Liban : Nicolas Sarkozy appelle à la «réconciliation»

avec AFP
09/06/2008 | Mise à jour : 15:23 |

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Nicolas Sarkozy a été accueilli avec les honneurs samedi à Beyrouth par le président Sleimanegauche).

En visite samedi à Beyrouth, le président français a invité les Libanais au «dialogue» après une longue crise politique qui a dégénéré en combats meurtriers.

Il est le premier chef d'Etat occidental à avoir rencontré le nouveau président libanais, élu le 25 mai après six mois de vide à la tête de l'Etat. Le président français Nicolas Sarkozy, lors d'une visitee samedi à Beyrouth de quelques heures, en a profité pour appeler les Libanais à se réconcilier. «Le président (Michel) Sleimane a la grande responsabilité de conduire à terme cette réconciliation nationale et il est pour cela essentiel que toutes les forces politiques libanaises traduisent dans les faits leur engagement à dialoguer», a déclaré le chef de l'Etat.

La crise entre la majorité antisyrienne soutenue par les Occidentaux et l'opposition menée par le Hezbollah avait dégénéré début mai en violences intercommunautaires qui ont fait 65 morts, avant que les deux camps ne scellent un accord, le 21 mai, à Doha, au Qatar.

«Le Liban vient de traverser une grave crise et de connaître de longs mois de paralysie dans ses institutions. Aujourd'hui grâce aux efforts de tous, de la Ligue arabe, du Qatar et de la France, l'accord de Doha a permis de débloquer la situation et de jeter les bases d'une véritable réconciliation», a poursuivi le président français. Avant d'ajouter : «Il y a eu trop de souffrances au Liban, trop de malheurs, trop de morts. Est venu le temps de se tourner vers l'avenir, un avenir qui passe par le dialogue où chaque Libanais trouvera sa place».

«Construisez ensemble ce Liban»

Il a assuré les Libanais qu'ils pouvaient «compter sur l'engagement de la France. Engagement politique, économique, culturel et affectif». La France, ancienne puissance mandataire, avait entrepris une médiation au Liban après l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007 mais ses efforts avaient échoué. «Bonne route maintenant, construisez ensemble ce Liban qui pendant tant d'années a été le symbole de l'ouverture, de la réconciliation et de la diversité», a dans la foulée lancé Nicolas Sarkozy.

Le président français était à la tête d'une délégation «sans précédent» comprenant le premier ministre François Fillon, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner, le ministre de la Défense Hervé Morin ainsi que les chefs des principaux partis français, de la majorité comme de l'opposition : Patrick Devedjian (UMP), François Hollande (Parti socialiste), Jean-Michel Baylet (PRG), François Bayrou (Modem), Marie-George Buffet (Parti communiste) et Cécile Duflot (Verts). L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, sont également présents.

«Les assassins de Rafic Hariri auront à payer»

Dans une interview, enfin, à des journaux libanais publiée samedi, Nicolas Sarkozy s'est dit prêt à renouer les contacts avec la Syrie suspendus en décembre dernier sur le dossier libanais. «Une nouvelle page est peut-être en train de s'ouvrir dans les relations entre la France et la Syrie» après le déblocage de la crise au Liban. «Les choses sont peut-être en train de changer. C'est en tout cas ce que je souhaite».

Les relations s'étaient dégradées entre Paris et Damas après l'assassinat de Hariri à Beyrouth. La majorité antisyrienne au pouvoir accuse le régime syrien d'être l'instigateur de l'attentat, ce que nie Damas. Nicolas Sarkozy a souligné que cet assassinat et les attentats qui ont touché plusieurs personnalités antisyriennes du Liban depuis 2004 ne devaient pas rester impunis. «Les assassins doivent savoir qu'ils auront à payer», a-t-il martelé. «C'est tout le sens de la création du tribunal international», mis en place par l'ONU pour juger les inculpés dans ces meurtres. Des paroles aux actes : Nicolas Sarkozy va envoyer prochainement deux émissaires en Syrie.

 

 

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