par Jean-Louis
GUIGNARD
L’occident ne réalise
pas ce qui se prépare en Eurasie. Un séisme géopolitique a eu lieu il y a
quelques jours à Astana, dans le Kazakhstan, mais les cercles atlantistes n’ont
enregistré qu’une faible secousse.
Lors du sommet annuel de l’Organisation de coopération de
Shanghai (OCS), fondée en 2001, l’Inde et le Pakistan ont été admis comme
membres à part entière, avec la Russie, la Chine et quatre pays d’Asie Centrale
en « stan » (le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le
Kirghizstan et le Tadjikistan).
Ainsi, aujourd’hui, l’OCS ne se qualifie pas seulement comme l’organisation
politique la plus importante – en termes de territoires et de population – au
monde ; elle réunit aussi quatre puissances nucléaires. Le G-7 est devenu
insignifiant, comme l’a révélé le dernier sommet de Taormine. Le véritable
centre de décisions, à part le G20, réside aujourd’hui dans ce G-8 alternatif.
Systématiquement tourné en dérision en tant que simple forum
de discussion pendant une décennie et demie par l’Occident, l’OCS, lentement
mais sûrement, continue de bâtir ce que le président Xi qualifie, à sa façon
discrète, de « nouveau type de relations internationales fondées sur la
coopération gagnant-gagnant ».
C’est un euphémisme quand on a la Chine, l’Inde et le
Pakistan dans le même groupe. Sous le radar, la marque de fabrique de l’OCS est
subtile. Alors que nous entrions dans le monde post-11 septembre, son but
initial était de combattre ce que les Chinois appellent « les trois maux » du
terrorisme, du séparatisme et de l’extrémisme. Depuis le début, Pékin – et
Moscou – pensaient aux talibans de l’Afghanistan et à leurs connexions en Asie
Centrale, notamment via le Mouvement islamique d’Ouzbékistan.
Aujourd’hui, l’OCS souligne clairement la « détérioration »
de la sécurité en Afghanistan et appelle tous les membres à soutenir le «
processus de paix et de réconciliation ». C’est un message codé de l’OCS qui
signifie qu’à partir d’aujourd’hui, elle s’engage directement à trouver une
solution « intégralement asiatique » au problème afghan – avec l’Inde et le
Pakistan à bord – qui devrait transcender le remède de charlatan du Pentagone ;
« encore plus de troupes ».
L’OTAN, au fait, a lamentablement perdu la guerre en
Afghanistan. Les talibans contrôlent au moins 60% du pays – et avancent tous
les jours. Et comme si ce n’était pas encore suffisant, l’Etat islamique Khorassan – la branche de Daech en Afghanistan – vient de
prendre Tora Bora, où à la fin 2001, les B-52 du Pentagone bombardaient les
déjà échappés Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri
Qu’on se le dise : il y aura de l’action de la part de l’OCS
en Afghanistan. Et cela comprendra une table de négociations grande ouverte aux
talibans. La Chine a pris la présidence tournante de l’OCS et s’appliquera à
apporter des résultats concrets au prochain sommet de juin 2018.
Roulez pleins gaz, payez en yuans
L’OCS a aussi régulièrement évolué en termes de coopération
économique. L’année dernière, Gu Xueming,
directeur de l’Académie chinoise de commerce international et de coopération
économique du Ministère du commerce, a proposé la mise en place d’un think tank économique de l’OCS, dans le but d’étudier les
propositions de zones de libre-échange entre pays de l’alliance.
Ce qui signifie une intégration économique accélérée – déjà
active pour des myriades de petites et moyennes entreprises. La tendance est
incontournable, en parallèle avec la nouvelle Route de la soie, alias
Initiative Belt and Road (BRI) et l’intégration de l’Union économique
eurasienne (UEE) emmenée par la Russie. Rien d’étonnant si, lors de leur
rencontre bilatérale d’Astana, Xi et le président Poutine ont encore une fois
exhorté à fusionner
l’UEE et l’IBR. Et nous ne parlons pas
seulement du trio de l’Initiative Belt and Road, de l’Union économique
eurasienne et de l’Organisation de coopération de Shanghai ; cela concerne
aussi la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), la
Nouvelle banque de développement des BRICS (NDB), le Fonds de la Route de la
soie chinois – tout un éventail de mécanismes politico-économiques.
Les choses avancent à toute vitesse – sur tous les fronts.
Lors d’une récente conférence sur le « Futur de l’Asie » à Tokyo, le Premier
ministre japonais, le censément sinophobe enragé Shinzo Abe a annoncé que, sous
certaines conditions, le Japon était prêt à coopérer avec l’Initiative Belt and
Road, avec son « potentiel de connexion de l’Est et de l’Ouest, autant que des
régions entre les deux ». Une réinitialisation des relations Japon Chine ajouterait
un élan définitif à l’interpénétration de l’Initiative Belt and Road, de l’UEE
et de l’OCS.
Très important, la Chine et la Russie sont sur la même
longueur d’onde quant à l’accélération de la procédure d’admission de l’Iran
dans l’OCS.
Ensuite, comparez tout cela avec l’appel de Rex Tillerson à un changement de régime en Iran.
Alors que l’intégration eurasienne avance inexorablement à
pas de géant, le contraste avec l’arrogance notoirement fangeuse du marécage
[1] atlantiste ne peut pas être plus cruel.
Quand Moscou a décidé de rebattre les cartes avec son
intervention dans la tragédie syrienne, aucun analyste occidental, à part
Alastair Crooke, n’a réalisé que cela concrétisait un
mode opératoire de type OCS ; il est vrai que ni l’Iran, ni l’Irak, ni la Syrie
ou le Hezbollah ne font partie de l’OCS, mais la façon dont ils se sont
coordonnés avec la Russie a mis en place une alternative opérationnelle à
l’aventurisme impérialiste humanitaire unilatéral de l’OTAN et à ses
changements de régime.
Alors que l’intégration eurasienne avance inexorablement à
pas de géant, le contraste avec l’arrogance notoirement fangeuse du marécage
[1] atlantiste ne peut pas être plus cruel.
Quand Moscou a décidé de rebattre les cartes avec son
intervention dans la tragédie syrienne, aucun analyste occidental, à part
Alastair Crooke, n’a réalisé que cela concrétisait un
mode opératoire de type OCS ; il est vrai que ni l’Iran, ni l’Irak, ni la Syrie
ou le Hezbollah ne font
partie de l’OCS, mais la façon dont ils se
sont coordonnés avec la Russie a mis en place une alternative opérationnelle à
l’aventurisme impérialiste humanitaire unilatéral de l’OTAN et à ses
changements de régime.
Le mécanisme « 4+1 » – la Russie, l’Iran, l’Irak, la Syrie et
le Hezbollah – discrètement soutenu par la Chine, a été mis en place pour
combattre toutes les formes de djihadisme salafiste et, en même temps pour
empêcher tout changement de régime à Damas, le rêve éveillé de l’OTAN-CCG.
Aujourd’hui, avec le chaos de la politique étrangère de
Trump, qui peine même à coordonner une quelconque stratégie à part harceler
l’Iran, la Russie et la Chine comprennent à quel point l’accession de l’Iran à
l’OCS serait importante.
Pékin en comprenait déjà l’importance des enjeux à travers
ses relations avec le Qatar – un fournisseur-clé de gaz naturel qui acceptera
un jour ou l’autre des paiements en yuans.
La réorientation tranquille du Qatar sur l’Iran – la
véritable raison de la crise d’hystérie de la Maison des Saoud – tourne autour
de l’exploitation commune du principal champ de gaz au monde, North Dome/South Pars, qu’ils partagent dans le Golfe persique.
Doha a mis quelque temps à réaliser qu’après l’arrivée sur le
terrain des « 4+1 », le pipeline prévu du Qatar à la Turquie, via l’Arabie
Saoudite et la Syrie, pour l’approvisionnement du marché européen n’allait
jamais voir le jour. Ankara le sait aussi. Mais il pourrait bien y avoir un
pipeline Iran-Irak-Syrie – avec une extension possible en Turquie – avec du gaz
fourni conjointement par le North Dome/South Pars.
Cela pourrait révolutionner toute l’équation énergétique de
l’Asie du Sud-Ouest ; et une victime-clé pourrait en être l’hégémonie du
dollar, à laquelle l’Arabie Saoudite et les EAU sont dûment soumis.
Imaginons-le Qatar/Iran vendant leur futur gaz à l’Europe en
euros, et non en dollars, tout comme la Chine va insister pour payer le Qatar –
et l’Arabie Saoudite – en yuans pour ses fournitures d’énergie.
Il y a un fait incontournable ; l’avenir – inexorablement –
est au commerce d’énergie non pas en pétrodollars mais en yuans, qui sont
convertibles en or.
Longue vie au nouveau califat
Il n’est jamais superflu de souligner l’importance du
partenariat Russie-Chine et de la coordination de leurs politiques
d’intégration de l’Eurasie, y compris des efforts des suspects habituels pour y
mettre un terme. Au début 2017, l’hypothèse de travail de Moscou et Pékin était
que l’administration Trump souhaitait s’engager, en tant que partenaire, dans
les nouveaux projets gaziers et pétroliers en Eurasie. Dans la vision kissingerienne suggérée à Trump, le partenariat stratégique
Russie-Chine aurait été affaibli alors que Washington allait pouvoir exercer
encore plus de pressions sur Pékin, sur des fronts multiples.
Bien, cela n’arrivera pas de sitôt – étant donnée l’hystérie anti-russe démentielle qui consume le Congrès des USA.
Ce qui reste malgré tout en place est le corollaire trumpien de la GGCT (Guerre Globale Contre la Terreur) ;
endiguer – par tous les moyens nécessaires – le développement de l’influence de
l’Iran à travers l’Asie du Sud-Ouest (alias Moyen-Orient). Et cela implique de
développer le pouvoir géopolitique du Conseil de coopération du Golfe – menée
par la malfaisante
Maison des Saoud. Cela expliquerait les tweets d’encouragement de Trump au blitzkrieg
saoudien contre le Qatar – qui se traduisait par une double action avec l’Iran
en ligne de mire. Pékin, pour sa part, l’a observé très attentivement et l’a
identifié pour ce qu’il est : une tentative d’entraver le développement de la
nouvelle Route de la soie.
En même temps, Pékin et Moscou ne peuvent pas s’empêcher de
s’amuser des incohérences américaines. Le Pentagone ne semble pas souhaiter
l’annexion du reste du Qatar. La base aérienne Al Oudeid
et les quartiers généraux du CENTCOM lui suffisent. Le chef du Pentagone, « Mad
Dog » Mattis était plus que ravi de vendre plus de 12
milliards de dollars en F-15 à Doha, « sponsor du terrorisme ». Trump «
soutient » l’Arabie Saoudite. Mattis « soutient »
Doha. Tillerson refuse de prendre parti.
Le CCG tel que nous le connaissions peut-être mort en enterré – aussi bien que l’embryon d’OTAN arabe fêté par
Trump avec sa ridicule danse du sabre de Riyad. Et pourtant, Moscou et Pékin –
avec Téhéran – savent pertinemment que ces déboires ne feront qu’exacerber l’Exceptionalistan, alias le marécage, alias l’État profond,
et le pousser à redoubler ses efforts de déstabilisation et de chaos orchestré.
Le califat du désert du « Sirak »
est aujourd’hui mort – tout particulièrement si la Russie confirme que le
calife lui-même est parti rencontrer son créateur. Regrettable – parce qu’une
Syrie totalement déstabilisée aurait été parfaite pour déstabiliser la Russie
du Caucase jusqu’à l’Asie Centrale ; les services de renseignement russes ont
toujours surveillé de très près les 900 kilomètres qui séparent Alep de Grozny.
Comme Terminator, l’État profond des USA reviendra. Il lui
reste un autre rêve éveillé, créer les conditions de la déstabilisation d’une
immense zone, du Levant jusqu’à l’Asie du Sud – avec de vagues possibilités de
terrorisme étendues jusqu’au nord de la Russie et à l’est de la Chine. La cible
? L’interpénétration de l’Initiative Belt and Road, de l’UEE et de l’OCS.
Pour aggraver encore les choses, le Pentagone refuse
d’abandonner l’Afghanistan – une tête de pont pour semer le chaos en Asie
Centrale. Qu’est ce qui pourrait aller de travers ? Après tout, Daech est
aujourd’hui virtuellement installé en Asie Centrale, pas loin de la région du
Xinjiang et du Corridor économique ChinePakistan
(China–Pakistan Economic Corridor, CPEC) – une des
principales plate-formes de la nouvelle Route de la
soie.
Malgré tout, le blitzkrieg anti-Qatar des Saoudiens – bien
qu’il soit déjà en train de s’effilocher – peut précipiter, à moyen terme, un
séisme monumental en accélérant l’accès de l’Iran, ainsi que de la Turquie à
l’OSC ; en consolidant la réorientation de Doha via une entente avec la Russie
et l’Iran ; et en anticipant tout coup sérieux à l’hégémonie du pétrodollar.
Tout cela a dû être discuté en grand détail à Astana, au sommet de l’OCS –
surtout pendant les discussions bilatérales Poutine-Xi.
Alors que l’Exceptionalistan
devient de plus en plus imprévisible, toutes les décisions stratégiques-clés
reposent sur Xi-Poutine – et les deux en sont conscients. Ce qui est certain,
c’est que l’OCS est appelée a
s’engager de plus en plus dans la protection du projet-clé du jeune XXIe
siècle, l’intégration eurasienne.
[1] NdT : Le « marécage » est une allusion à l’un des slogans
de campagne de Trump, « Drain the Swamp », (« Drainons
le marécage ») contre la mainmise de l’État profond transnational sur les
politiques des USA. Depuis, le slogan inverse s’est imposé, « The Swamp drained Trump » (« Le
marécage a drainé Trump »).
Article initialement paru dans Sputnik
News, “The West Can’t Smell
What Eurasia is Cooking”, sous la plume de Pepe Escobar.
QUESTIONNEMENT SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?
Y aurait-il une désinformation climatique des
média nationaux ? La violence des phénomènes climatique n’est en effet pas
nouvelle : ci-dessous la
reprise d'une déclaration du directeur américain des situations
d’urgence qui démolit de facto et
manifestement sans arrière-pensées les
informations diverses actuelles colportées par de soi-disant « scientifiques »
dont les raisonnements ignorent superbement les principes énoncés dans le
Discours de Descartes sur la méthode :
Brock Long, chef de
l’Agence américaine des situations d’urgence a déclaré que les États Unis n’ont
été touchés « que trois fois » par des ouragans d’une pareille violence
depuis... 1851...! Le dernier datant de 1935. Donc pas
grand-chose à voir avec l’industrie humaine... Par ailleurs, si les dégâts sont
plus importants (chiffres des assurances), c’est tout simplement qu’il y a plus
de monde exposé et par conséquent bien plus de gens assurés, mais ce chiffre n’est en
rien la mesure de la violence de
l’événement mais la mesure du nombre d’individus exposés à ces risques
(construction d’hôtels de tourisme et de leur environnement avec tout le petit
personnel d’accompagnement).
En 1851 les rares
assurances qui pouvaient exister (s’il en existait) n’étaient pas aptes à faire
des bilans des catastrophes. Par ailleurs tous les ouragans passés ayant eu
pour siège les océans quasi déserts et non pas des zones habitées n’ont
évidemment pas été étudiés ni même recensés faute de satellites... Enfin le
réchauffement des océans est lié au phénomène « El Niño » et pas à la seule
activité humaine, pour peu qu’elle ait une influence significative... Le consensus du monde scientifique sur
l'origine du réchauffement climatique que revendiquent les porte-parole du GIEC
n'est en effet pas total. Cela fait déjà de longues années que des
scientifiques et notamment les Russes soutiennent une thèse contraire, celle
d'une nouvelle glaciation dans quelques décennies.
Le climatologue Jean Jouzel s'alarme dans le JDD de l'augmentation du mercure
dans l'Hexagone, qui pourrait atteindre plus de 50 °C par endroits « si rien
n'est fait » d'ici soixante ans… « On n'est plus dans le futur. » « Le
lien avec le réchauffement climatique est certain » assure le climatologue.
« Ces catastrophes ont des coûts humains, financiers, en pertes de biens. Je
le répète, on n’est plus dans le futur : ce sont les enfants d’aujourd’hui,
ceux des cours d’école, qui pourraient subir ces étés à 50 °C », martèle Jean Jouzel, qui prévient : « nous n’avons que trois ans devant
nous. ».
« C’est un
refroidissement planétaire qui nous attend, et non un réchauffement », disent les scientifiques russes
http://www.dreuz.info/2017/08/12/cest-un-refroidissement-planetaire-qui-nous-attend-et-non-un-rechauffementdisent-les-scientifiques-russes-
La chaleur de l’été
est le moment où les avocats du réchauffement sont les plus actifs pour tenter
de convaincre la majorité sceptique.
Pourtant, les
scientifiques russes prédisent l’arrivée d’une nouvelle mini-ère
glaciaire. La thèse du réchauffement climatique est un stratagème marketing,
disent-ils.
Le chercheur russe
Vladimir Bachkine affirme que les changements
climatiques sont cycliques et ne sont pas liés à l’activité des hommes. Raouf Galiouline, de l’Institut des problèmes de biologie à
l’Académie des sciences de Russie, confirme : l’entrée dans une nouvelle ère de
glace nous attend…
À suivre