En présence de Philippe COHEN  Journaliste et  Ecrivain

CHINE, CAUCHEMAR DE L’OCCIDENT ?

Par Christine Alfarge

Pour connaître une vraie Chine évolutive et pleine d’espoirs, il est indispensable de comprendre la Chine d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

-        La Chine d’hier était un grand pays qui avait créé une civilisation splendide.

-        La Chine d’aujourd’hui est un pays en réforme et en ouverture sur l’extérieur.

-        La Chine de demain sera toujours une grande puissance pleine d’avenir.

Pourquoi la Chine ?

Rien ne  prédestine Philippe Cohen dans son parcours à aborder le sujet de la Chine. Il dit « je l’ai fait pour être en continuité avec mon engagement et ma pratique professionnelle ». Comme le présente Jacques Dauer dans son introduction au sujet de la Fondation Marc Bloch dans laquelle il évoque notamment le désarroi des français, les inégalités, le renoncement social et économique au pacte républicain où toute ambition est abandonnée, Philippe Cohen fort de son expérience et de son engagement dans la Fondation Marc Bloch se demande où il serait le plus efficace pour défendre nos idées communes. Il déclare « c’est dans mon milieu professionnel, compte tenu que le dispositif médiatique est devenu essentiel, je serai plus utile dans la critique de ce dispositif médiatique. »

A partir des années 2003 et 2004 est apparu dans les médias tout un discours qu’on a appelé avec Luc Richard, co-auteur de ce livre, « la sino-béatitude »  récit médiatique sur la Chine qui consistait à magnifier l’insertion de la Chine dans  l’économie mondiale. On avait l’habitude de voir les politiques emmener les patrons dans les villes phares de la croissance chinoise. Cependant à travers le témoignage de Luc Richard journaliste et co-auteur d’ouvrage avec Philippe   Cohen, installé en Chine pendant trois ans où il a appris à la perfection la langue chinoise, il nous livre un constat sur ce qu’il appelle les illusions chinoises.

Deux Chines s’opposent en réalité.

-        Une Chine où affluent considérablement des investissements étrangers ainsi que de nombreux échanges extérieurs.

-        Et une Chine qui malgré son ouverture n’a pas su moderniser pour autant son tissus industriel, la dualité économique persiste et les inégalités n’en finissent pas de s’accentuer entre les régions intérieures et celles des côtes.

En effet, depuis 1979 avec le socialisme de marché lancé par Deng Xiaoping, la Chine est entrée dans une ère capitaliste et de société de consommation, elle rompt  avec le collectivisme des années antérieures en particulier dans les campagnes. Les investissements étrangers sont alors autorisés et quatre zones économiques sont crées dans deux régions le Guandong et le Fujian. De nombreux avantages fiscaux et douaniers ainsi que des faibles coûts de main-d’œuvre permettent à ses firmes étrangères de s’implanter.

En 1984, d’autres zones côtières bénéficieront des mêmes avantages, mais la commercialisation des produits étrangers sur le marché chinois reste très contrôlée par les autorités et restreinte aux productions qui n’entrent pas en concurrence avec les produits chinois. Il faudra attendre 1990 pour que des sociétés étrangères puissent commercialiser un tiers de leur production sur un marché intérieur très fermé aux importations. Le seul moyen pour vendre en Chine est de s’implanter sur place.

Une économie à deux vitesses.

La partie la plus dynamique de l’économie chinoise est constituée par les entreprises mixtes à participation étrangère. Mais l’accroissement des échanges extérieurs et l’augmentation des entreprises à capital étranger ne favorisent pas pour autant l’emploi industriel qui reste minoritaire en Chine. Les écarts entre les villes et les campagnes amplifient les inégalités au détriment des populations paysannes. Il existe aussi du chômage en Chine. Cela incite les chinois à quitter les campagnes et accepter n’importe quoi au niveau des conditions de travail. On assiste à l’esclavage d’une population.

Les contradictions du pouvoir chinois.

La progression de l’économie chinoise dans le commerce international n’a pas d’effet direct sur le reste de l’économie qui reste un secteur protégé de la concurrence étrangère. Les entreprises du secteur public sont pour moitié déficitaires sans volonté de modernisation.

Le pouvoir chinois est confronté à des choix politiques et sociaux, il souhaite à la fois tirer profit du coût de la main-d’œuvre de sa population tout en continuant de répondre à la demande de main-d’oeuvre à  bas prix des pays industrialisés tels que le Japon, Taïwan, Hongkong.

Les conséquences de l’expansion chinoise sur tous les continents ont développé le commerce illégal chinois en ne respectant pas les principes de bonne gouvernance. Elles ont accru les inégalités régionales, seules les régions de l’Est notamment côtières ont pu profiter de l’ouverture sur l’extérieur contrairement aux régions de l’intérieur tenues à l’écart.

Deux mondes coexistent en Chine, un monde riche et moderne tourné vers l’extérieur et l’autre monde pauvre où les conditions de vie restent précaires.

 

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