Nicolas Sarkozy à Maillé:
«réparer une injustice»

avec AFP et AP . 25/08/2008 | Mise à jour : 14:27

Le président de la République a reconnu «la faute morale» commise par la France en ignorant si longtemps le massacre par l'armée du IIIe Reich de 124 habitants de ce village d'Indre-et-Loire le 25 août 1944.

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L'hommage de la nation pour ne jamais oublier. Nicolas Sarkozy s'est rendu lundi à Maillé, en Indre-et-Loire, à l'occasion de la commémoration du massacre de 124 habitants par l'armée du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

«Je le dis en tant que président de la République, les morts de Maillé ont leur place dans la mémoire nationale», a-t-il déclaré sur la place du village, sous les yeux embués d'émotion des quelques dizaines de survivants rassemblés pour célébrer la mémoire de leurs proches assassinés. «J'ai voulu réparer une injustice», a expliqué le chef de l'Etat, qui venait d'inaugurer le musée consacré à la mémoire de ce massacre, dont les raisons restent mystérieuse et dont les auteurs n'ont pas été identifiés.«En ignorant si longtemps le drame de Maillé, en restant indifférente à la douleur des survivants, en laissant s'effacer de sa mémoire le souvenir des victimes, la France a commis une faute morale» a-t-il ajouté en parlant d'un «village martyr».

«C'est cette faute qu'au nom de la Nation toute entière, je suis venu reconnaître et réparer aujourd'hui», a ajouté le chef de l'Etat, devant une foule de plusieurs centaines de personnes, qui l'ont chaleureusement applaudi.

Nicolas Sarkozy a profité de cette courte cérémonie pour saluer le «sacrifice de nos dix jeunes soldats face à ces barbares moyenâgeux, terroristes, que nous combattons en Afghanistan» en faisant référence aux dix militaires tués la semaine dernière après une embuscade des talibans à l'est de Kaboul.

Le président est revenu sur le déroulement de cette journée du 25 août 1944, jour de la Libération de Paris. 60 à 80 soldats allemands avaient tué par balles ou arme blanche un quart des 500 habitants de Maillé, dont 42 femmes et 44 enfants, avant de bombarder le village. La veille, un accrochage entre un petit groupe de résistants et des soldats de la Wehrmacht avait eu lieu au nord du village, situé sur un axe ferroviaire stratégique.

Le président de la République était accompagné des secrétaires d'Etat Jean-Marie Bockel (Défense et Anciens combattants), et Hervé Novelli (PME). Rappelons que ce dernier est également président de la communauté de communes de Richelieu et élu d'une circonscription d'Indre-et-Loire dont fait partie Maillé.

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