POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE

par Louis de CHARZAIS

La politique ne se résume donc qu’en un sempiternel duel droitegauche/ gauche-droite ; nul n’a donc le droit de penser l’organisation de la cité différemment. Seuls ceux qui « savent », détenteurs du vade mecum énarquien, peuvent décider de la vie de millions de citoyens. Sous les ors et les marbres de la République, bien calés au fond des fauteuils meublant les palais nationaux ils nous préparent notre bouillie quotidienne, le « prêt-à-penser » avec son dessert le « prêt-à-voter » qu’ils nous font servir par leurs chiens fi dèles qui rêvent de les remplacer et qui font le beau à longueur d’antenne.

Allons-nous continuer à ingurgiter cette mixture sans essayer de nous révolter, sans essayer de faire entendre notre rasle- bérêt. Ministre infatué qui, malgré une croissance zéro, continue à nous affi rmer que tout va bien. Ministre qui bafoue la loi de séparation de l’Église et de l’État. Ministre amnésique qui, lorsqu’il traverse l’Atlantique, oublie qu’il est Français. Ex premier ministre qui invective parce que le marché des trains d’Ile-de-France est passé à une société canadienne alors qu’il sait pertinemment, compte tenu des obligations européennes qu’il a signées, qu’il ne peut en être autrement. Président qui fait la même chose avec la TVA sur la restauration. Ministres des Affaires qui leur sont étrangères et qui confondent Taïwan et la Thaïlande (c’est vrai que celui-là préfère les palais marocains !) et qui nous montrent sur une carte de géographie un point minuscule : la France, etc. Que faire de tous ces candidats qui nous ressortent et nous font à chaque élection les mêmes discours et les mêmes promesses tout en se gardant des réformes qui risqueraient de les déloger de leurs inamovibles sièges.

Pour changer de politique, il faut des hommes capables de se remettre en cause, capables d’admettre qu’ils se sont trompés et surtout capables de laisser leur place à plus compétents. Mais cela est utopique, à quelques très rares exceptions, on a jamais vu l’un d’eux s’en aller volontairement. Il faut donc voter pour les candidats qui s’engageront à :

1. Interdire une fois pour toutes le cumul des mandats .

2. Limiter le nombre des mandats à deux de suite .

3. Reconnaître le vote blanc comme un vote signifi catif invalidant une élection s’il arrive en tête (les second et troisième n’ayant plus le droit de se présenter).

4. Ne réintégrer dans leurs fonctions d’origine les élus ayant occupé un emploi public ou semi-public qu’en fonction des besoins et de leur niveau de compétence (fi n de l’omniprésence des énarques).

5. Introduire équitablement une dose de proportionnelle (15 %) dans les scrutins uninominaux à deux tours afi n que toutes les sensibilités nationales soient représentées à l’Assemblée nationale. Seules des réformes de ce type permettront de changer la politique. Les élus n’étant plus là « pour faire carrière » auront des comptes à rendre à leurs électeurs et ne seront plus le petit doigt sur la couture du pantalon pour obtenir l’investiture de leur parti.

On peut raisonnablement penser que tous ceux qui poursuivent des buts n’ayant rien à voir avec l’amélioration de la vie de leurs concitoyens ne seront également plus là, la politique devenant bien trop risquée ! Alors nous nous apercevrons que le clivage droite/gauche ne signifi era plus grand chose et qu’il sera bien plus facile de trouver des gens de sensibilité différente

pour travailler ensemble sur des sujets aussi importants que la laïcité, la voix de la France dans le monde, l’Europe, la globalisation des marchés, l’état de l’Afrique et l’état physique de la planète. Et si, par malheur aucun ne veut s’engager sur la voie de la rédemption, la solution viendra de la rue et là tout sera possible pour le meilleur et pour le pire.

 
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