ALAIN, ANTOINE, BASTIEN... ET LES AUTRES



par Georges AIMÉ

Alain, Antoine, Bastien, Bruno, Carl, Christian, Daniel, David, François, Frédéric, Gérard, Geoffroy, Hassen, Henry, Hervé, Nicolas, Ismaël, Jean-François, Jacques, Jean, Jean-Frédéric, Jean-Luc, Jean-Pierre, Marine, Maxime, Michel, Nadine, Nathalie, Oscar, Paul, Philippe, Pierre, Rafik, Rama, Serge, Stéphane, William, Yves et les autres... Ils sont chef d’entreprise, commercial, étudiant, ex-militaire, fleuriste, fonctionnaire, restaurateur, retraité, professionnel de la poli- tique, syndicaliste professionnel, etc.  

Tous vont essayer de faire parler d’eux. Les uns en passant par une phase éliminatoire quand ils sont « encartés » et les autres en essayant de recueillir directement les cinq cents signatures d’élus habilités à les parrainer.   

Tous « ont des idées » pour trouver les solutions aux problèmes que notre Pays doit résoudre. 

Tous espèrent bénéficier de ce temps d’antenne qui les fera, enfin, sortir de l’ombre ! Même si les « très démocrates » représentants du parti au pouvoir, Bruno Le Roux (président du groupe socialiste à la chambre des Députés) et Jean-Jacques Urvoas (actuel ministre de la Justice), ont réussi à faire voter par ladite chambre une réduction de ce temps. 

Sans doute eut-il été plus intelligent de décider de quelques conditions de bon sens pour pouvoir prétendre à la magistrature suprême ? Par exemple, avoir déjà donné des preuves sur ses capacités à diriger ou à représenter une collectivité territoriale ou nationale ? Il est évidemment beaucoup plus agréable et confortable de rester dans un entre-soi où l'on connaît chacun des « compétiteurs ».

Combien sont-ils à s’interroger sur leur réelle aptitude à  représenter et à diriger soixante-cinq millions de citoyens ? Sans doute peu car il serait moins nombreux. 

Les qualités demandées à un président de la République sont multiples : capacités de décisions, de  résistances aux groupes de pression de toutes origines, de projection ; compréhension ; connaissance de la géographie, de l’histoire de notre Pays et de celle du monde, de la géostratégie ; écoute ; exemplarité ; humanisme ; intelligence ; respect des engagements ; savoirs ; santé ; probité.  

L’action politique a été tellement dégradée par des élus – à tous les niveaux – plus soucieux de leur intérêt personnel que de l’intérêt collectif, qu’il ne faut pas s’étonner de voir aujourd’hui n’importe qui prétendre à la fonction suprême. 

Comment s’y retrouver dans ce fatras ? À qui accorder sa confiance ? Il n’est pas aisé de trouver la solution si l’on ne veut pas s’abstenir ou, par lassitude, redonner à ceux qui nous ont menés dans le mur quitus de leur mauvaise gestion et de leur incompétence. Pas plus qu’il n’est aisé de donner un blanc-seing  à tous les « y’a-qu’à-faut-qu’on », qu’ils soient debouts ou assis.

Il faut donc s’attacher aux points les plus importants et s’en tenir à ce qui sera dit... ou pas par les candidats. Quels que doutes que l’on ait, il faut bien à un moment faire crédit... même si le risque est grand – les électeurs du précédent et actuel présidents de la République l’ont appris à leurs dépens – d’être trahi. 

Il m’apparaît que les questions les plus importantes pour notre avenir soient : 

1. Doit-on laisser la technostructure bruxelloise et les groupes de pression virevoltant autour continuer à manipuler ou à acheter, avec l’aide de nos « chers » alliés étatsuniens, nos représentants politiques et ainsi laisser perdurer une construction européenne non voulue et contraire aux aspirations de notre peuple ?  

(Cet aspect est sans doute le plus important. Subordonner sa monnaie, son industrie, son agriculture et son économie à la financiarisation mondiale de l’économie c’est donner sans contrepartie les clefs de la Maison France et asservir tous ses citoyens.) 

2. Le droit de notre Pays doit-il passer après celui des sociétés étatsuniennes ?  Les discussions sur le projet d'accord de libre-échange transatlantique entre l'Europe et les États-Unis (Tafta) est l’exemple marquant du peu d’attention et d’intérêt que portent nos représentants politiques à l’avenir de notre Nation (est-ce par ignorance, par « j’menfoutisme » ou par cupidité ?). 

(Si Mme Merkel est d’accord pour devenir le cinquante et unième État des USA, il faut la laisser toute seule et d’urgence dénoncer les traités européens devenus caducs. La liberté ne se négocie pas.) 

3. Faut-il, parce que l’Allemagne a un problème de dénatalité à résoudre et des retraites à payer, accepter tout et n’importe quoi ? Est-il normal que nos « amis » turcs, principal bénéficiaire du pétrole volé par Daech, violeurs des droits les plus élémentaires de l’Homme, puissent  circuler librement (ce mot n’existe pas en langue turque) au sein de l’Union européenne ? 

4. Faut-il continuer à être les zélés serviteurs d’un système ultra-libéral dont on sait aujourd’hui qu’il n’a que faire des peuples ? 

(Et ce ne sont pas les rodomontades d’un petit marquis en marche qui y changeront quelque chose.) 

Les réponses à ces quatre premières questions sont fondamentales. Elles conditionneront la réussite des actions entreprises par le prochain Gouvernement. 

Diminution du chômage et réduction drastique de notre dette passent par la protection de notre industrie [ce que font tous les autres pays], de notre agriculture [AOC, AOP], de notre façon de vivre « à la française ». 

À ces questions, il conviendra d’ajouter celles concernant la réduction de notre millefeuille administratif et du nombre d’élus, sans omettre celle concernant la refonte de notre système de protection sociale.   Aucun candidat ne doit s’y soustraire  sous peine d’être éliminé d’office. Alors, Alain, Antoine, Bastien, etc., nous attendons vos réponses.  

Elles doivent être des engagements soumis à référendum.

 

© 05.05.2016