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INSÉCURITE ET
DÉLINQUANCE, CRAINTES, DÉCEPTIONS, DÉFIANCE, BRUTALITÉS, RANCŒURS, CHIENLIT
par Paul KLOBOUKOFF
Propos préliminaires
Lorsque j'ai examiné le bilan statistique Insécurité et
délinquance en 2016 publié par Inter//stats en
janvier 2017, j'ai été frappé par le décalage entre le panorama qu'il présente
et le paysage crû, brutal, hérissé de dangers, de « faits divers » sanglants
que nous rappellent chaque jour la radio et la télé. Le panorama du bilan est «
normalisé », aseptisé, désodorisé, sensiblement dépersonnalisé, débarrassé
d'aspérités, soumis aux restrictions du politiquement correct et des tabous.
Sans doute, en partie, sous la contrainte de concepts ad-hoc, d'un lexique et
de nomenclatures juridico-judiciaires et/ou administratives. Il y est question,
presque furtivement, des 268 « victimes » des « attentats terroristes ». Mais
les mots islamistes et islam sont absents. Drogue, prostitution, exactions en
bandes, otages, tortures, saccages, cocktails Molotov, le sont aussi. La
qualification policée « homicides volontaires », remplace les appellations,
plus « agressives », de meurtres, d'assassinats. Les rubriques génériques «
coups et blessures volontaires », « vols » avec ou sans armes, violents ou non,
« cambriolages » et « actes de vandalisme », suffisent pour cataloguer la grande
diversité des faits criminels et délictueux.
Le bilan présente des nombres impressionnants de faits et de
victimes. Il fournit aussi des statistiques sur les effectifs de différentes
catégories de « mis en cause » (MEC), auteurs présumés des faits. Parmi eux, se
trouvent de nombreux jeunes, y compris des mineurs. Les femmes n'en sont pas
absentes. Pour la plupart des méfaits répertoriés, les taux de MEC étrangers
sont très supérieurs à ceux des Français. Ce constat est illustré par des
tableaux et des graphiques dans ce rapport public, qu'on ne saurait, pour
autant, qualifier de xénophobe.
Sur le plan « opérationnel », il semble difficile de tirer du
bilan statistique des infos susceptibles de guider précisément des politiques
d'action contre les violences exposées. Il faut plonger dans les profondeurs
des 167 pages du rapport sur l'enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) 2016,
effectuée en 2015, pour accéder à des données plus détaillées décrivant la
complexité des réalités vécues par les victimes dans leur environnement. Ces
données proviennent de leurs déclarations, et non de faits (moins nombreux)
constatés par la police et la gendarmerie. Elles sont, à mon avis, de bons
indicateurs (partiels) de la propagation du « sentiment d'insécurité ».
Mais, il faut aller puiser à d'autres sources et dans de
nombreuses études, des explications palpables des faits constatés, sociales et
sociologiques, en particulier. Sur les causes, les mobiles, sur les
personnalités et les conditions de vie des victimes et des auteurs, sur les «
antécédents » de ces derniers, sur les circonstances, « atténuantes » ou non,
qui justifient la clémence de la Justice ou des condamnations plus sévères.
Voire « exemplaires ». Tout ceci ne peut-être quantifié et « résumé dans des statistiques.
∴
Le rapport n'évoque pas « l'insécurité et les violences
routières », à priori « involontaires ». Pourtant, les nombres des « victimes »
graves (morts, invalides, handicapés et autres blessés sérieux) sont élevés,
supérieurs même à ceux de certaines violences volontaires. Des bilans sont
périodiquement établis (notamment par l'Office national de la sécurité
routière) et commentés, souvent sommairement, l'attention se concentrant trop
exclusivement sur les seuls morts. J'ai utilisé ces documents qui complètent
les données sur l'insécurité et la délinquance.
Le rapport ne fait pas référence à l'usage des drogues
(tabac, alcool, cannabis, cocaïne, héroïne, ecstasy...) aux trafics, aux
violences ainsi qu'aux victimes qu'ils engendrent. Pourtant, ces fléaux sont à
l'origine de nombreux crimes et délits constatés par la police et la
gendarmerie. Ces drogues, que goûtent de plus en plus de jeunes, ont aussi
leurs gros lots de victimes directes et « accidentelles » (ou
non) d'usagers de drogues,
sur la
route, mais aussi dans la rue ou à domicile. L'observatoire français des
drogues et des toxicomanies (OFDT) publie des rapports très documentés sur ce
sujet, sur lequel les études et les données abondent. Impossible de ne pas en
parler ici.
Le champ du rapport d'Inter//stats
et de l'enquête CVS est celui la France métropolitaine. Il ne couvre pas
l'outre-mer. Or le ministère de l'Intérieur a publié en mai 2016 une étude
comparative des actes de délinquance comptabilisés dans les 11 « pays,
départements et collectivités d'outre-mer » pour l'année 2015. Elle montre que
si la délinquance est souvent plus forte qu'en métropole, l'addiction aux
drogues y est moins répandue. Regarder au-delà des océans est nécessaire pour
compléter un peu le tableau de la France entière.
Initialement, mon plan A pour cet article, dans la suite du
précédent, était centré sur l'insécurité et la délinquance « ordinaires »,
quantifiées principalement par les statistiques « courantes », du ministère de
l'Intérieur, de celui de la Justice, en particulier, et par celles issues de
l'enquête CVS. Mes recherches documentaires et l'actualité m'ont poussé à
retenir un plan B plus étendu, portant aussi sur des actes et des victimes « à
la marge » des violences dument répertoriées et cataloguées, ou noyées dans la
masse de celles-ci.
Une France minée par les brutalités, les
interrogations, l'instabilité
Jusqu'à janvier 2017, les candidats en campagne et leurs
adjoints n'avaient abordé les violences qui sévissent en France que du bout des
lèvres. Préférant laisser aux commémorations des attentats islamistes, aux
prolongations de l'état d'urgence, aux annonces de menaces déjouées et aux
médias le soin d'entretenir « en douceur » le climat ambiant de tensions et de
craintes, sans « en rajouter », eux-mêmes, pour « ne pas l'alourdir » et « ne
pas faire le jeu du Front national », qui « adore surfer sur les vagues » de la
criminalité et de la délinquance.
Malgré la multiplication d'exactions en bandes et les
agressions de policiers, dont celle de deux agents grièvement brûlés en octobre
2016 dans leur voiture, incendiée à l'aide de cocktails Molotov par une
quinzaine d'individus armés. Cela avait suscité de l'émotion et de la
compassion, ainsi que de la reconnaissance envers les
forces de l'ordre, garantes de notre sécurité, au péril de
leur vie. Ceci, pendant qu'à la menace pesante des attentats terroristes
s'ajoutaient ces violences incontrôlées venant souvent de zones « sensibles »
de banlieues. Bref, la police avait la cote auprès du public à l'aube de 2017.
Pour certains, les policiers étaient de vrais héros .
Tout a basculé le 2 février, lorsque, lors d'un contrôle
d'identité à Aulnay-sous-Bois, quatre agents « ont procédé à l'interpellation
musclée » du jeune Théo. Coups et blessures, et « viol présumé » à l'aide de sa
matraque télescopique par l'un d'eux, ont été rapportés. L'affaire a été saisie
par la police des polices et par la Justice.
Aussitôt, et au cours des semaines suivantes, de vastes
manifestations de soutien à Théo, contre « le flic violeur », puis, plus largement, contre les violences
policières, ont été organisées à Paris et ses banlieues, ainsi qu'en province.
Se voulant généralement et initialement pacifiques, elles ont vite dégénéré,
donné lieu à des dérapages, à de violents affrontements avec les forces de
l'ordre, des casses et des dégradations, des pillages de magasins, des
incendies de voitures... et à de nombreuses interpellations. Le mouvement a pris de l'ampleur.
Il a pris un tournant plus dangereux encore, avec le «
rassemblement » organisé à Paris le 18 février « par des associations
antiracistes (SOS Racisme, Cran, Ligue des droits de l'homme, Mrap...), des syndicats (CFDT, CGT, FSU), des organisations
lycéennes et étudiantes... auquel s'est associé le Syndicat de la Magistrature
»... pour que justice soit faite ! Ce rassemblement, qui a fait beaucoup de
bruit, a réuni de 2.300 à 5.000 personnes, suivant les sources. Le président de
SOS Racisme y a affirmé à l'AFP que « L'affaire Théo n'est pas qu'un fait
divers, c'est un problème structurel de violences policières que la France doit
avoir la maturité de traiter ». Sans faire d'amalgame, comme il se doit. Merci
à SOS Racisme et aux autres « antiracistes » (que l'État subventionne avec nos
contributions fiscales) de profiter de ces circonstances alarmantes pour le
pays pour leur ajouter une dimension raciste et stimuler, très certainement
sans le désirer, des sentiments hostiles à la police, voire plus. « ... à bas
le racisme et la violence d'état.. « , portait, en effet, une banderole lors du
rassemblement (1).
D'autres faits antérieurs incriminant la Police ont refait
surface. Une « affaire » très médiatisée, gênante pour les autorités et la
justice, est celle du « viol présumé », lors d'une interpellation à Drancy le
29 octobre 2015, d'Alexandre, alors en état d'ébriété. Elle présente des similitudes
avec l'affaire Théo (2). Le policier coupable a été mis en examen pour violence aggravée.
Lors de son procès, le 16 janvier 2017, le procureur a requis six mois de
prison avec sursis et estimé que le geste du policier ne revêtait pas un «
caractère sexuel ». L'avocat d'Alexandre a plaidé pour la requalification en
viol des violences que celui-ci a subies. Le 20 février, le tribunal de Bobigny
lui a donné raison, demandant cette requalification et le renvoi du policier
devant les assises. La police et la justice sont en pleine tourmente.
Après le 2 février, les événements ont vite pris une
dimension politique. Le président Hollande s'est rendu au chevet de Théo,
hospitalisé (pas à celui du policier brûlé). Chacun des candidats à la
présidentielle a exprimé, à sa façon, sa compassion pour la victime, sa
condamnation des violences policières, fustigé les casseurs et les auteurs
d'agressions brutales contre des policiers. François Fillon a proposé
d'abaisser à seize ans l'âge de la majorité pénale. La passivité ou la
permissivité du Gouvernement, dans la France en état d'urgence, a été critiquée
et l'interdiction de telles manifestations a été demandée. Jean-Luc Mélenchon a
répondu à « l'Appel du 18 février » et a participé au « rassemblement » de
Paris. Emmanuel Macron, de son côté, avait proposé de « confier » à la police «
un pouvoir d'injonction d'interdiction du territoire » qui interdirait, sous le
contrôle d'un juge de la liberté, à des délinquants de se rendre dans certaines
rues ou dans certains secteurs où ils ont « l'habitude de commettre des
incivilités » (3). Puis, il a tenté d'asseoir sa stature internationale en
Algérie, et sans doute aussi de quêter un peu de sympathies électorales. Sa
qualification de la colonisation française de « crime contre l'humanité », son
appel à la repentance et son « je vous ai compris » ont choqué, bouleversé,
soulevé des colères. Une association de pieds-noirs a
porté plainte pour « injures » (4). On n'a pas assez dénoncé la nocivité du
procès fait à la France, les plaies et les antagonismes qu'il a rouverts. À un
moment où il faut réconcilier, apaiser, et non souffler sur les braises.
L'intolérance gagne, les détestations prolifèrent. Après les
manifestations « émaillées de brutalités » des étudiants, des groupuscules
présumés d'extrême gauche sont à la manœuvre, s'attaquent à la police. Désirant
peut-être faire des combats de rue des arguments frappants de la campagne
présidentielle, des opposants au FN ont organisé des manifestations à Nantes
les 25 et 26 février pour tenter d'empêcher, d'entraver (en toute légalité ?)
la tenue d'un rassemblement présidé par Marine Le Pen. Des groupes de «
casseurs » se sont joints aux « festivités ». Résultats : des victimes, dont
onze « flics » blessés le 25, des dégâts matériels et des interpellations.
Dimanche 26, des bus transportant des militants FN en route vers le lieu de la
réunion ont été attaqués à proximité de Nantes.
François Fillon avait déjà dénoncé le fait que les « casseurs
et les ennemis de la démocratie » puissent « perturber cette campagne
présidentielle » en toute impunité. Le 27 février, dans un communiqué, il «
accuse solennellement le Premier ministre et le Gouvernement de ne pas assurer
les conditions d'un exercice serein de la démocratie ». Il estime qu'ils «
portent une très lourde responsabilité en faisant se développer dans le pays un
climat de quasi-guerre civile qui ne peut profiter qu'aux extrêmes »(5). Je ne
suis pas certain qu'il ait entièrement tort. Et le Général n'aurait-il pas
parlé de chienlit ?
« En marge de ces incidents «
je veux insister ici sur la grande instabilité qui caractérise la
situation. Le brusque changement d'attitude envers les policiers en est une
manifestation particulière. La volonté de renouvellement de la « classe
politique », le rejet de candidats à la présidentielle « expérimentés », de «
haute volée » estimés favoris, en même temps que la quête de prétendants «
vierges », « vêtus de probité candide et de lin blanc », en sont d'autres. Le «
débat », un peu « théologique », entre l'institution d'un revenu universel,
symbole d'un renoncement résigné, dans le but de pallier à d'inéluctables (?)
pertes massives d'emplois liées à la robotisation, au tout numérique... avec,
en face, la volonté affirmée de conserver le travail et l'emploi, comme sources
principales des revenus des gens, mais aussi comme valeurs fondatrices de la
société, exprime également des interrogations partagées sur l'opportunité, ou non,
de changer de « paradigme », avec le sentiment d'être sur le fil du rasoir.
Les esprits sont perturbés. Les citoyens se rendent compte
(?) que leurs repères, leur boussole, leur échappent, que les GPS et autres
outils à la pointe des technologies ne peuvent les remplacer. Pas seulement
pour guider leurs choix électoraux. C'est plus profond. Des évolutions sont
trop rapides pour être assimilées et « digérées » par le plus grand nombre,
et/ou ne remplissent pas leurs « promesses ». La mondialisation, ainsi que
l'adhésion à l'UE, qui précipite notre économie et nos « acquis sociaux » dans
une concurrence internationale sauvage, dans l'impréparation et sans
protections adéquates, en font partie. Pas uniquement en France.
Doit-on impérativement se détacher de ses racines, renoncer à
une partie de ses convictions, de son héritage
culturel, de son identité et de la maîtrise du destin
national ? Sommes-nous condamnés à nous « adapter » (soumettre) en permanence à
des changements sociétaux, à des exigences dictées de l'extérieur ? Doit-on
s'enfoncer davantage dans un immense espace globalisé sans frontières
intérieures, aux contours indéfinis, englobant de très nombreux pays et des
populations dépourvues d'affinités, aux cultures et aux traditions
différenciées... avec pour principaux ciments, la Déclaration universelle des
droits de l'homme de l'ONU de 1948, la multiplication de normes et de
contraintes, la généralisation d'accords multilatéraux et transcontinentaux de
partenariat et d'échanges ? Avec comme fers de lances et atouts majeurs, le
dynamisme et la volonté de domination sans limites des multinationales.
De plus en plus présents et manifestes, ces questionnements
remplis de doutes, d'incertitudes et d'inquiétudes, nourrissent et aggravent
les risques d'instabilité. La campagne ne leur a pas encore donné la place
qu'ils méritent.
Des « progrès » spectaculaires ont lieu dans les domaines
combinés de l'informatique, du « numérique » et des télécommunications.
Cependant, chaque semaine nous révèle à quel point ils nous rendent vulnérables
à de nouveaux types d'atteintes imparables. De la part de « grandes oreilles »,
de services de renseignements étatiques, industriels et commerciaux (russes,
américains, etc.), de « hackers » ou d'autres virtuoses capables de violer, d'infiltrer,
de parasiter, de paralyser les systèmes les plus complexes et les « mieux
protégés », de s'approprier des info vitales. Et nos « stratèges » leur
facilitent la tâche et offrent des proies alléchantes en constituant des bases
de données géantes, qu'il est impossible de protéger, qui rassemblent des infos
confidentielles et personnelles dont l'exploitation intéressée ou malveillante
peut nous être nuisible. Le « fichage de 60 millions de Français » avec la
généralisation du fichier TES en janvier 2017 (6) en est une déplorable
illustration.
Les « progrès » ont favorisé l'expansion (anarchique)
d'immenses réseaux sociaux capables d'émettre, de capter et de véhiculer
instantanément tous types d'infos, d'avis, d'opinions, de témoignages,
d'images, de critiques, de désinformations, de calomnies, d'accusations... et
d'exposer à la vue (et au danger) la vie privée et/ou publique des personnes.
Ces réseaux sont de formidables outils de communication directe pour les
mouvements politiques. Leurs membres sont des acteurs et des témoins de
l'actualité, leurs « grands reporters » sont partout, les écouteurs aux
oreilles et le « smartphone » à
la main. Ils font une concurrence insoutenable aux médias «
traditionnels » audiovisuels, qui s'en servent, d'ailleurs, aussi. Ceux-ci ne
semblent pas avoir bien compris que leur salut n'était pas dans la fuite en
avant, derrière ces réseaux. Il leur faut se réinventer une spécificité, peutêtre en retrouvant des valeurs « vintage »,
privilégiant, comme les meilleurs (autrefois ?), d'abord, la présentation
fidèle des faits réels, basée sur l'investigation et le recoupement des infos,
l'élargissement de leur horizon et l'analyse (relativement) objective. Ce n'est
pas facile pour les rédactions qui sont trop « engagées » politiquement et/ou
financièrement dépendantes de lobbies ou de « sponsors » divers. C'est aussi
pour cela qu'elles sont tant critiquées, décriées. Parce qu'elles ont du mal à
se retenir de succomber aux sirènes de la propagande partisane, de céder à la
facilité de ressasser en boucle de façon superficielle des événements en cours
déjà « éventés ». Et de regarder la campagne présidentielle par le petit bout
de la lorgnette, de contribuer à l'abaisser au ras des pâquerettes. Dommage
pour les candidats, pour les électeurs et pour la France !
« À la marge » des violences répertoriées,
cataloguées
De nombreuses victimes ignorées ou « inaperçues
» des attentats terroristes
État d'urgence, attentats et agressions terroristes,
islamisme radical, salafisme... « Pas de panique, pas d'amalgame », s.v.p. ! «
Hommage national aux victimes du terrorisme » (7). Aux morts, dont on va
égrainer solennellement les noms, et éventuellement les qualités, lors de
cérémonies commémoratives qui se succèdent et se reproduisent depuis la tuerie
de Charlie Hebdo du 8 janvier 2015 (11 « victimes »), les attentats du 13
novembre 2015 à Saint-Denis et à Paris (130 morts), dont celui du Bataclan, le
massacre du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais à Nice (85 morts)...
pour ne prendre que les attentats les plus meurtriers.
« Victimes », est une « appellation contrôlée » que les
Autorités et les médias réservent le plus souvent aux seuls morts : 238 depuis
janvier 2015 jusqu'à fin juillet 2016. Un chiffre moins « effrayant », moins
embarrassant, que si on comprend dans les victimes les blessés (plus de 400 le
13 novembre 2015, 434 à Nice...) et les victimes « collatérales », les enfants,
les conjoints, les parents et les autres proches, qui non seulement perdent ou
voient estropié, handicapé pour toujours un être cher, mais dont la vie peut
aussi être brisée, complètement bouleversée.
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