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Sarkozy
souhaite un État palestinien dès cette année
Alain
Barluet 11/03/2008 | Mise à jour : 11:45
Le
chef de l'État a reçu hier le président israélien, Shimon Pérès, arrivé en
visite d'État en France pour cinq jours.
RECEVANT
le président israélien, Shimon Pérès, hier à l'Élysée, Nicolas Sarkozy a
souhaité la création d'un État palestinien viable avant la fin de cette année.
« Ma conviction est claire : la meilleure garantie de sécurité pour
Israël, c'est la création d'un État palestinien moderne, démocratique et viable
avant la fin 2008 », a déclaré le président français à son hôte. « Les
paramètres d'un règlement sont connus. Tout est désormais affaire de
volonté », a-t-il ajouté. Au lendemain de l'annonce par Israël de la
construction de 750 nouveaux logements dans la colonie de Givat Zeev, en Cisjordanie, le
président de la République a critiqué ce type d'initiatives. « En tant
qu'ami, je vous dis que la sécurité d'Israël passe par l'arrêt de la
colonisation », a affirmé Sarkozy. Interrogé lors d'un point de presse,
Pérès a nié qu'il s'agisse là d'une nouvelle colonie
juive.
Lors
de ces entretiens, Nicolas Sarkozy a également proposé à son hôte l'aide de la
France pour de grands projets de coopération. L'Union pour la Méditerranée a été
évoquée. Shimon Pérès s'est félicité à cet égard que des « discussions
économiques puissent préparer des discussions politiques ». En témoignage
d'amitié, le président de la République a offert à son hôte quatre ouvrages de
Châteaubriant (dont une belle édition de L'Itinéraire de Paris à Jérusalem, en
trois volumes). Le cadeau de Shimon Pérès était, quant à lui, aussi somptueux
qu'inhabituel : 3 600 oliviers plantés sur des terrains
appartenant à la prestigieuse école d'agriculture de Mikvé Israël, au sud de Tel-Aviv, fondée en 1871 à
l'initiative d'Adolphe Crémieux, président du Consistoire
central.
Cérémonie
à la synagogue de la Victoire
Destinée
à resserrer les relations franco-israéliennes, la visite d'État de Shimon Pérès
sera dominée jeudi par son passage au Salon du livre. Cette manifestation, dont
l'invité d'honneur est cette année Israël, est boycottée pour cette raison par
plusieurs pays arabes et musulmans. Le Parc des expositions de la porte de
Versailles sera placé sous haute surveillance, tandis que le chef de l'État
hébreu inaugurera le salon aux côtés du ministre de la Culture, Christine Albanel. D'importantes mesures de sécurité sont prévues pour
faire face à tout débordement. Shimon Pérès a déploré hier ce boycott, estimant
que « celui qui décide de boycotter se punit lui-même ». « Je
suis contre les autodafés, je suis contre le boycottage des livres. Tous ceux
qui prétendent lire des livres, s'ils ne lisent que les livres qui leur
plaisent, ne font que perdre leur temps », a-t-il
estimé.
Premier
dirigeant étranger à être reçu en visite d'État depuis l'élection de Nicolas
Sarkozy en mai 2007, Shimon Pérès a été accueilli à Orly par la ministre de
l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Il devait se rendre hier à la synagogue de la
Victoire pour une cérémonie à la mémoire des victimes de l'attentat qui a tué
huit élèves d'une école religieuse de Jérusalem, jeudi dernier. Aujourd'hui, il
rencontrera le premier ministre, François Fillon. Et demain, il ira à Lyon où il
visitera le Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation
(CHRD).
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