Le président de la République a reconnu «la faute
morale» commise par la France en ignorant si longtemps le massacre par l'armée
du IIIe Reich de 124 habitants de ce village d'Indre-et-Loire le 25 août 1944.
L'hommage de la nation pour ne jamais oublier. Nicolas
Sarkozy s'est rendu lundi à Maillé, en Indre-et-Loire, à l'occasion de la
commémoration du massacre de 124 habitants par l'armée du IIIe Reich à la fin
de la Seconde Guerre mondiale.
«Je le dis en tant que président de la République, les
morts de Maillé ont leur place dans la mémoire nationale», a-t-il déclaré sur
la place du village, sous les yeux embués d'émotion des quelques dizaines de
survivants rassemblés pour célébrer la mémoire de leurs proches assassinés.
«J'ai voulu réparer une injustice», a expliqué le chef de l'Etat, qui venait
d'inaugurer le musée consacré à la mémoire de ce massacre, dont les raisons
restent mystérieuse et dont les auteurs n'ont pas été identifiés.«En ignorant
si longtemps le drame de Maillé, en restant indifférente à la douleur des
survivants, en laissant s'effacer de sa mémoire le souvenir des victimes, la
France a commis une faute morale» a-t-il ajouté en parlant d'un «village
martyr».
«C'est cette faute qu'au nom de la Nation toute
entière, je suis venu reconnaître et réparer aujourd'hui», a ajouté le chef de
l'Etat, devant une foule de plusieurs centaines de personnes, qui l'ont
chaleureusement applaudi.
Nicolas Sarkozy a profité de cette courte cérémonie
pour saluer le «sacrifice de nos dix jeunes soldats face à ces barbares
moyenâgeux, terroristes, que nous combattons en Afghanistan» en faisant
référence aux dix militaires tués la semaine dernière après une embuscade des
talibans à l'est de Kaboul.
Le président est revenu sur le déroulement de cette
journée du 25 août 1944, jour de la Libération de Paris. 60 à 80 soldats
allemands avaient tué par balles ou arme blanche un quart des 500 habitants de
Maillé, dont 42 femmes et 44 enfants, avant de bombarder le village. La veille,
un accrochage entre un petit groupe de résistants et des soldats de la
Wehrmacht avait eu lieu au nord du village, situé sur un axe ferroviaire
stratégique.
Le président de la
République était accompagné des secrétaires d'Etat Jean-Marie Bockel (Défense
et Anciens combattants), et Hervé Novelli (PME). Rappelons que ce dernier est
également président de la communauté de communes de Richelieu et élu d'une
circonscription d'Indre-et-Loire dont fait partie Maillé.