par Marc DUGOIS
Quand un problème est mal posé, il n’y a pas de solutions.
Cette vérité simple voit la gauche s’entredéchirer.
Il y a ceux qui rejoigne le MEDEF et la mondialisation avec
Macron, Hollande, Vals et El Khomri pour rappeler
sans le dire que l’humanité est passée de 1 milliard en 1800 à 7 milliards
aujourd’hui et qu’un homme ne vaut donc plus rien ou plutôt ne vaut que le prix
d’un Chinois qui parait déjà trop cher puisqu’on a trouvé encore moins cher
d’abord au Vietnam et maintenant en Ethiopie. C’est le camp des réalistes qui
gouverne la France sans discontinuité depuis que Mitterrand a remplacé Mauroy
par Fabius en 1984. Ce camp inclut la droite et le centre qui n’ont que les
querelles de personnes pour se faire remarquer. L’ineffable Dominique Reynié des Républicains a d’ailleurs mis sur le net une
pétition en faveur de la loi El Khomri qui a été
immédiatement signée par le président du MEDEF. Les réalistes ont fait oublier
l’OIC et la coopération entre États pour créer l’OMC et la compétition entre
États, tout en priant partout pour que la manne divine qu’ils appellent croissance
retombe enfin pour donner la prospérité qu’ils continuent sans vergogne à
promettre pour être élus. En attendant ils accompagnent la baisse générale du
niveau de vie par des moyens aussi divers que sophistiqués que chacun peut
observer. Le résultat est depuis 1984 la montée du chômage, de la dette et du
déficit du commerce extérieur, la montée de la dette tentant de remplacer
l’esclavage dans l’espace qu’est la mondialisation par l’esclavage dans le
temps qu’est la dette et que les Français commencent à entrapercevoir. Il n’est
pas sûr qu’ils l’acceptent.
Il y a ceux qui ont bien compris que les « réalistes »
entraînaient la France vers un nivellement mondial par le bas réduisant les
civilisations à des amusettes pour touristes mais ceux-là se convainquent
eux-mêmes que, comme le dit Mélenchon « la France n’a jamais été aussi riche
» et peut donc distribuer sa richesse au peuple tout en se protégeant. Ceux-là
se contentent d’être souverainistes et
sont rejoints par Dupont-Aignan et Florian Philippot. Il y a encore ceux qui comme Martine Aubry,
Daniel Cohn-Bendit ou Axel Kahn veulent la mondialisation et trouvent dans
l’idéologie la force d’améliorer la vie de tous les habitants de la Terre. Ils
ont signé une tribune dans Le Monde du 23 février 2016 :
« La gauche doit porter en la matière de grandes réformes
sources de compétitivité pour les entreprises et de progrès social pour les
salariés, telles que la sécurité sociale professionnelle, qui permettent à
chacun au XXIe siècle de rebondir en cas de difficultés, sans passer par la
case chômage, et de progresser tout au long de sa vie professionnelle. »
Avec eux le problème est résolu par la gauche idéologique qui
combine sans vergogne la compétitivité avec le Bengla
Desh et le progrès social pour tous. Qui paye ?
Le drame est que tous les dirigeants de la Terre ont été
déformés dans les universités françaises, américaines ou anglaises et qu’ils
attendent tous la croissance comme le messie. Ils l’appellent tous
développement économique alors qu’elle n’est qu’augmentation des dépenses. À
titre d’exemple Sri Mulyani Indrawati,
venant d’Indonésie, a été formatée dans l’université américaine de l’Illinois
puis a travaillé à Atlanta en Georgie à l’US Agency
for International Development (USAID) avant de
devenir ministre des Finances d’Indonésie et enfin directrice générale de la
Banque mondiale. Dans une interview au Figaro du 27 février 2016 elle dit
:
« Plus que jamais l’objectif prioritaire doit être la
réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie dans des pays
touchés par les conflits ou dans des pays fragiles. L’objectif doit être de
redonner de l’espoir aux populations. Beaucoup s’enfuient de chez eux parce qu’ils
ne voient pas d’autre option. La croissance économique doit par conséquent
aussi être inclusive et se soucier d’abord des 40 % de la population la plus
pauvre. La lutte contre les inégalités devrait être partout une priorité. Plus
que jamais les questions de gouvernance, de réforme des institutions et de
lutte contre la corruption doivent être traitées pour créer des sociétés justes
qui permettent aux populations de réaliser leur potentiel. »
Comment peut-on voir ce qu’il faut faire si l’on croit partout
que la dette peut remplacer le travail, que la croissance paiera la dette et
que les populations pourront réaliser leur potentiel c’est-à-dire vivre au pays
de Cocagne ? De qui les politiques de toute la Terre se moquent-ils ? Ne
sont-ils pas en train de tuer notre civilisation ?