Courrier des
lecteurs
RÉACTIONS
À L’ARTICLE DE GAULLE ÉTAIT-IL UN HOMME DE GAUCHE ?
«
BÂTIR AUJOURD’HUI »
par
Jean-François Harel
Dans
la
précédente Lettre
du 18 Juin, n°
120, l’article de Christine Alfarge « Le
sens de l’Histoire » (page
3 et 4) est remarquable. La dimension universelle de la France, due à son
Histoire et sa place dans le monde, y est rappelée de belle manière. En
revanche, l’article « De
Gaulle était-il un homme de gauche ? »
du
collectif Gilles Bachelier, Étienne Tarride et Paul
Violet (CNGG), est pour le moins discutable. Si les arguments développés en
première moitié d’article, qui tentent de démontrer que Charles de Gaulle était
de gauche sont significatifs, l’introduction comme la
deuxième partie sont trop caricaturales pour être crédibles. Cet article est
écrit par des personnes de gauche qui cèdent à la tentation, comme cela est
aussi possible à droite, d’interpréter l’histoire comme ça les arrange et de
présenter leur analyse comme une vérité indiscutable.
Pour
cela, ils évacuent, avant propos, toute contestation avec ironie et sarcasme.
Pour démontrer la limite de leur analyse, je vais vous en proposer une autre.
Pour la grande majorité silencieuse des Gaullistes, les actifs et ceux qui
s’ignorent, Charles de Gaulle n’était ni de droite ni de gauche, il était
lui-même. Il a été
« le combattant, le restaurateur et le défenseur de la liberté »
comme
le rappel si bien Christine Lafarge.
Il
a été le sauveur de la France puis son président à partir « d’une
certaine idée de la France ».
Pourquoi vouloir arranger l’Histoire en tirant la
couverture à soi ? Tous les politiques utilisent ce stratagème. Résultat : le
pays se déchire et tout le monde dénonce ce clivage gauche-droite, qui, bien que vide de sens, est entretenu
sans relâche par ceux, dans les partis, qui existent grâce à cette dichotomie.
La très grande majorité des électeurs ne s’y retrouve pas et n’en veut tout
simplement plus. La preuve, le taux de 50 % d’abstention s’installe dans le
paysage politique français comme un regrettable préalable, excepté lors des
présidentielles (16 % en 2007). D’ailleurs on en parle du bout des lèvres,
uniquement lors des élections. Pourtant, le premier devoir d’un candidat au
suffrage universel, puis d’un élu, n’est-il pas de donner envie aux électeurs de
s’exprimer.
Or
le fossé se creuse dangereusement et un peu plus chaque jour, entre notre élite
dirigeante et le peuple, mais il est masqué par une communication manipulatrice
et soûlante à dessein. Oui, de Gaulle était bien au dessus des partis qui,
hélas, ne sont plus que des mouvements pour les présidentiables au service d’une
stratégie de conquête de postes et non d’idées, sauf pour les récupérer à des
fins électoralistes. La gauche actuelle explose en divers courants et
personnalités qui veulent le pouvoir sans programme ni idée, alors que la droite
de gouvernement qui est au travail sous les fourches médiatiques trop souvent
partisanes, masque avec peine des déchirements internes.
Pourtant,
un trottoir n’est ni de gauche ni de droite, il est propre ou sale. Une idée
n’est ni de droite ni de gauche, elle est bonne ou mauvaise. Et la liberté,
est-elle de gauche ou de droite ? Tout ceci est ridicule. Charles de Gaulle
portait la France dans son coeur alors que malheureusement trop de personnes, au
nom de leurs convictions, l’exploitent selon leurs intérêts
personnels.
***
Sur
44,3 millions d’électeurs* français, il n’y en a que500.000 qui adhèrent à un
parti politique, tous partis confondus. ! Oui, seulement 1,1 % de l’électorat
cautionne ces mouvements qui se partagent le gâteau électoral où les
états-majors décident des « bons » candidats pour le peuple. Ce mécanisme sert,
avant tout, leurs intérêts de chapelle et de leurs redevables. Et on s’étonne
que l’abstention soit bientôt majoritaire ? Voit-on les attitudes et habitudes
de nos représentants politiques évoluer ? Quand la prochaine réforme des
collectivités territoriales prévoit de réduire de 6.000 à 3.000 le nombre de
conseillers généraux devenus également départementaux, nous voyons bien que cela
ne scandalise qu’eux-mêmes. Quels sont les débats de fond pour dessiner notre
société de demain ? Qui, aujourd’hui, présente une ambition pour la France et
l’Europe avec une perspective à la hauteur des responsabilités convoités ?
Alors,
en attendant un hypothétique et digne successeur, laissons Charles de Gaulle à
sa place dans l’Histoire. Puisse-t-il encore inspirer
longtemps tous les volontaires, surtout et avant tout « de
France et de Navarre »,
à s’engager avec détermination sur les enjeux de demain. Ces prochaines années
vont, plus que jamais, être cruciales pour notre devenir. Notre monde est devenu
un village et nous avons conscience que si nous perdurons à nous conduire comme
nous le faisons depuis l’avènement de l’ère industrielle, l’avenir de l’homme
sur terre est compromis.
Cependant,
il faut savoir que notre monde est en pleine mutation. Chaque jour des
consciences s’éveillent toujours plus nombreuses alors que la politique est
devenue un spectacle navrant et que l’ordre « ancien » se désagrège à la une des
media. Pour l’instant, l’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui
pousse. Aussi, comme à chaque virage de notre Histoire, il appartient au peuple,
sans plus attendre, d’écrire le sens du vent et aux candidats visionnaires de
l’anticiper pour border les voiles qui, elles non plus, ne seront ni de droite
ni de gauche.
(*) Lors des élections européennes de
juin 2009, il y avait 44.282.823 inscrits et il y eu 59,37% d’abstention alors
que le parlement européen conditionne 80% de notre législation nationale.
Source
www.interieur
gouv.fr.
Qu’est-ce
que le CNGG ? Que des hommes de gauche se réfèrent à de Gaulle ne me surprend
pas; je trouve plutôt cela sain. Mais décidément tous ces groupuscules de gauche
ou de droite qui se disputent un morceau de la vraie croix de Lorraine n’ont
rien compris à l’essence même du gaullisme; de Gaulle n’a jamais été un homme de
parti; il s’est toujours placé à un autre niveau, spirituel. Il faudrait inciter
les auteurs de ce texte à venir au colloque des Bernardins: là ils entendront
parler du vrai de Gaulle.
Quant
à ce partage caricatural entre idées de gauche, toutes humanistes, généreuses,
visionnaires...et idées de droite, racistes, conservatrices et d’un libéralisme
effréné, elle montre une méconnaissance de l’Histoire
consternante, mais hélas courante particulièrement chez les enseignants. Ce
texte est constellé d’erreurs: faire de De Gaulle un
militaire un peu obtus qui en est resté à la France Libre montre une ignorance
crasse de l’intérêt qu’a montré de Gaulle dès son adolescence pour la politique
et de la dimension politique de la France Libre; faire du RPF un parti de
droite, c’est n’avoir rien compris à l’esprit du rassemblement; considérer que
de Gaulle a dû se soumettre à la droite réactionnaire et aux capitalistes après
la manifestation du 30 mai 1968, c’est là encore n’avoir rien compris au
personnage ni à son idée de la France. Quant aux brevets de gaullisme distribués
à Pompidou et Chirac, car ils auraient été des « hommes de droite modérés » et
refusé à Sarkozy, suppôt du grand capital...!!! J’en passe et des meilleures.
Quand va-t-on cesser de ramener de Gaulle à la hauteur de nos magouilles
politiciennes? N’est-il pas temps de le relire, de le replacer dans le contexte
historique qu’il a connu, de se forger grâce à lui de solides convictions sur ce
qu’est et ce que doit être la France éternelle.. .pour tâcher de discerner dans
le salmigondis politique où on nous enlise de quoi garder quelque espérance?
C’est ce que quelques-uns s’efforcent de faire à la Fondation par exemple.
Une
lectrice.
***
Chers
amis du Combat pour la France, Heureusement que la famille du gaullisme perdure,
vu la déliquescence de la France qui, chaque jour, s’accentue avec pour
conséquence la perte de foi patriotique vis-à-vis d’elle-même et de notre
Patrie…
Pourquoi
? Ces hommes de 68 qui nous dirigent ne veulent pas reconnaître qu’ils se
trompent et qu’ils trompent le peuple de France, lâcheté et incompétence sont
leurs principales qualités… La survie, voire la souveraineté, d’un pays tient
dans son homogénéité politique, dans l’adhésion à sa culture, à sa volonté de
dire non
aux
sirènes du mondialisme. Et que dire d’un de Villiers, au parcours politique
quelque peu incohérent, ralliant le « Comité de liaison » de l’ump…
Marcel
BIVEL.