"Il n'y a de réussite qu'à partir de la vérité"

  Charles de Gaulle

Par Nicolas Dupont-Aignan, vendredi 14 décembre 2007 à 18:43

Le traité de Lisbonne a été signé hier par les 27 chefs d’Etat et de Gouvernement. Au terme d’une campagne de désinformation sans précédent qui aura duré deux ans, la Constitution européenne rejetée par deux des peuples fondateurs de l’Union européenne, la France et la Hollande est ressuscitée. Les discours qui accompagnent cette signature sont proprement révoltants.

Les oligarchies européennes ne font plus mystère de leur mépris du peuple, de leur refus du suffrage universel. Les précautions qui étaient prises avant l’élection présidentielle française (« Il s’agit d’un mini-traité réconciliant le oui et le non ») ne sont plus de mise.

Le traité de Lisbonne est,(en beaucoup plus compliqué), le même que celui rejeté en 2005. Seize pays viennent même d’adopter une déclaration jointe reprenant les symboles qui ont été mis de côtés en juin dernier, pour donner au traité une apparence différente : avant même qu’il soit ratifié, on entend déjà des voix s’élever (celle d’Axel Poniatowski, président UMP de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée) pour réclamer que la France soutienne cette « déclaration sur les symboles de l’Union », ce qui reviendrait à reconstituer complètement la Constitution européenne !

La ratification parlementaire est défendue dans la plus grande arrogance comme un moyen d’éviter le référendum. Monsieur Kouchner m’a répondu mercredi à l’Assemblée Nationale que le peuple ne pouvait pas débattre sereinement et qu’en 2005 on n’avait pas parlé d’Europe. Ce qui, bien sûr, pour tous ceux qui s’en souviennent, est totalement mensonger.

Le peuple refuse cette Europe bureaucratique et inefficace ? Qu’à cela ne tienne, supprimons le peuple ! Moralement inacceptable, ce coup d’Etat simplifié, comme je le nomme, sera politiquement dangereux et inefficace.

Dangereux pour l’Europe car on ne peut bâtir aucun ensemble politique sans légitimité populaire. Or, la ratification parlementaire sera légale mais illégitime.

Pour ma part, je ne me sentirai jamais lié par ce traité qui aura été imposé de force, qui bâillonne la France et créée une Europe antidémocratique.

Mais ce traité ne sera pas efficace non plus, car il ne va à la racine d’aucun des problèmes majeurs de l’Europe, tout au contraire : élargissement sans fin, euro mal géré qui asphyxie nos économies, libre échange déloyal, services publics détruits, politique étrangère alignée sur celle des Etats-Unis, etc. Loin d’apporter des correctifs aux dérives, il les aggrave et les rend encore plus intouchables !

Cette construction artificielle, bureaucratique, autoritaire, qui n’a rien à voir avec la belle idée européenne de réconciliation des peuples et de Progrès en commun, fera du sur-place et sera de plus en plus contesté.

Aujourd’hui, dans une classe politique aveugle, inconsciente de la corde au cou qu’elle laisse mettre autour de la France, je regrette le silence complaisant de la plupart de ceux, à droite comme à gauche, qui ont combattu la Constitution Giscard.

Mais je veux dire aussi à tous ceux qui, comme moi, sont aujourd’hui à la fois tristes et révoltés, que le combat doit plus que jamais s’organiser pour offrir aux Français et aux Européens une autre voie.

C’est le sens de mon action avec vous tous de plus en plus nombreux qui rejoignez Debout la République. Notre mouvement a vocation à rassembler toutes celles et tous ceux qui aspirent à la renaissance de la nation démocratique dans une Europe indépendante !

 

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