par Jean-Louis
GUIGNARD
Après la dernière guerre la France a entrepris un immense
travail de reconstruction et de décolonisation. Le financement a pu être assuré
par des dispositifs complexes, comme les bons du Trésor, toujours basés sur la
monnaie. Un billet de banque ne serait qu'un
joli morceau de papier s'il n'était gagé par l'Etat; il n'a de valeur qu'en
vertu de la confiance que l'on attribue à l'émetteur. La dématérialisation de
la monnaie pose bien évidemment la question de la confiance. Une règle
intangible est que la quantité de monnaie en circulation doit être adaptée à
l'activité économique réelle (hors finance) dans des zones économiques
cohérentes. En période de croissance du PIB (il mesure les échanges pas la
richesse) cette masse doit augmenter au prorata, pas assez c'est la déflation,
trop c'est l'inflation. Les trente glorieuses ont ainsi pu être financées par
une saine gestion de la monnaie; les grands programmes comme le nucléaire, les
télécoms, le concorde, le TGV... ont profité de cette
gestion monétaire.
Tous le tissu économique a profité de cette reconstruction.
Cependant un reproche était fait car cette création de monnaie profiterait
principalement à l'économie administrée
d'où la tentation de la loi dite « Pompidou » qui n'avait rien à refuser au
grand capital.
Dans la loi portant sur la réforme des statuts de la Banque
de France, nous trouvons en
particulier cet article 25 très court, qui
bloque toute possibilité d’avance au trésor :
« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres
effets à l’escompte de la banque de France. »
Ce qui signifie que l’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 interdit à la Banque de France
de faire crédit à l’État, condamnant la France à se tourner vers des banques
privées et à payer des intérêts ; alors qu’avant cette loi, quand l’État
empruntait de l’argent, il le faisait auprès de la banque de France qui, lui
appartenant, lui prêtait sans intérêt.
Autrement dit : auparavant, l’État français avait le droit de
battre monnaie, et avec cette nouvelle loi, il perd ce droit qui est du même
coup légué aux banques privées, qui en profitent pour s’enrichir aux dépends de
l’État en lui prêtant avec intérêt l’argent dont il a besoin.
Cette décision correspond à une privatisation de l’argent et ramène
la NATION au même rang que n’importe lequel de ses citoyens.
L’accroissement sans fond de la dette publique trouve son
origine précisément là. Voici en effet un graphique représentant l’évolution de
la dette, avec et sans intérêt. La courbe rouge représente bien sûr la dette
constatée, calculée avec les intérêts.
La dette à fin 1979 était de 239 milliards d’euros (*), déjà
injustifiables ; la dette à fin 2008 s’établit à 1327 milliards d’euros !
Ainsi, entre 1980 et 2008, la dette a augmenté de 1088 milliards d’euros et
nous avons payé 1306 milliards d’euros d’intérêts.
1327 - 1306 = 21 Milliards d’Euros ! : Si nous avions pu
créer notre monnaie — faire exactement ce qu’ont le droit de faire les banques
privées —, la dette publique serait quasiment inexistante aujourd’hui.
Georges Pompidou a été le directeur général de
la banque Rothschild ; il en était le valet, il n’est par conséquent pas étonnant qu’il ait fait
cette loi du 3 janvier 1973 qui interdit à l’État français de battre monnaie et
qui a endetté la France d’une façon structurelle et incommensurable auprès de
banques privées comme la banque Rothschild.
C’est pourquoi, cette loi, je propose de l’appeler désormais
la loi Rothschild.
NOTE (*) : La dette à la fin 1979 était en réalité de 82,8
milliards d’Euros, soit 21% du PIB ; mais en tenant compte de l’inflation, cela
fait aujourd’hui 239 milliards d’Euros.
Le tableau résume deux modes de société par le biais de leur
Banque Centrale.
C'est un choix de
société que l'on a imposé aux Français et la construction européenne supra fédérale,
contrairement à l'Europe des Nations, va vers l'asservissement à la finance
internationale et, si l'on n'y prend pas garde à des groupes plus puissants que
les Etats; on a bien vu le créateur de
Microsoft intervenir à la COP21 comme un chef d'État !
L'ECU permettait cette respiration des monnaies. On peut
imaginer plusieurs solutions
comme la sortie de l'€ avec fin de la loi
du 03/01/1973, la possibilité pour chaque membre de l'UE de « tirer monnaie »
en € à hauteur de leur croissance, ou... Une méthode plus radicale.
Parmi les plus grands actes de civilisation il existe une
méthode radicale, l'effacement de la dette de l'Egypte des pharaons à Solon le
Grec. Le code d'Hammourabi parlait des « jubilés » où l'on effaçait la dette...
à condition de ne pas reprendre les mauvaises habitudes!
« Pour que le fort n’opprime pas le faible, pour faire
justice à l'orphelin et à la veuve, à Babylone, la ville dont Anu et Enlil ont
élevé le faîte, dans l'Esagil, le temple dont les
fondements sont aussi stables que les cieux et la terre, pour porter les
jugements concernant le pays, pour prendre les décisions concernant le pays,
pour faire justice à l'opprimé, j'ai écrit mes paroles précieuses sur ma stèle
et je l'ai dressée devant ma statue de « Roi de justice. »