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 Irak: Huit militaires américains tués, les pertes approchent 4.000

   Par Hervé BAR

   BAGDAD, 11 mars 2008 (AFP) - Huit militaires américains ont été tués lundi en Irak dans deux attaques distinctes, faisant de cette journée la plus meurtrière en sept mois pour l'armée américaine dont les pertes depuis l'invasion il y a cinq ans approchent désormais les 4.000 morts.    "Trois militaires et leur interprète ont été tués lundi par une bombe dans l'est de la province de Diyala", a annoncé mardi un communiqué du commandement américain. Un quatrième soldat a été blessé", indique ce communiqué, qui ne donne aucune autre précision sur l'incident.    "

Située au nord-est de Bagdad, Diyala est l'une des provinces les plus dangereuses du pays et un bastion d'Al-Qaïda. Cette attaque est intervenue le jour même de la mort de cinq autres militaires américains, tués par un kamikaze portant une veste d'explosifs alors qu'ils patrouillaient à pied et faisaient des achats dans un quartier sunnite de l'ouest de Bagdad.    L'attentat suicide annoncé lundi a aussi coûté la vie à deux civils irakiens et blessé 15 personnes, ainsi que trois autres soldats américains. Ce sont donc huit soldats américains qui ont été tués en Irak au cours de la seule journée de lundi. Cette journée est la plus meurtrière pour l'armée américaine en près de sept mois, depuis la chute d'un hélicoptère Blackhawk qui avait fait 14 morts dans le nord du pays le 22 août 2007. Le bilan total des pertes américaines depuis le début de la guerre en Irak en mars 2003 approche désormais le seuil symbolique des 4.000 morts.

En cinq ans, 3.983 soldats américains précisément ont été tués, selon un bilan de l'AFP établi à partir de chiffres du site internet indépendant www.icasualties.org.    Près de la moitié ont péri dans des attentats, le plus souvent l'explosion d'engins piégés au passage de leurs véhicules, d'après le décompte de ce site internet .   Ces bombes artisanales, connues sous l'acronyme d'IED (Improvised Explosive Device) ont fait des ravages dans les rangs américains, forçant le Pentagone a déployer des véhicules de nouvelle génération aux blindages ultra-performants.   Soixante dix neuf soldats américains ont été tués en Irak en 2008: 40 en janvier, 29 en février et 10 jusqu'à ce jour pour le mois de mars, toujours selon www.icasualties.com.    Le contingent américain s'élève actuellement à 158.000 hommes, selon le dernier chiffre du commandement US.

Environ 2.000 GI's ont commencé la semaine dernière à quitter le pays dans le cadre du retrait annoncé de cinq brigades de combat --soit l'équivalent d'environ 30.000 hommes-- d'ici juillet. La question d'un calendrier de retrait des troupes américaines reste sujet à controverse aux Etats Unis, et constitue l'un des principaux enjeux de l'élection présidentielle de novembre. Près de 30.000 soldats avaient été envoyés en renfort en début 2007 sur le théâtre irakien, et en particulier à Bagdad, pour la mise en oeuvre d'une vaste plan de sécurisation de la capitale à partir de février de la même année Cette offensive, conjuguée à une habile stratégie de mobilisation d'anciens insurgés sunnites pour lutter contre Al-Qaïda et à une trêve de la principale milice chiite du pays, a permis une relative amélioration de la sécurité à Bagdad ainsi que dans plusieurs provinces.

Au cours des derniers mois, l'armée américaine a par ailleurs renforcé ses opérations dans le pays contre les groupes affiliés à Al-Qaïda, en particulier dans le centre et le nord, dans les provinces de Mossoul (nord), Diyala (centre-nord) et Salahuddine (centre-nord). Le début de l'année a été cependant marqué par une hausse des violences et une reprise des attaques de grande envergure contre les civils, avec au moins trois attentats suicide (dont deux à Bagdad) ayant fait des dizaines de victimes. Dernier en date, un double attentat commis le 6 mars dans un quartier commerçant du coeur de Bagdad, a fait moins 68 morts.

AFP

 

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