul, qui vient à Londres, le 16 juin. « Eh bien De Gaulle, je vous   reconnais seul » dira Churchill qui n’avait pas été indifférent à la détermination et la personnalité du général lors de trois rencontres   auparavant, influençant le cours de l’histoire.
Le même jour, à Londres, Jean Monnet suggère à Churchill ainsi qu’à De Gaulle une union entre la France et la Grande-Bretagne pour poursuivre le combat. Cette proposition ne suffira pas à enthousiasmer le gouvernement et Paul Reynaud lui-même qui pensait être soutenu par une majorité de ministres afin de poursuivre le combat avec un   nouveau gouvernement.
Dans la soirée du 16 juin40, le général de Gaulle rejoint Bordeaux, apprenant avec une grande stupéfaction, la démission du Président du Conseil, Paul Reynaud. Ce n’est pas la seule ombre au tableau, le président de la République, Albert Lebrun, scelle définitivement le destin de la France en confiant le pouvoir à Pétain, une décision impensable et lourde de conséquences pour le pays.
17 juin 40, le tournant de la guerre où tout va se   jouer.
Pour Pierre Messmer, c’est l’instinct de vaincre, il écrivait dans ses mémoires, « Le 17 juin 1940, la radio diffuse l’allocution du maréchal Pétain qui nous ordonne de « cesser le   combat ». Je n’en ai pas la moindre intention. Je suis décidé à continuer la guerre, quoiqu’il advienne, tout simplement parce que je ne pourrais pas supporter de vivre en vaincu dans l’humiliation et le   mensonge… » « L’annonce de l’armistice commence à dissoudre les énergies et à égarer les esprits, il faut maintenant se méfier même des camarades. »
Fallait-il céder à la force ?« Au fond   des cœurs naît le refus d’une quelconque collaboration avec l’ennemi, il touche le noyau dur d’un fervent patriotisme. De Gaulle, critiqué ou non, parle à cet inconscient. Les sceptiques seront longs à voir au-delà du rideau de la propagande, mais le feu n’est pas éteint, et les braises vont devenir   flammes. » dira Pierre Lefranc dans un entretien.
La force du 18 juin.
Au regard de l’histoire, cette date est devenue un   symbole transgénérationnel, un appel à la victoire, un appel gravé dans la   mémoire de tous les Français ! Alors qu’aujourd’hui, une nouvelle guerre s’installe aux portes de l’Europe, les esprits doivent rester lucides, comme en 40, parce que nous savons le prix du sang à travers l’épopée héroïque des Compagnons de la Libération et tous les résistants, les souffrances des nôtres murés longtemps dans leur silence dont les souvenirs douloureux avaient laissé une marque indélébile profonde, mais gardant toujours l’espoir que leurs sacrifices n’étaient pas vains et qu’après, tout irait mieux pour que nous puissions vivre libres.
Hélas, la guerre peut toujours renaître sous   n’importe quelle forme, chaque conflit n’est pas sans impact pour le reste du   monde. Ô combien, il est précieux pour nous aujourd’hui que les résistants aient légués leur histoire en racontant, transmettant un passé qui s’éloigne   inexorablement. « Parce qu’un homme sans mémoire, est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » disait   Ferdinand Foch, Maréchal de France, vainqueur de la Grande guerre.
En mémoire du général de Gaulle, soyons fidèles à son ambition et sa rigueur, l’héritage qu’il nous laisse, est une action et une hauteur de vue que nous devons à son histoire, celle de l’homme du 18 juin qui ne doutera jamais de la flamme de la résistance française ! « Il me fallait atteindre des sommets et n’en plus descendre » écrira- t-il dans ses Mémoires de guerre.
L’Appel du 18 juin 1940 est le réveil des consciences à jamais dans la mémoire nationale par l’idée de résistance, le refus de l’inacceptable et l’espérance dans un libérateur ! La flamme de la Résistance française n’a jamais cessé depuis de nous éclairer dans notre   histoire et nos devoirs envers notre pays !  
       
       
                                                                                                                   *Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.
               

© 01.06.2022

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