DES PRÉSIDENTIABLES IDÉAUX

par MORDICUS

Mis à part le ludisme national, les prochaines présidentielles n’ont aucune importance, du moins quant au destin de la France. Ce qui a été suscité, toléré et réalisé durant ces quarante dernières années est irréversible. En décide la glissade sur le plan incliné du déclin au mouvement accéléré, jusqu’à aboutir à la fin de l’Histoire. Si l’élection présidentielle est présente comme une importante échéance c’est afin d’entretenir des espoirs destinés à escamoter la réalité. Puisqu’il s’agit de distraire les Français de leur dégringolade générale autant utiliser les présidentielles en permettant à l’électeur de choisir entre des personnages qui satisfassent au moins son sens de l’idéalité quant à l’exercice des hautes fonctions de l’État. Ou de la fiction qui en tient lieu. Respectant la parité des sexes, il faudrait soumettre au jugement des Français une femme et un homme.

La femme ? Grâce à la télévision la présente précampagne a rallié au joli visage le maximum de suffrages. C’est un enseignement dont il faut tenir compte. Tant qu’à faire, les électeurs aimeraient voir Arielle Dombasle à l’Elysée. Non seulement son image – télévisée – les combleraient d’aise, mais sa voix, ses talents musicaux lui accorderaient la prééminence qui convient au sommet de l’État – de ce qui en reste. L’homme ?

 Les Français ont la chance de l’avoir sous la main, c’est évidemment Bernard Tapie. Lui aussi a un visage avenant, accueillant ; il sait parler et même déclamer puisqu’il fut aussi acteur, peut-être pousser la chansonnette. Il a déjà fait étalage de qualités fortement appréciées par l’électorat : il aime le football, ses joueurs, leurs « arrangements » d’une part, et il a su rouler le fisc, d’autre part, si bien que sa popularité est grande parmi les contribuables. C’est dire que lui serait acquise la majorité des suffrages. En France, avec de pareils atouts, voici une carrière politique assurée.

 Dans le cadre des détestables Institutions de la Ve République, ces deux là seraient en mesure, l’un ou l’autre, de réconcilier peuple et pouvoir. Mieux même : l’une (ou l’un) à l’Élysée, l’autre à Matignon. Ni le spectacle, ni le sport, ni la « philosophie » n’y perdraient. Le bonheur des Français serait donc assuré. Et pour au moins deux, voire trois mandats… une unique chance à saisir.
 

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