L'URGENCE DE LA RECONNAISSANCE

DE L'ÉTAT PALESTINIEN

 

 

par François LARDEAU

La communauté internationale qui a créé en 1948 l’État d’Israël par un vote de l’assemblée générale des Nations Unies est une fois de plus placée devant ses responsabilités au Proche-Orient. La France qui a grandement aidé le nouvel État à se défen- dre à ses débuts contre les forces armées arabes liguées contre lui et qui est par ailleurs liée affectivement au Liban ne pouvait rester sans intervenir devant les actes de guerre meurtriers qui viennent d’opposer les deux États.

Elle est de fait intervenue à l’ONU où le vote par le Conseil de sécurité de la résolution 1.701 qui a permis un arrêt des hostilités est dû pour beaucoup aux efforts de sa diplomatie. Tout en poursuivant par ailleurs ses efforts pour arriver à un cessez-le-feu définitif par la même voie, elle va maintenant intervenir militairement sur le terrain en donnant à la Finul les moyens de faire pression sur les deux parties en conflit afin qu’elles ces sent de se préparer à de nouveaux affrontement encore plus sanglants.

Mais il y a une erreur initiale qu’il importe de réparer au plus vite à cette fin, celle de la non-reconnaissance en 1948 d’un État palestinien en parallèle de la création de l’État hébreux. La France se grandirait à coup sûr si, allant au-delà de ses interventions diplomatique et intermédiaires souhaitables, un accord avec Israël sur la base notamment de celui intervenu à Genève en 2003, entre responsables politiques israéliens et palestiniens soucieux de pacifier les rapports entre les deux peuples, et qui pourrait au besoin être assorti de garanties euro-péennes données à chacun d’entre-eux.

C’est sans doute le seul moyen aujourd’hui de rompre cette situation pleine d’hypocrisie dans laquelle on se trouve et où, fruit d’une fiction diplomatique, l’Auto rité palestinienne n’est toujours pour les Israéliens qu’une sorte d’ersatz de gouvernement, sans légitimité ni pouvoirs réels dans un pays sans existence reconnue ni viabilité, d’où un sentiment de frustration et d’humi liation parfaitement justifié de la part des Palestiniens et qui ne peut que nourrir la haine de ces derniers à l’égard des Israéliens. Il faut faire immédiatement de cette Autorité un interlocuteur institutionnalisé avec  lequel on traite d’égal à égal selon la loi internationale, Israël en premier lieu dont la survie dépend finalement d’un compromis avec un État palestinien et non de mesures unilatérales telles que l’édification d’un mur qui… ne protège pas des missiles.

L’enjeu ne se limite pas à la région. Il est mondial. Outre l’impasse dramatique sur le plan local, faite d’affrontements permanents, il s’est créé en Palestine un foyer d’instabilité qui contamine toute la région. Celui-ci a maintenant étendu sa nuisance au Liban investi par le Hezbollah pour le compte de ses parrains, l’Iran et la Syrie, et, s’il n’est pas bientôt neutralisé, il étendra bien au- delà le risque d’un conflit de civilisations entre l’Occident et l’Islam. .

 

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