AVIS DE
RECHERCHE
par Georges AIMÉ
Dans un pays où le débat d’idées
a pratiquement disparu et où l’on a pas su – ou pas
voulu -, après la disparition du rideau de fer, proposer à nos concitoyens une
réflexion sur notre pays et sur le monde autre que celle découlant du clivage
gauche-droite, il ne faut pas s’étonner de la désorientation politique de nos
concitoyens, due à une calamiteuse classe politique.
Cela ne date pas d’hier, il a
commencé en 1968 quand Pompidou a refusé de prendre en compte l’idée du Général
sur la Participation. Alternative entre le communisme flamboyant de l’époque et
ce libéralisme que l’on percevait déjà comme allant devenir « ultra » puis
mondialiste.
Quand le passé n’éclaire pas le
présent, l’avenir est dans les ténèbres. Cette phrase de Tocqueville, je crois,
devrait être le préalable à toute forme d’action. La plupart de nos hommes et
femmes politiques ne veulent pas se souvenir – quand il la connaisse - de
l’Histoire car ce serait un frein à leur carrière (je ne veux pas savoir quelles
seront les conséquences des décisions que je prends, l’important est qu’elles me
permettent de me maintenir le plus longtemps possible).
À ce stade de ma réflexion, je
suis à peu près convaincu que le carriérisme politique est le principal
responsable de cet état de fait. L’on n’est pas maire de père en fils et/ou
député ad vitam aeternam sans compromission où, dans le meilleur des cas, sans
arrangements avec sa conscience !
Peu sont les élus – mis à part
ceux de nos petites communes – qui exercent leur mandat avec la foi du
missionnaire ou celle du hussard de la République. L’intérêt de la France passe
après les intérêts personnels et donc le maintien, coûte que coûte, du poste
occupé.
Il convient donc de briser ce
cercle infernal et de replacer le citoyen, la France et la construction
européenne au centre du débat afin qu’ils redeviennent les seules préoccupations
de nos dirigeants.
Le combat à mener aujourd’hui est
celui de la réforme de nos institutions afin de graver dans le marbre l’esprit
de la Ve République que nos oligarques ont bafoué.
Il faut lutter inlassablement
pour :
IMMÉDIATEMENT :
1° Interdire le cumul des
mandats. (En cette période pré-électorale on entend ici ou là de beaux esprits
déclarer que la prochaine élection est locale et n’a rien à voir avec le
national. Ah ! bon, quid de nos trop fameux députés et
maires [et non pas députés-maires, fonction qui n’existe pas] ?)
2° Limiter les mandats, de
quelque nature qu’ils soient (sauf pour les représentants des communes [32.000]
de moins de deux mille habitants), à deux de suite.
3° Reconnaître le vote blanc
(s’il arrive en tête on recommence l’élection).
4° Revenir au
septennat.
5° Obligation d’avoir recours au
référendum pour tout ce qui touche à la souveraineté et à l’indépendance de la
France.
DANS UN SECOND TEMPS
:
6° Réduire le nombre de députés
de 50 % (n’ayant plus qu’un seul mandat, ils seront plus
efficients).
7° Interdire à tout élu d’exercer
une fonction autre que l’objet de son mandat (à ce titre les fonctionnaires
seront tenus de démissionner et les « Copé » ne pourront sévir).
8° Établir, une fois pour toutes,
le statut de l’élu.
9° Supprimer les départements et,
par voie de conséquence, les conseils généraux.
10° Supprimer les communes de
moins de trois mille habitants.
11° Réformer le Sénat afin d’en
faire une haute chambre consultative, ayant capacité de blocage, composée de
:
-
un tiers de femmes et d’hommes élus en même temps que les députés et
représentant tous les partis politiques (proportions à déterminer)
;
-
un tiers de membres de différents conseils (économique et social, etc.),
d’instituts, d’associations, d’agences, de syndicats d’intérêt national
;
-
un tiers de personnalités reconnues comme expertes dans des domaines
d’intérêt national.
Il ne faut pas être grand clerc
pour penser que de telles réformes entraîneraient un profond changement dans les
esprits et dans la façon de gouverner.
Nous pourrions en espérer une
diminution de la collusion entre affaires publiques et affaires privées. Il
devrait en découler un intérêt grandissant pour la géo-politique et en particulier la place des pays d’Europe,
riche de leur diversité, dans le concert des nations du monde.
Qu’en est-il aujourd’hui ? On se
bat pour des plaques d’immatriculation et les médias « grand public » n’ont
d’intérêt que pour ce qui n’en a pas !
Avant de prendre des positions
tranchées sur le nucléaire, les plantes transgéniques ou l’immigration on ferait
bien de réfléchir aux problèmes que va poser une planète de neuf milliards
d’individus !
Les enjeux dépassent les
sempiternelles querelles franco-françaises, les débats auxquels l’on assiste
sont dignes de gouverneurs de région !
Il n’y a plus aucun intérêt à
écouter des dirigeants qui n’ont rien à dire sur la place de la France en Europe
et dans le monde, sur le rôle de la francophonie ou sur le développement des
communautarismes et des religions intégristes.
Nous devrions chercher et aider
celle ou celui qui serait capable d’intégrer dans son programme électoral ces
quelques idées afin de pouvoir donner à espérer aux générations
futures.
C’est seulement après l’avoir
trouvé et fait élire que nous pourrons redécouvrir la richesse du débat
d’idées.