L'ÉDUCATION RÉPUBLICAINE

(Première partie)

par Jean-Louis GUIGNARD

L’histoire de la Révolution française a été si mystifiée que les simples « droits démocratiques » et la « liberté » dont jouissent aujourd’hui les citoyens de France et des autres nations capitalistes européennes passent pour la principale conquête de cette période révolutionnaire, une conquête que nous devrions aux Jacobins, aux Sans-culottes et à la prise de la Bastille. Il est grand temps de démonter la supercherie et de jeter aux poubelles de l’histoire ces instruments de la politique britannique, les Mirabeau, Danton et autres Marat tenus aujourd’hui encore pour les grandes figures de la Révolution française. II est surtout grand temps que les hommes qui ont, eux, dirigé l’authentique Révolution française, relégués à un rang secondaire de l’histoire ou enfouis plus profondément sous des calomnies, soient connus du grand public pour la contribution cruciale qu’ils ont faite au développement de la civilisation humaine.

Le texte qui suit a été initialement publié dans La science de l’éducation républicaine, Campaigner Publications, 1980.

 

C’est en fait la création de l’École polytechnique qui incarne la plus grande réalisation de la Révolution, car ce fut l’expression institutionnelle la plus poussée du vaste effort mené par l’élite néo-platonicienne française gravitant autour de Gaspard Monge, de Lazare Carnot et de Prieur de la Côte d’Or pour bâtir une véritable République en France et des nations républicaines semblables dans toute l’Europe. Ce dessein n’avait rien à voir avec le fait d’accorder à la population la « liberté » de choisir l’ignorance et le « droit » de rejeter le progrès scientifique comme les Enragés le proposaient alors et comme les partisans de l’ayatollah Khomeiny le proposent aujourd’hui en Iran. La liberté et les droits de citoyens républicains signifiaient aux yeux des véritables dirigeants de la Révolution la possibilité pour des couches de plus en plus nombreuses de la population d’accéder au plus haut niveau de connaissance et de pratique sociale afin de contribuer à la prospérité générale de la nation. Ces dirigeants humanistes durent engager une lutte sans répit contre les menées subversives et terroristes orchestrées par l’Angleterre et ses alliés, et ils la menèrent sur un large front épistémologique où les principes les plus avancés de la science militaire, de l’éducation et de l’économie politique servaient une seule et même politique républicaine. La lutte qui se déroulait alors n’était pas celle, manipulée, qui opposait en apparence les Jacobins aux Girondins, ni, comme le suggère le schéma simpliste de la lutte des classes, le seul conflit entre un Ancien régime féodoaristocratique et un ordre bourgeois capitaliste émergeant : la véritable lutte opposait la vision du monde bestialiste qui sous-tendait la politique

britannique, adoptée par Voltaire, Rousseau, Mirabeau et les masses « écologistes » que William Pitt et Marat lançaient comme un bélier contre la science, qui n’étaient que les instruments d’une conspiration britannique destinée précisément à empêcher l’établissement en France et en Europe de républiques alliées aux Américains - et les héritiers des grands bâtisseurs de nations, Louis XI, Henri IV, Colbert et Leibniz, les républicains acquis au progrès scientifique, économique et social dans lequel ils voyaient la condition nécessaire de la dignité et de la moralité humaines. L’importance de l’École polytechnique ne tient toutefois pas simplement à l’institution elle-même, qui a malheureusement été rapidement déviée de son objet original, mais à ce qu’elle a représenté historiquement et en termes scientifiques une percée, la solution épistémologique à une grave crise, une forme supérieure d’organisation sociale de la connaissance humaine néo-platonicienne, qui a imprimé un élan crucial au progrès scientifique et technique dans toute l’Europe et au-delà. Il n’est pas exagéré de dire que sans l’École polytechnique, les réalisations de l’École de mathématiques de Göttingen et celles de la physique moderne auraient été impossibles ; sans elle, on ne pourrait pas plus expliquer la réémergence durant la seconde moitié du XIXe siècle du courant scientifique leibnizien avec Pasteur, Vernadski, Poincaré et de Broglie. La question à laquelle il nous faut répondre aujourd’hui est celle-ci : comment cette poignée d’hommes, « nés pour faire reculer les frontières de l’esprit humain » comme l’a dit leur jeune élève et collaborateur Charles Dupin, ont-ils réussi, avec si peu de moyens et dans des conditions aussi hostiles à vaincre militairement la puissante Coalition qui assaillait la France tout en formant la première génération de cadres républicains qui allaient devoir bâtir les nouvelles nations du monde ? Quel était leur secret, quelle était leur méthode ? Comprendre ceci aujourd’hui ne relève aucunement d’un exercice de rhétorique : ce n’est qu’à cette condition que les dirigeants pro-humanistes du monde pourront anéantir l’actuel plan anglo-américain de « désintégration contrôlée de l’économie mondiale » et de nouvel âge des ténèbres et faire face à la tâche gigantesque qui consistera à établir un nouvel ordre économique de progrès scientifique et technique - un âge de la raison. Les succès de la méthode républicaine d’éducation sont un exemple pour rebâtir en France une vraie république, et un modèle exaltant pour le Tiers-monde dont la population se trouve généralement à l’heure actuelle dans des conditions matérielles et culturelles qui ne sont pas très différentes de celles que connaissait la population française à la fin du XVIIIe siècle.

Le complot britannique

Avant de nous tourner vers l’École en tant que telle et quelques-unes de ses implications immédiates, il est bon de se remémorer l’effroyable climat de chaos social, économique et politique dans lequel elle fut créée, climat qui fut marqué par l’infâme mouvement des Sans-culottes contre la science et l’éducation. De peur que le soulèvement qui éclata en France en 1788, en réaction contre l’incapacité de l’Ancien régime féodal à satisfaire les besoins essentiels de la société, ne mène à une réédition de la Révolution américaine et à l’instauration d’une République acquise au progrès à laquelle aspirait le « Parti américain» regroupé en France autour du Marquis de La Fayette, les Britanniques entreprirent immédiatement de mettre sur pied une coalition militaire européenne, dont la Prusse et l’Autriche allaient être les piliers, dans le dessein d’écraser la France et les dangereux développements républicains qui menaçaient l’Europe. À l’intérieur, le ministre des Finances Necker et les cercles de la finance suisse auxquels il appartenait lancèrent l’opération des marchands girondins dont le but était de transformer la France en un État modelé sur l’Angleterre qui aurait été placé sous le contrôle de l’axe bancaire Genève Amsterdam. L’idée était de fonder cet État sur le paiement de la dette française, dont les Suisses possédaient la plus grande part et de l’orienter vers une politique impérialiste du type britannique, qui aurait promu le trafic d’esclaves et le pillage des villes et de la jeune République américaine. L’arrivée en Europe des produits agricoles venant des plantations des colonies françaises donnait lieu à une spéculation effrénée, et le paiement de la dette suisse était essentiellement assuré par le produit de ce pillage mercantilo-monétariste.

En 1793, les établissements financiers anglais qui contrôlaient une partie moindre de la dette française décidèrent d’escalader leur guerre contre la France car celle-ci représentait un danger non seulement en tant qu’État républicain en puissance, mais aussi en tant qu’éventuel empire marchand rival. Les Britanniques donnèrent alors un tour « anti-esclavagiste » et pro jacobin à leur menées dans ce pays et y provoquèrent une grave crise inflationniste en le coupant de ses approvisionnements en provenance des Antilles (ils fomenteront par la suite le soulèvement contre les colons dirigés par Toussaint l’Ouverture). L’économie française s’effondra sous le coup de l’opération des « assignats » , cette monnaie de papier gagée sur les terres expropriées à l’Eglise et garantie par l’État, qui se mit à proliférer alors que la valeur réelle des terres inexploitées demeurait fixe et que l’économie n’était plus dopée par l’arrivée de produits coloniaux. En conséquence, toutes les banques suisses indépendantes s’écroulèrent et les autres, à savoir celles qui se trouvaient mieux intégrées dans le réseau européen des banques protestantes, se rangèrent du côté de Londres. Une fois mis à bas le système bancaire qui contrôlait la France, les Britanniques et leurs agents jacobins plongèrent le pays dans le plus grand chaos économique et social et établirent le règne de la Terreur. La famine se déclara à la suite du stockage des céréales par les monopolistes à des fins spéculatives. Le système d’enseignement, aussi réduit qu’il était, avait été totalement démantelé avec l’expropriation des biens de l’Eglise et la suppression des congrégations religieuses qui assuraient pratiquement toute l’éducation dans le pays à l’époque. Les collèges avaient été fermés ou désertés. La majorité des jeunes gens entre 18 et 25 ans qui se destinaient à l’enseignement avaient été enrôlés dans l’armée (1). L’étau des forces ennemies qui encerclaient le pays se resserrait tandis que les armées françaises étaient frappées par le plus grand désarroi ; les nouvelles recrues mobilisées n’avaient reçu aucun entraînement militaire préalable et le commandement militaire avait été saigné à blanc par le départ des officiers qui avaient déserté ou fui les persécutions des Jacobins.

L’assaut qui fut délibérément lancé contre la science dès le début de la Révolution, et qui culmina en 1793 avec la suppression de toutes les académies et, surtout, de l’Académie des sciences, la plus importante, est sans doute l’exemple le plus frappant de la malfaisance de la main qui manipulait la folie des masses et la fureur jacobine ; car au-delà des institutions, c’était l’élite scientifique humaniste toute entière qui était prise comme cible, force vive sur laquelle reposait le futur de la nation, et qui, pour ce qui était de ses représentants les plus importants, avait pourtant accueilli favorablement l’aube du nouvel ordre politique et social qu’elle voyait poindre dans la Révolution.

Quelques mois après la prise de la Bastille, des attaques virulentes éclataient contre toutes les académies et notamment contre l’Académie royale des sciences. « Les académies royales sentent l’esclavage ! » hurlaient les sans-culottes dans la rue. Les nobles, qui formaient la majorité des académiciens, devenaient suspects par nature. La plupart des académiciens se voyaient accusés d’être des renégats, en vertu du simple fait qu’ils étaient « pensionnés par le Roi » , y compris ceux d’entre eux qui étaient des Révolutionnaires convaincus. En 1790, calomnies et attaques s’intensifient et une véritable machine de guerre est mise sur pied avec la parution d’un pamphlet fielleux appelant à la « suppression de tous les canons des sciences, des arts et de la littérature » , accusant les académiciens de « manger la nourriture de quarante ménages » et d’être les « instruments de la tyrannie royale » .

Nul besoin de dire que l’Académie des sciences, qui avait été fondée par Colbert en 1666 sur les conseils de Leibniz, n’avait rien à voir avec quelque salon de parasites aristocratiques comme les clameurs des sans-culottes le laissaient entendre. Héritière directe de la politique colbertiste, l’Académie faisait partie intégrante du gouvernement et représentait la plus haute autorité scientifique et technique de l’État. Toutes les inventions nationales lui étaient systématiquement soumises en vue de leur application pratique à des fins de progrès industriel, tandis que les différents ministères chargeaient régulièrement ses membres d’accomplir des travaux spécifiques. Les Académiciens étaient tenus de s’engager toute l’année dans des activités productives regardées comme « intenses » à l’époque. Il en était particulièrement ainsi depuis qu’un nouvel élan avait été donné à une politique néo-mercantiliste dirigiste orientée vers le développement industriel sous l’influence de Trudaine et de Forbonnais dans les années 1770 (des travaux importants avaient notamment été réalisés par Monge et ses collaborateurs dans le domaine des techniques métallurgiques en vue de doter le pays d’une industrie de l’acier) et, dans les années 1780, sous celle du « Système américain » d’économie politique dont le grand émissaire en Europe avait été Benjamin Franklin, qui organisa des réseaux humanistes en France, notamment à partir de l’Académie des sciences dont il était un membre éminent.

En 1790, l’Assemblée constituante avait chargé l’Académie d’élaborer un système national uniforme de poids et mesures, une tâche à laquelle les académiciens déployaient des efforts majeurs en s’efforçant de lui donner une base solide, notamment avec l’adoption du système décimal. Toutefois, les requêtes continuelles de l’Académie pour obtenir les moyens nécessaires à la réalisation de ce projet restaient vaines ; et ce, malgré le fait que dans tout le pays, la demande se faisait insistante, à travers les Cahiers de doléances, en faveur d’un tel système uniforme, et malgré le fait que les académiciens eux-mêmes faisaient valoir avec force que cette tâche était véritablement « civique » puisqu’elle était des plus susceptibles à favoriser le commerce en développant les échanges à l’échelle nationale. C’est alors que le psychotique Marat, pantin des Britanniques s’il en fut, entra en scène pour orchestrer la campagne déchaînée contre la science et le progrès par le biais de son journal délirant L’Ami du Peuple. Un coup d’œil sur le pedigree de Marat nous aidera à comprendre toute la perfidie que recélait son cri de ralliement à l’adresse des Enragés : « Les académies sont des zoos, où, à grand frais, les charlatans et les pédants sont rassemblés » . Marat avait alors derrière lui une longue histoire de démêlés avec les cercles de l’Académie des sciences qui l’avaient rejeté dès 1766, le considérant à juste titre comme un dérangé. À la suite de quoi Marat avait passé onze années en Angleterre pour réapparaître en France avec un titre frauduleux de « docteur en médecine » , qui lui avait valu la place de docteur des écuries du comte d’Artois, dont la santé mentale n’avait rien à envier à celle de Marat. Jusqu’en 1789, Marat tenta maintes fois de pénétrer l’Académie des sciences à l’aide de diverses fraudes, et Franklin, célèbre de par ses découvertes sur l’électricité et véritable « cerveau » des cercles républicains, fut l’une de ses cibles favorites. En 1788, Marat, obscur charlatan, surgit sur la scène politique où, à grand renfort de calomnies et de concoctions mensongères, il attisa les masses contre l’» aristocratie du savoir » qui, selon la « Loi des Suspects » de 1793, devait être proscrite de la même manière que celle de naissance. Le Comité d’instruction publique dut faire paraître un décret en 1793 qui éliminait toutes les académies. Le massacre de la Terreur n’épargna pas certains parmi les plus grands esprits de la nation. Bailly, maire de Paris et savant célèbre fut guillotiné. Le Duc de la Rochefoucault, l’ancien Secrétaire particulier de Franklin, fut lynché par la ou le sur le chemin de la guillotine. Le grand chimiste Lavoisier, qui tenta jusqu’à la dernière minute de sauver les travaux de l’Académie sur le système des poids et mesures, fut exécuté, Monge lui-même fut maintes fois harcelé et faillit se faire arrêter comme « émigré » , pour avoir été trop indulgent envers les officiers de la noblesse et le camp girondin lorsqu’il occupait le poste de ministre de la Marine en 1792.

Lors de la réaction thermidorienne contre la Terreur en 1794, à l’issue de laquelle Robespierre fut éliminé, Carnot, ferme partisan d’un État centralisé, prit le contrôle effectif du Comité de Salut public des mains de la faction Barras Tallien qui représentait les marchands de Bordeaux et de manière plus générale les intérêts financiers ayant bâti leur fortune en spéculant sur les approvisionnements à l’armée ainsi que les paysans qui avaient profité de l’expropriation des biens de l’Église - faction qui était favorable à la décentralisation et à la restauration de la monarchie.

Avec Prieur de la Côte d’Or et Monge, l’» ingénieur conseil » du Comité de Salut public, Carnot réussit à maintenir dans l’arrangement politique complexe du Comité, un rapport de forces favorable à une remise en question fondamentale des aspects les plus destructeurs de la politique jacobine, Dans une situation qui demeurait politiquement très précaire (2), l’élaboration d’un plan de réorganisation de l’enseignement fut parmi l’une des premières mesures prises, plan qui se concrétisa immédiatement par la création de l’École. « Un moment de tempête aurait suffit pour renverser ce phare érigé à la science et plonger à nouveau la France dans l’obscurité » , déclara Biot, un des premiers élèves de l’École, qui fut plus tard le grand professeur de chimie de Pasteur.

La politique de Monge, Carnot et de leurs plus proches collaborateurs a été aussi mal comprise et déformée que leur rôle général durant cette période sous-estimée. Au-delà de ses sinuosités et contradictions apparentes, (Monge appartint au Club des Jacobins mais fut fortement soupçonné de sympathie pour les aristocrates et les Girondins, Carnot fut exilé d’abord comme royaliste après le coup de Fructidor, puis comme antimonarchiste en 1815, et passe ordinairement pour un pur « opportuniste » ), leur politique était celle de républicains convaincus et conséquents, qui plaçaient la notion de bien public au-dessus d’une obédience partisane - et c’est bien ce qui leur a permis de déjouer les manipulations britanniques du jeu politique en France à cette époque.

Par-dessus tout, Monge, Carnot et Prieur appartenaient à la conspiration humaniste transatlantique connue en France sous le nom général de « Parti américain » , c’est-à-dire au véritable mouvement républicain qui s’était mobilisé pour soutenir la Révolution américaine.

« L’indépendance de l’Amérique, conquise et assurée par le secours de nos armes, avait électrisé la nation, et dès lors, mille plans d’amélioration politique avaient germé dans toutes les têtes ; c’était le sujet de toutes les conversations ; les troupes, à leur retour de l’autre hémisphère, étaient flattées de s’entendre nommer les soldats de la liberté ; une étincelle pouvait, d’un moment à l’autre, causer un embrasement universel. »

Voilà comment un officier de Carnot, Tissier, décrivait la situation à la veille de la Révolution française. En tant que ministre de la Marine en 1792, Monge avait eu des contacts étroits avec la République américaine, et c’était La Rochefoucault, le proche ami de Franklin à Paris, qui avait introduit Monge à l’Académie des sciences en 1780, lorsque Franklin se trouvait encore en France. Carnot, dont le père connaissait Franklin pour qui lui-même avait la plus grande admiration, déclara ceci en 1805, après s’être insurgé contre le système napoléonien :

« Ce n’est pas par la nature de leur gouvernement que les grandes républiques manquent de stabilité, c’est parce qu’étant improvisées au sein des tempêtes, c’est toujours l’exaltation qui préside à leur établissement. Une seule fut l’ouvrage de la philosophie organisée dans le calme : et cette république subsiste, pleine de sagesse et de vigueur : ce sont les Etats-Unis de l’Amérique septentrionale qui offrent ce phénomène, et chaque jour leur prospérité reçoit des accroissements qui étonnent les autres nations. Ainsi, il était réservé au nouveau monde d’apprendre à l’ancien. »

(1) Voici comment Jean-Baptiste Biot, l’un des premiers polytechniciens décrit dans son Histoire des Sciences pendant la Révolution l’environnement dans lequel l’École fut créée : « L’effervescence générale que la Révolution avait provoquée avait gagné les universités. (…) À chaque moment, des bandes rebelles de femmes et d’enfants de toutes les conditions venaient interrompre les études, et forçant la jeunesse à rallier leur sale bannière, lui présentait le spectacle de leurs excès. » .

(2) Dans son Rapport sur la Constitution de l’École rédigé au lendemain du 9 Thermidor, Fourcroy attaque « les ennemis de l’instruction » qui « voulaient faire disparaitre de la France les lumières dont ils redoutaient l’influence. Les Comités ont recueilli trop de preuves pour qu’il soit permis de douter de l’existence d’une conspiration contre les progrès de la raison humaine. Il leur est démontré qu’un des plans des conspirateurs était d’anéantir les sciences et les arts, pour marcher à la domination à travers les débris des connaissances humaines, et précédés par l’ignorance et la superstition »

 

Fin de la première partie (sur cinq). Deuxième partie : « L’École de Pythagore et de Platon » .

 

© 04.04.2017

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