Afghanistan:
la présence française votée au Parlement
Samuel
Laurent (lefigaro.fr) 22/08/2008
| Mise à jour : 19:25
|
Des
soldats français d'un régiment parachutiste, en patrouille dans la province de
Kapisa.
Conformément
à ce que prévoit la constitution depuis sa révision, députés et sénateurs se
prononceront prochainement sur le maintien des soldats français sur
place.
Il
n'aura pas fallu longtemps à la révision constitutionnelle votée le 24 juillet
dernier pour trouver une première application pratique. François Fillon annonce
vendredi que députés et sénateurs devront, à l'issue du «prochain débat sur
l'Afghanistan», procéder à un vote, «en application du 3e alinéa de l'article 35
de la Constitution».
Cet
article, ajouté lors de la révision votée fin juillet, stipule que le
gouvernement doit demander l'autorisation du parlement pour prolonger une
intervention militaire à l'étranger plus de quatre mois. Le vote devrait avoir
lieu à l'issue d'une déclaration du gouvernement et d'un débat, à partir du 22
septembre, date d'ouverture de la session extraordinaire du Parlement.
L'Afghanistan
pourrait ne pas être le seul terrain d'intervention nécessitant un vote. L'armée
française est en effet présente dans d'autres pays, comme par exemple la
Côte-d'Ivoire.
Le
PS veut une «révision stratégique»
Ce
vote a satisfait plusieurs parlementaires qui l'avaient réclamé, comme Edouard
Balladur, Noël Mamère ou Jack Lang. Mais l'Assemblée auditionnera tout de même
Hervé Morin et Bernard Kouchner et ce, dès mardi 27 août prochain.
«Nous
n'éviterons pas les morts en refusant de participer à une mission juste, aux
côtés de nos alliés», expliquait vendredi Chantal Brunel, porte-parole du parti
majoritaire, pour qui «si les talibans reprenaient le pouvoir en Afghanistan, ce
serait désormais sur notre territoire que nous pourrions compter les victimes du
terrorisme».
Le
Parti Socialiste se prononce pour sa part pour un changement de stratégie. «Le
retrait non, la révision stratégique oui», expliquait vendredi Pierre Moscovici,
pour qui «Nicolas Sarkozy a fait fausse route en décidant de réengager des
troupes sans qu'on redéfinisse leur mission».