© 01.10.2017

Dîner-débat du 19 septembre 2017

En présence du général Didier TAUZIN

Aux racines du mal politique

Par Christine Alfarge

« Quand les démocraties vacillent, il faut chercher l’homme d’Etat absolu »

 

Les racines du mal politique atteignent tous les peuples et plus particulièrement la France. Le général Tauzin est convaincu que la France vit un moment critique de son histoire et pour qu’elle en guérisse, elle doit fouiller le passé car la culture historique est primordiale et nécessite une méthode pour savoir quoi faire dans le présent. La France est ontologiquement catholique. Les vingt prochaines années seront décisives, la transition entre deux époques civilisationnelles.

Assurer un avenir prospère.

Le développement de la pensée philosophique vient de trois affluents, la pensée hébraïque, la pensée gréco-romaine, le christianisme ayant le plus marqué notre civilisation. Regardons les faits, les peuples se réfèrent toujours à leur religion. Le créateur est toujours à l’œuvre par une extrême dépendance des anciens à leur créateur. Quant à l’homme, il est créé à l’image de la référence de Dieu. Imaginez la place de nos ancêtres, « vous ne ferez rien de plus grand parce que je vous enverrai l’Esprit saint », le créateur a fait de l’homme un partenaire pour aimer, servir et unir. C’est en Europe sur les expériences de ce fleuve que les ancêtres ont bâti la France. Tout progrès tranchait avec la barbarie. Pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme ?« Le triomphe de la raison » selon Rodney Stark.

Au cours du XVème siècle, le processus civilisateur adopté par nos ancêtres s’est inversé, affranchi de Dieu pour se référer à l’homme lui-même. Raison et volonté se détachèrent de la foi. Par d’immenses vagues successives, la culture occidentale a déferlé sur le monde. Cette culture charme et attire cependant l’abandon du Dieu créateur s’éloigne du message chrétien.

Le XVIIIème siècle connaît l’autonomie par rapport à Dieu, une indépendance dont l’impact était combattu. Le temps des grandes idéologies s’ouvrait, bien qu’elles aient la même souche philosophique.  

Au XXème siècle, il apparaît la notion de dignité humaine façon mai 68 coupée de toute transcendance, le nihilisme, ennemi des civilisations modernes ruinant les fondements de la morale selon Nietzsche. Aujourd’hui, la soumission de l’homme par un seul bien, l’argent, une réussite individuelle, principal conflit sous toutes ces formes.

Au cours des cinq siècles écoulés, empreints d’influence occidentale poussée par l’Amérique, émergent libéralisme et consumérisme. Un monde arabo-musulman qui n’en finit pas de pleurer la splendeur de Saladin. Et que dire de l’Afrique noire désorientée ? Les puissances occidentales la considèrent comme un réservoir.

L’évolution progressive s’est substituée au christianisme.

Désarroi aggravé par la crise, égoïsme et injustice à l’heure de la mondialisation produisent un effet dévastateur. Refusant Dieu qu’il avait auparavant adoré, parce qu’il détient 80% des richesses, l’Occident peut être le maître du monde. Selon le général Tauzin : « Les migrations peuvent le submerger dans sa suprématie d’ici deux décennies » il ajoute : « Nous avons laissé s’installer des divisions sans transcendance fondées sur le rapport de force. Comment prétendre faire œuvre de paix ? La monnaie est devenue une fin en soi, une lourde menace pèse sur les équilibres naturels à travers une absence totale d’éthique dans les relations internationales ».

Revenir aux fondamentaux.

Le général Tauzin veut s’intéresser aux fondamentaux sur lesquels nos ancêtres ont bâti. Il existe une source de vie, personne ne peut instrumentaliser l’homme, l’action politique ne peut pas se soustraire. La politique, c’est le long, très long terme, le général Tauzin ne croit pas que les Français se désintéressent de la politique, au contraire la politique qu’on leur sert ne leur correspond pas. Selon lui « La politique doit être au service de l’homme, pour cela, il faut un chef ».

Un chef de l’Etat qui unisse le peuple de France, en donnant les grandes directions d’avenir sans penser à l’élection d’après parce qu’il ne voit pas ce qu’il y a autour, illustrant parfaitement la pensée du général de Gaulle « Il n’y eu de France que grâce à l’Etat. La France ne peut se maintenir que par lui. Rien n’est aussi capital que la légitimité, les institutions et le fonctionnement de l’Etat. C’est pourquoi, il faut que cet Etat ait à sa tête un chef qui en manifeste la permanence ».  

Bien qu’il dénonce les dérives de l’Europe, le général Tauzin pense :« qu’il n’y a pas d’avenir de la France sans l’Europe qui doit retrouver des alliés comme la Russie au regard de leurs intérêts communs. La France doit retrouver sa souveraineté, agir comme un acteur responsable » ajoutant « Nous n’avons plus de politique internationale indépendante et nous sommes privés d’opportunités ».

La violence est devenue naturelle.

Nous sommes retournés à la barbarie, un drame planétaire avec des guerres civiles d’ici 2025 par l’absence de nourriture et d’eau potable instrumentalisée par les nouveaux impérialistes. Si cette menace devient réalité, on sait avec quelle arme elle serait faite, une guerre bactériologique. L’humanité pourrait disparaître. Il faut éviter que cela devienne réalité.

Selon le général Tauzin « Voilà quelle époque se dessine, notre responsabilité est historique et il n’est permis à personne de ne rien faire. C’est le niveau du chef de l’Etat de comment en atténuer les effets dévastateurs ».

Souvenons-nous que le général de Gaulle va mettre en œuvre la force française de dissuasion dès son retour en 1958, un des aspects stratégiques de sa politique militaire devenue un instrument politique déterminant pour la politique extérieure en défendant les intérêts de la France. Ces fondements seront : « dégager la France de sa soumission aux Alliés, pour lui rendre avec une défense nationale, sa liberté d’action, c’est-à-dire son indépendance, et en faire à nouveau une puissance au moyen d’un armement nucléaire approprié à ses ressources ».

Le combat des deux étendards.

Chaque jour, le chef de l’Etat doit choisir sa grandeur tragique, la formation des bergers en référence au Saint-Ignace-de-Loyola « le combat des deux étendards », repenser sous l’étendard du Christ invitant le chrétien à se préparer à l’esprit de discernement. Chaque personne peut choisir de suivre tel ou tel étendard, il faut sans cesse discerner où se trouve l’étendard du Christ pour le suivre et où se trouve celui de Satan pour le fuir. Alors sommes-nous des moutons qui se rangent sous l’étendard de Satan ou choisissons-nous le combat du Bien contre le mal ?

Les Européens ont abandonné l’étendard du Christ et la famille incarne désormais le lieu de civilisation. L’issue fatale n’est pas inéluctable, au service d’un chef, il faut repenser sous l’étendard du Christ. « Comme le général de Gaulle, j’ai une foi en l’homme » s’exprime le général Tauzin, il ajoute « La France et le monde foncent sur un iceberg, l’océan des habitudes, le changement de cap se fera en un siècle, il faut commencer aujourd’hui ». Il est convaincu que « L’homme porte en lui une aspiration au bien et un instinct de survie ». Ce nouvel homme n’existe pas encore, son instinct de survie commence à se manifester, la mémoire longue.

Un nouveau monde est en train de naître.

Les nations savent et se révoltent par des formes diverses, une immigration leur est imposée, elles veulent la faire disparaître. Plébiscitant la famille, le patriotisme renaît à travers une jeunesse prête à servir son pays parce que c’est nécessaire. « Dans vingt ans, la France qui naît sera une France puissante. Aujourd’hui pour changer de cap, j’ai décidé ce combat pour la France » s’exprime le général Tauzin évoquant le souvenir de son père « Tu dois aimer la France à en crever ». 

Des décisions incontournables et permanentes.

Arrêter l’engrenage de destruction en faisant une pause migratoire de vingt ans, un partenariat avec la Russie pour la pacification de l’Afrique et du Moyen-Orient. Si ne faisons pas cela, dans vingt ans, nous serons submergés, l’Europe restera stable avec six cent millions de personnes pendant que l’Afrique passera d’un à quatre milliards de personnes. Le général Tauzin prône : « le non-alignement en politique étrangère, un rôle pacificateur de la monnaie à travers une conférence organisée sur la monnaie. Rouvrir les portes de l’avenir pour conduire la nation, l’unir et préparer les futurs chefs politiques de la nation ».

Il évoque les principes essentiels à l’action politique : « La subsidiarité consistant notamment à la réorganisation de l’administration territoriale donnant plus de pouvoir aux maires, conduire une politique familiale digne de ce nom, restaurer l’éducation avec un enseignement créant des citoyens, développer une économie au service de l’homme, revenir aux fondamentaux en promulguant la Grande Charte de France, restaurer la souveraineté nationale, restaurer enfin la justice garante des libertés individuelles ou collectives ».

Rebâtir la France.

« Savoir et pouvoir sont aux mains de quelques uns, si rien ne change, nous irons au drame que certains pensent inéluctable, moi pas » s’exprime le général Tauzin,  « Il faut envisager que le pays se retrouve dans une situation incontrôlable », dit-il  « aussi nous allons tenter les éléments d’un recours présidentiel avec la foi qui dépasse les montagnes, par un label facteur d’unité, un document opératoire sur la laïcité, l’élaboration d’une communication réveillant l’amour actif de notre France ». 

« Il faut aussi des hommes politiques humbles. A Dieu, rien n’est impossible alors l’homme sera grand et l’humanité prendra un nouvel essor. Nous devons le faire, il faut le vouloir, une seule condition adhérer à la Grande Charte de France. Cette foi qui met l’homme à sa juste place « qui ose, gagne » telle la devise du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine, dans cette perspective de foi, on peut redresser la France ».

Lorsque le général de Gaulle pensait au destin commun de la France et de l’Allemagne pour l’intérêt des peuples, le cheminement de sa pensée sur la nature humaine s’est forgé pendant la première guerre mondiale et fera naître l’homme du 18 juin 1940, façonnant sa personnalité d’homme d’Etat jusqu’à l’exercice de la fonction suprême quelques années plus tard.

Une vocation ni guerrière, ni dominatrice, au service de tous, l’homme d’action doit toujours répondre au terrain. La stratégie du général Tauzin est avant tout « au service de l’homme ».

« Être, aimer, unir, servir », faire grandir la France en fondant un nouveau processus civilisationnel. Cette vocation nous oblige comme le disait le général de Gaulle : « La seule querelle qui vaille est celle de l’homme ».

 

 

 

 

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