par Georges AIMÉ
Je ne sais si la
politique est du sport mais en tout état de cause l’assimiler à cette pratique
relève du masochisme ! Ainsi allons-nous peut-être revoir s’affronter deux
hommes qui n’ont que faire de la France, des Françaises et des Français. Quel
cauchemar !
L’un a promis, c’était en mars 2012, que
« s’il était battu il ne ferait plus jamais de politique » et l’autre a assuré
durant la campagne présidentielle que lui « président il ferait baisser le
chômage, combattrait la financiarisation de l’économie sous toutes ses formes
et deviendrait un Président exemplaire... » ! Sans commentaire !
Je viens d’écrire que nous allions «
peut-être » les revoir car il appartient maintenant aux électeurs – et là je
m’adresse en particulier aux 40 % d’abstentionnistes – de les ignorer, de ne
plus écouter ce qu’ils disent ou promettent, que ce soient eux ou leurs
porte-serviettes et autre porte-flingues, et d’user de leur droit de vote. Je l’ai déjà dit dans ces colonnes, nous
devons aider à l’émergence de talents qui jusqu’alors n’ont pu s’exprimer. Il
existe suffisamment de candidates et de candidats qui ont autant de qualités
que ces « professionnels » dopés de la politique pour en trouver une ou un qui
corresponde à la sensibilité de chacun.
Notre action doit aller dans ce sens.
Nous devons combattre les affirmations toutes faites, notamment celles
véhiculées par certains « journalistes-cumulards-experts bien informés ». Vous
savez, ceux qui ont parti(s) lié(s) avec les pouvoirs politique, industriel et
financier, font du bourrage de crâne à longueur d’antennes ou de colonnes et
affirment d’une voix docte ne souffrant aucune contradiction que « telle ou tel
n’a pas les capacités à..., n’est pas suffisamment
entouré, n’a pas les moyens de..., est issu d’un milieu ne lui permettant
pas..., n’a pas fait les études adéquates..., etc.).
Il faut inciter nos compatriotes à
interpeler les prétendants à la plus haute charge de notre République en leur
demandant des explications claires et précises sur leur programme. Il est
impératif d’insister sur les questions concernant l’international. Sans nier
l’importante question de l’immigration, elle n’est pas l’alpha et l’oméga de la
fonction présidentielle. Ne pas réduire le débat présidentiel à un débat de
conseil départemental. Ne pas se laisser entraîner à débattre uniquement des
problèmes franco-français (impossible à résoudre d’ailleurs sans une remise en
question du fonctionnement actuel de l’Europe). Savoir si les postulants ont
une autre vision que la vision économico-financière de leur future tâche,
l’évolution de leur carrière et de leurs comptes en banque. Quelle vision géostratégique
pour la France ? Quel rôle pour celle-ci au sein d’une Union européenne qui
n’est qu’une désunion ? Quel message et quelle image à envoyer au monde ?
Neuf mois pour redonner aux Françaises
et aux Français le goût de l’effort, l’envie de voir leur pays retrouver ce
visage et cette voix tant attendus par beaucoup de Nations. J’entends déjà les
cris d’orfraies des « déclinistes », des « passéistes
» et autres « européistes »... « de Gaulle est
mort, nous n’avons plus de colonies, la Chine s’est réveillée, le mur de Berlin
n’existe plus, nous sommes soixante-cinq millions et la planète compte plus de
sept milliards d’humains, etc.). Mais alors quelles sont les raisons pour
lesquelles ces matadors de la politique se réclament-ils tous du gaullisme
(même ceux qui ont passé leur temps à le combattre)...
? Comprenne qui pourra ! L’incohérence est pour beaucoup d’entre eux une seconde
nature et l’amnésie un mal récurrent.
Il suffit de parcourir le monde, comme
je le fais depuis des années, et d’être un observateur attentif pour constater
que pour beaucoup de peuples ne plus entendre la voix de la France est à la
fois un regret et une évidence. Regret de pas entendre un autre son de cloche
que celui qui nous vient d’outre-Atlantique ; évidence due à la piètre image de
notre pays envoyée par ceux qui nous dirigent, accentuée par des médias
anglo-saxons trop contents de l’aubaine, relayés par des nostalgiques, agents
conscients ou inconscients, du « rêve américain ».
Absence de grandeur, abandon de notre
langue (même aux J.O. où elle est pourtant langue officielle), non volonté de
réserver des places aux autochtones dans les lycées français à l’étranger,
indigence des Alliances françaises, pourtant pourvoyeuses d’amoureux de notre
langue et de notre culture.
Aboutissement de trente ans de trahison,
d’ignorance, de lâchetés et d’abandon.
Alain, Cécile, Dominique, Emmanuel, Françoi(s), Jean-François, Jean-Luc, Jacques, Nathalie,
Nicolas... Après avoir répondu aux questions sur la question migratoire déjà
évoquée, sur l’évolution de la représentation nationale politique (l’actuelle
vous satisfait-elle ?), sur la réduction de notre millefeuille administratif et
enfin sur votre interprétation du mot laïcité, répondez aux questions suivantes
:
Quel est votre avis sur la libre
circulation des hommes et des marchandises au sein de l’Europe ? Comptez-vous
enfin travailler à l’harmonisation des différentes législations européennes ?
Allez-vous combattre la technostructure bruxelloise qui impose des règles sous
la pression de groupes industriels apatrides ? La composition du Parlement
européen et le rattachement de votre parti à tel ou tel groupe vous
satisfont-ils et que comptez-vous faire si ce n’est pas le cas ? La
Grande-Bretagne a voté pour la sortie de l’Europe, qu’attendez-vous pour
activer cette sortie ? Pensez-vous, tant qu’il n’y a pas d’État européen, qu’il
faille que les décisions de la Cour européenne de justice prévalent sur le
droit national ? Pensez-vous qu’il soit logique que 80 % des lois nous
concernant soient décidées à Bruxelles ? Pensez-vous que ce soient aux
Étatsuniens d’Amérique de dicter à l’Europe sa politique extérieure ?
Pensez-vous que la Russie soit un pays expansionniste et que ses chars nous
menacent ? Que pensez-vous des pays de l’Europe du sud, ont-ils pour vous
autant d’importance que ceux du nord ? Quelles actions allez-vous entreprendre
à l’encontre des spéculateurs financiers et autres, en particuliers ceux qui
spéculent sur les matières premières, contribuant à l’accélération de
l’appauvrissement de beaucoup de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du sud
? Pensez-vous qu’il soit normal que le
siège des sociétés dont l’État est le principal actionnaire soit parfois hors
de France et que leurs états-majors ne s’expriment pas dans notre langue
nationale ? Pensez-vous qu’il soit logique de vendre des armes et de faire
commerce avec des pays qui, par ailleurs, financent des groupes terroristes que
nous combattons et qui sèment la terreur au sein de notre population ? Comment
voyez-vous nos rapports et échanges avec les différents pays d’Afrique et en
particulier ceux du Nord ? Que convient-il de faire pour que la France soit,
dans le monde, de nouveau entendue et soit un modèle envié ? De quelle façon
comptez-vous défendre notre langue et par là-même les millions de locuteurs en
français répartis sur la surface du globe ?
Questions complémentaires non anodines :
Vous engagerez-vous, contrairement à ce que vous avez fait en 2005, à respecter
les référendums dont vous prétendez tous vouloir faire usage ? Aurez-vous la
volonté et les moyens de mettre en pratique ce que vous affirmez ?
Alain, Cécile, Dominique, Emmanuel, Françoi(s), Jean-François, Jean-Luc, Jacques, Nathalie,
Nicolas..., en quoi vous distinguez-vous sur les questions de politiques
européenne et extérieure ? N’êtes-vous pas en ces domaines de tristes clones
?
Faites attention à ne pas nous rejouer
une piètre pièce dans laquelle vous passeriez de cet état à celui de tristes
clowns ?