Parlons de l'Irak Monsieur Sarkozy!

Amir Alfarge

 Après la destruction de l'Irak en tant que nation souveraine par l'armée  d'occupation américaine, et suite à la mort de Saddam Hussein , Nicolas Sarkozy a décidé d’intervenir dans le débat en distribuant, à titre politique, son point de vue sur l'irak aujourd'hui. Le texte apparu dans le journal du Monde semble dévier de la réalité du peuple irakien au profit d’un discours aligné sur celui des néoconservateurs américains.

Il était déjà intervenu, il y a quelques mois lors de son entretien avec le Président des Etats-Unis Georges Bush en critiquant à mots à peine couverts la position sage et pacifique de la France pendant la guerre contre l'irak. Dans une interview au Monde du 3 Janvier 2007 Nicolas Sarkozy récidive et s'aligne avec des arguments en faveur de l'occupation de l'irak par l'armée américaine.

Dans son texte Nicolas Sarkozy aurait voulu saluer, dans le procès de Saddam  ''une étape importante de la démocratie en Irak'', évitant de dévoiler la réalité sur cette  justice partiale, et dont le cadre a été mis en place par une force occupante. Peut-elle se prévaloir de l’indépendance nécessaire à ce genre de procès ?

Avant d'attaquer 'la dictature' du régime irakien et les méthodes de l'ex-président, Nicolas Sarkozy oublie que la présence militaire de la coalision avait pour but au départ le faux prétexte de l'existence d'armes de destruction massive. Alors que des questions se posent, et il en connaît d’ailleurs la réponse: Fallait-il mentir au monde entier et cacher les raisons de cette agression contre un état souverain? Fallait-il opposer les citoyens irakiens les uns aux autres sous prétexte d'une élection ethnique qui ne ressemble nullement à la démocratie? Fallait-il une « Constitution librement consentie » rédigée et préparée aux Etats-Unis par l’ancien conseiller juridique de la Coalition en Irak, Noah Feldman alors que l’ensemble des anciennes structures institutionnelles du pays ont été remises à plat par l’administration Bush.

Mais, là où l’argumentation devient carrément douteuse c’est lorsqu’après avoir dénoncé une certaine tradition de violence 'multiséculaire', voir 'millénaire' comme un caractére typique de la société irakienne ,il explique et regrette pourquoi ''justice n'a pas été rendue aux Kurdes'',et que ''justice n'a pas été rendue aux chiites'',oubliant les 750000 irakiens , qui sont morts depuis 2003 et sont quotidiennement face aux crimes des soldats américains et aux escadrons de la mort des milices ethniques dépendant des hommes politiques irakiens et occidentaux . Quant à la Résistance contrairement à ce qu'il prétend , elle existe. C'est une vraie opposition légitime qui lutte contre les forces d'occupation et non pas des « assassins qui posent quotidiennement des bombes au milieu des civils».Par inconscience ou volontairement, Nicolas Sarkozy développe des polémiques qui profitent à ceux qui sont pour l'occupation de l'irak et devient leur complice, qui en dernière analyse rend les Irakiens responsables de l’agression des Etats-Unis.

Au-delà de la nature du régime de l'ex- président irakien, le sujet de l'irak mérite une analyse objective responsable loin de toute subjectivité politique voir personnelle. En effet l'avenir de la région du Moyen -Orient tous peuples confondus dépendra de la suite des évènements en irak et son existence en tant que Etat-Nation .

      le 07.01.2007

 

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