Israël satisfait des propos d'Obama sur Jérusalem, les Palestiniens outrés

   Par Jean-Luc RENAUDIE

      JERUSALEM, 8 juin 2008 (AFP) - Israël affichait officiellement jeudi sa satisfaction à la suite des propos du candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama sur Jérusalem, dénoncés en revanche par les Palestiniens.

   M. Obama a estimé mercredi que Jérusalem devait "rester la capitale d'Israël" et "demeurer indivisible" lors d'un discours à Washington devant les délégués de l'American Israel Public Affairs Council (AIPAC), le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis.

   Ce discours du candidat démocrate, ouvertement favorable à Israël, a ainsi abordé l'un des dossiers les plus explosifs des pourparlers israélo-palestiniens.

   Israël a conquis durant la guerre de juin 1967 puis annexé la partie arabe de Jérusalem. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. La quasi totalité des ambassades, y compris celle des Etats-Unis, sont installées à Tel-Aviv.

   Les Palestiniens, pour leur part, veulent faire de Jérusalem-est, vivent quelque 250.000 Palestiniens la capitale de leur futur Etat.

   En visite à Washington, le Premier ministre israélien Ehud Olmert s'est empressé de qualifier les propos du candidat démocrate de "très émouvants".

   "Son apparition était très impressionnante. Ses mots sur Jérusalem étaient très émouvants", s'est félicité M. Olmert en proclamant que si "Obama est élu, nous discuterons avec lui de toutes les questions si et quand elles sont soulevées".

   M. Olmert a été le premier responsable officiel israélien à réagir publiquement au discours d'Obama alors que dans un premier temps, le ministère des Affaires étrangères s'y était refusé pour ne pas donner prise à d'éventuelles accusations d'ingérences dans les affaires intérieures américaines.

   L'ambassadeur d'Israël à Washington Salaï Meridor a pour sa part tenté de maintenir une certaine neutralité.

   "Les discours que les trois candidats à la présidence américaine (Barack Obama, Hillary Clinton pour les démocrates et John McCain pour républicains) ont prononcé devant les délégués de l'AIPAC ont été très importants et très encourageants", a affirmé M. Meridor à la radio publique.

   Le diplomate a aussi minimisé la portée des déclarations de M. Obama en rappelant que le "Congrès a reconnu à plusieurs reprises dans le passé Jérusalem réunifiée comme capitale d'Israël, alors que l'administration américaine faisait preuve de plus de prudence".   Il faisait ainsi allusion au projet souvent évoqué par des présidents américains, mais jamais réalisé de transférer l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.

   Dans les médias israéliens, les propos de M. Obama faisaient jeudi les gros titres. Mais certains commentateurs restaient sur la réserve. "Les officiels tentent de décrypter Obama. Ils sont inquiets et surtout effrayés par l'inconnu. Pour eux Obama est un mystère", constate le quotidien Yédiot Aharonot.   Du côté palestinien, le président Mahmoud Abbas ainsi que les islamistes du Hamas ont dénoncé les propos du candidat démocrate.

   "Nous rejetons ces propos. Jérusalem est l'un des dossier en cours de négociation. Tout le monde sait parfaitement que Jérusalem-est a été occupée en 1967 et nous n'accepterons pas un Etat sans Jérusalem, cela doit être clair", a affirmé Mahmoud Abbas aux journalistes à Ramallah.

   Dans la bande de Gaza, le Hamas qui a pris le contrôle de ce territoire l'an dernier a également critiqué Barack Obama.

     "Nous considérons que les déclarations d'Obama constituent une nouvelle preuve de l'hostilité des responsables américains envers les Arabes et les musulmans", a affirmé à l'AFP Sami Abou Zouhi, un porte-parole du Hamas.

   jlr/pa/jac

AFP

 

 

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