Sur près de quarante mille élus ayant pu donner leur signature à NDA il n'y a pas eu cinq cents gaullistes !
On peut être fasciste, raciste, xénophobe, anticlérical, traître à sa cause, opportuniste, défendre des idées qui ont fait des millions de morts, etc., mais on ne peut pas être
gaulliste ! Trop dangereux, trop révolutionnaire… surtout pour ceux qui s'en réclament ! J'ai assisté aux réunions, regardé ou écouté les émissions auxquelles ont participé les trois «
grands » candidats… pas une seule fois je ne les ai entendu parler de l'importance de la voix de la France dans le monde, des démocraties naissantes en Amérique latine, de leur position sur les
conflits qui agitent le Moyen- Orient, analyser l'évolution du monde, évoquer les actions à mener face à la globalisation, des devoirs et actions de notre pays envers et pour l'Afrique, de la
francophonie, de ce qu'ils comptaient véritablement et clairement faire du non au référendum, de la défense nationale, du véritable enjeu stratégique de l'énergie nucléaire, de la place des
personnes âgées dans notre société, pas une seule fois - ou si peu !
Pas un mot sur les missions régaliennes du chef de l'Etat, surtout pas de prospective, c'est top dangereux ; il vaut mieux parler du réchauffement de la planète et accuser ces
maudits automobilistes que de parler de la réelle cause de tous ces bouleversements : en un siècle la planète est passée d'un milliard d'individus à six et dans cinquante ans nous serons neuf
milliards ; en soixante-dix ans, la France a vu sa population augmentée de 50 %. Sujet dangereux et explosif qu'aucun des candidats ne veut aborder parce qu'entraînant une réflexion sur le fond
bousculant idéologies, religions et éthique médicale. Il est sans doute beaucoup plus important de décider du jour d'ouverture de la chasse, de couvrir l'hexagone d'éoliennes, de proposer des
diminutions d'impôts pour les « bons » citoyens choisissant de s'éclairer à la chandelle, de décider également du nombre de fauteuils pour handicapés à la chambre des Députés (ne me faites
pas dire qu'il en faudrait cinq cents), de répondre à la demande de création d'un département basque, de promettre des aides aux viticulteurs languedociens victimes de la publicité,
d'indemniser les producteurs de poireaux et de conseiller la consommation de canabis plutôt que celle d'OGM (quoique du chanvre génétiquement modifié...), j'en passe et des meilleurs.
Le niveau des débats préfigure ce qu'il sera dans l'Europe que ces trois là nous concoctent : régional ou si vous préférer landërnal ! Notre président de la République consolera
les salariés licenciés d'Airbus Industrie - sans se préoccuper d'ailleurs de ses soustraitants en leur promettant des lendemains qui chantent alors que ce ne sera pas lui qui écrira la musique
ou qui tiendra la baguette. Les fonctionnaires de Bruxelles décideront s'il convient de laisser les Chinois envahirent l'Afrique ou de faire mano a mano avec les Américains. Chacun pour soi et tous
pour moi ou courage, fuyons, tel sont les Credo de ces prétendants-futurs présidents. Et je suis là et j'ai peur, peur de l'héritage que nous allons transmettre à nos enfants,
petits-enfants et autres arrières….
Cependant, cette peur n'est-elle pas le commencement de la sagesse ? En tout cas, elle a un effet bénéfique : celui d'engendrer l'espoir. Alors continuons à nous battre, nous venons
de perdre une bataille mais la guerre n'est pas perdue. Je terminerai en citant Tournoux qu'un ami vient de me rappeler : N'en doutons point, toutes les salves du gaullisme ne sont pas encore
tirées. Et la dernière viendra d'outre-tombe.