LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : MYSTIFICATIONS ET FALSIFICATIONS

par Bernard BEAUZAMY*

Le présent document réactualise une note adressée au secrétariat général de la Défense nationale (Premier ministre) en 2006.

NOS CONCLUSIONS 

1° Il n'existe actuellement aucune raison de penser que le climat global de la Terre connaisse une modification quelconque. Tous les arguments présentés pour prouver ces modifications reposent sur des falsifications, des erreurs de calcul ou de modèle, des fautes de raisonnement. 

2° Le climat, de tous temps et en tous lieux, a connu de fortes variations locales. Il n'existe aucune raison de penser que les variations locales actuelles sont plus importantes que par le passé. Bien plus, les données recueillies (par exemple l'élévation du niveau de la mer) montrent que le climat a été beaucoup plus sage au cours des deux mille dernières années qu'au cours des vingt mille ans qui ont précédé. À l'inverse, les arguments prouvant par exemple une augmentation récente de la force des cyclones reposent sur des falsifications, des erreurs de calcul ou de modèle, des fautes de raisonnement. 

3° Si le climat global de la Terre évolue (ce que nous n'avons actuellement aucun moyen de savoir, faute de données suffisantes), des variations d'activité solaire peuvent en être la cause. On sait que de telles variations existent, mais on ne sait pas les quantifier, ni quantifier leur influence sur le climat. À l'inverse, les arguments portant sur des variations de l'orbite terrestre reposent sur des erreurs de raisonnement. 

4° L'ensemble des actions humaines entreprises pour lutter contre le « réchauffement climatique » (limitation des gaz à effet de serre, etc.) est absurde, grotesque, dépourvu de contenu scientifique comme d'efficacité : il s'agit d'une prière lancée en une langue incompréhensible à un dieu qui n'existe pas. 

5° Si un réchauffement venait à s'installer en France, ce ne serait qu'un retour à une situation ancienne : par le passé, le climat français a été plus chaud qu'aujourd'hui. Il n'y aurait aucune raison de s'en plaindre, puisque nous dépensons actuellement une quantité considérable d'énergie à nous chauffer.  

I. INTRODUCTION 

Tous les experts ou presque considèrent le réchauffement global du climat de la Terre comme un fait acquis et démontré ; il n'est pas de jour où les médias (presse, radio, télévision) ne l'évoquent, le présentant comme une certitude, apportant de nouvelles preuves (la fonte des glaces, les fortes tempêtes, etc.) et réclamant, bien sûr, une réaction rapide. L'opinion publique s'émeut, les politiques réglementent et légifèrent. Il s'agit pourtant, comme nous allons le voir, d'une complète mystification :  - les données disponibles sont insuffisantes pour permettre quelque conclusion que ce soit ; seraientelles mille fois plus nombreuses qu'elles ne le permettraient toujours pas ;  - les modèles employés (et c'est précisément notre métier de mathématicien que de les juger) sont à ce point sommaires, grossiers, empiriques, fallacieux, que les conclusions qui en sont tirées sont dépourvues de toute valeur prédictive ; seraient-ils mille fois plus précis qu'ils ne le permettraient toujours pas ;

- les « preuves » apportées ne prouvent absolument rien ;  - les énergies que l'on nous présente comme renouvelables ne le sont pas ;  - l'effet de serre, si nous étions capables de l'obtenir, serait une bénédiction. 

Nous allons examiner tous ces points successivement. Il faut dire au préalable quelques mots sur la manière dont on tire des conclusions à partir des données : c'est là que le bât blesse ! 

II. LE RÔLE DU MATHÉMATICIEN 

Entre les données, recueillies par des appareils, et les conclusions ou décisions, prises par les entreprises ou les hommes politiques, il y a une étape essentielle, qui est une construction intellectuelle. Cette construction est réalisée par le mathématicien ; elle s'appelle un modèle. C'est  lui qui permet l'interprétation des données ; c'est lui qui permet de dire : là elles sont insuffisantes, là l'incertitude est trop importante pour que l'on puisse conclure. La confection des modèles est une science en soi ; beaucoup de disciplines - notamment la physique du globe - croient à tort pouvoir s'en passer. Est-ce arrogance ou ignorance ? Nous allons voir les pitoyables résultats qui en découlent. 

III. DONNÉES ET MODÈLES 

Les données météorologiques disponibles actuellement sont trop peu nombreuses aussi bien quant à la durée que l'étendue pour qu'on puisse en tirer quelque conclusion que ce soit. La mesure précise des phénomènes météorologiques est très récente ; en de rares endroits, certes, les mesures ont 10, 50, 100 ans, mais les relevés sont peu fiables. Actuellement même, le réseau de capteurs dont on dispose, au niveau mondial, est très insuffisant pour une observation globale : il faudrait accéder aux hautes couches de l'atmosphère et, surtout, aux couches profondes des courants sous-marins : on le fait ici ou là, grâce à des sondes ou des ballons, mais seulement de place en place, avec une « densité des mesures » qui est très insuffisante. Il y a des zones, dans le Pacifique ou l'Atlantique de taille 1 000 km x 1 000 km, de profondeur 5 km, sur lesquelles on ne dispose d'aucune donnée ; cela fait tout de même cinq millions de milliards der mètres cubes ! En particulier, la connaissance des courants sousmarins, qui jouent un rôle essentiel dans l'évolution du climat, est très limitée.  

Les modèles employés sont extrêmement sommaires. Les modèles d'atmosphère utilisent des lois de la mécanique très simplifiées ; les modèles d'océan sont encore plus frustes. Quant aux échanges thermiques ou chimiques, air-océan, océanterre, terre-air, on n'en connaît à peu près rien. Les modèles météorologiques sont incapables de précisions fiables sur une semaine, et on voudrait les faire parler sur cent ans ! La plupart de ces questions sont traitées « en interne » par des spécialistes des disciplines concernées, qui n'ont pas la formation mathématique requise. 

IV. LES PREUVES 

Les « preuves » fournies par les experts reflètent une absence de logique qui ne semble choquer personne. 

IV.1 Telle banquise a fondu 

Ceci prouve un réchauffement local, dans cette région-là, et n'atteste en rien d'un réchauffement global. Les climats, c'est bien connu, sont soumis localement à des variations importantes, dans un sens ou dans l'autre, et ceci n'a rien à voir avec un réchauffement global. Par exemple, au début de l'ère chrétienne, on cultivait la vigne aux environs de Stockholm ; ce n'est pas possible aujourd'hui : il y a eu refroidissement. Les climats, dans chaque région, ne sont pas immuables ; il peut y avoir à cela de multiples raisons naturelles, comme par exemple une variation dans les courants sous-marins. 

Il est frappant de voir que les « experts » ne publient jamais que les chiffres favorables à la thèse du réchauffement : il semble que la Sibérie ait connu en 2000 l'hiver le plus froid jamais enregistré. 

Voici ce qu’écrivait Roger Vercel, en 1938, dans À l’assaut des Pôles :

Justement, il se passe un extraordinaire phénomène : en même temps que l’empire français, les banquises côtières ont craqué, se sont brisées, ont disparu… Des icefields, en 1816 et 1817, dérivent jusque sous le quarantième parallèle, à la hauteur de Tolède et de Naples ! Des icebergs de soixante mètres de haut sont signalés partout dans l’Atlantique : ce sont les morceaux des falaises de glace qui étreignaient les terres polaires. Et voici que William Scoresby, le plus renommé des capitaines baleiniers anglais, écrit à Sir Joseph Banks, un des compagnons de Cook, et luimême explorateur boréal, que depuis deux ans, lui, Scoresby, ne trouve plus de glaces sur les côtes groenlandaises, entre le 74e et le 75e degré de latitude nord. Pareille occasion d’atteindre le pôle en longeant la côte du Groenland ne se représentera pas de sitôt ! 

On se demande avec délectation quelle serait la réaction de la presse et de nos politiques si, de nos jours, on voyait un iceberg au large du Portugal. Notre développement durable, grande cause nationale, serait déclaré en danger. Les bains chauds, qui sait, seraient limités à un par trimestre ; l’automobile serait remplacée par la voiture à bras. Là où le XIXe siècle voyait opportunité de conquête, le XXIe voit danger.   

IV.2. Le niveau de la mer monte 

L'élévation du niveau de la mer, observée avec la plus grande rigueur par le Service hydrographique et océanographique de la Marine, à Brest, depuis deux cents ans, montre une élévation moyenne d'environ un millimètre par an : bien loin des dizaines de centimètres annoncés par les commentateurs en mal d'émotion, et très inférieure à l'élévation moyenne sur les vingt mille dernières années. Plus précisément, le niveau de la mer, qui s’est élevé de 120 m en dix-huit mille années (source IFREMER), soit 6,6 mm par an, ne s’élève plus que de 1,2 mm par an (SHOM), depuis l’an 1800 ; il n’y a aucune accélération récente. 

Cette élévation moyenne est déjà, en soi, tout un programme de recherche : on s'aperçoit que l'on n'y comprend rien, du moins quand on est honnête. Les forces en présence sont incroyablement nombreuses, et la Terre n'est pas un solide indéformable. La Lune, en particulier, exerce un effet d'attraction sur la terre ferme qui, en Bretagne, se soulève deux fois par jour d'environ 30 cm (marées terrestres). Cet effet-là est connu, mais beaucoup d'autres commencent à peine à être soupçonnés (conférence de l'IGA, Yves Desnoës, directeur du SHOM, lors du colloque organisé par la SCM, mars 2005).  

IV.3. Le CO2 

On nous dit : la concentration en CO2 aujourd'hui dans l'atmosphère est très supérieure à ce qu'elle a jamais été ; témoins ces analyses prises dans des carottes glaciaires, qui permettent de connaître la composition de l'atmosphère il y a plusieurs centaines de milliers d'années.  

Il s'agit ici d'une complète imposture. Tout d'abord, comme l'ont remarqué certains expérimentateurs, ces carottes ne sont pas hermétiques et ne garantissent pas la composition d'époque. Mais surtout, cela n'indique que la teneur en CO2 en un lieu donné ! Pas plus que la température ou la pression atmosphérique, la teneur en CO2 n'est constante sur l'ensemble de la Terre. On récolte une douzaine d'échantillons, en des lieux très particuliers (les pôles) et on voudrait s'en servir comme étalon du CO2 mondial. 

 

Le CO2 n'est que le second des gaz à effet de serre : le premier est la vapeur d'eau, qui n'est jamais comptabilisée dans les bilans ! Quant au troisième, c'est le méthane, et on découvre (janvier 2006) que les plantes rejettent du méthane et que les estimations précédentes sont fausses de 30 %.  

IV.4. Les phénomènes météorologiques extrêmes 

Un autre argument, invoqué par les experts et repris par la presse, serait celui des fortes tempêtes, des cyclones, des inondations : le climat serait « détraqué ». Là encore, on cherche à faire croire à l'opinion publique que ces phénomènes météorologiques extrêmes sont plus nombreux que par le passé ; l'activité humaine en serait la cause. Il y a là une nouvelle mystification, particulièrement réjouissante pour le mathématicien. 

Prenons par exemple une « tempête centenaire » : pour le grand public, c'est une tempête si violente qu'on n'en voit de pareille qu'une fois par siècle. Par conséquent, chacun de nous n'en verra qu'une ; si nous en voyons deux, c'est que quelque chose ne va pas. Si nous en avons vu une, nous devons être tranquilles pour 99 ans ! 

Or le sens réel, scientifiquement parlant, est tout différent : si l'on prend une très longue période de temps, mettons dix mille ans, nous devons enregistrer environ cent tempêtes et mille si nous considérons cent mille ans. Mais comme on n'enregistre pas la météo depuis plus de cent ans, l'expression « tempête centenaire » n'a aucun sens : peut- être le dernier siècle, à l'échelle de cent mille ans, était-il inhabituellement calme ou agité ? Nous n'en savons rien. Mais il y a mieux ! Il n'y a absolument aucune raison, bien au contraire, pour que sur une période de cent mille ans, les tempêtes centenaires aient le bon goût de se répartir uniformément à raison d'exactement une par siècle. En matière de hasard, l'irrégularité est la règle et la régularité l'exception (voir annexe). Il peut se faire qu'on en trouve trois en cinq ans, puis plus rien pendant deux mille ans. Si on admet une hypothèse d'indépendance de la météorologie d'une année sur l'autre (hypothèse  que rien ne vient démentir), on peut même dire ceci, qui contredit complètement le credo public : le fait d'avoir vécu une tempête centenaire ne donne aucune information quant à l'avenir ; elle a exactement la même probabilité de revenir l'année suivante, tout comme, si vous jouez aux dés et si vous sortez six, vous n'avez pas moins de chances pour autant de le ressortir au coup d'après.  

Au cours de l'été 2005, on a pu lire dans les journaux que la fréquence des cyclones avait augmenté, ainsi que leur force. Il s'agit d'une complète imposture : 

- les Américains ne comptabilisaient correctement, jusqu'à un passé récent, que les cyclones de force 2

et au-delà ; maintenant, on comptabilise aussi les cyclones de force 1 (plusieurs centaines par an). Il en résulte mécaniquement (sur le plan de la comptabilité) une augmentation du nombre des cyclones. Mais ceux de force 2 et au-delà n'ont pas augmenté ; 

- personne ne sait mesurer la « force » d'un cyclone : on s'est donné une échelle tout à fait empirique. On n'est même pas capable de mesurer, pour les cyclones de force 5, la vitesse maximale des vents (supérieure à 250 km/h), tout simplement parce que tous les appareils de mesure sont détruits.  

IV.5. Diverses falsifications 

Nous l'avons déjà mentionné : les experts et les journaux ne retiennent que les données favorables à la thèse du réchauffement. Mais un certain nombre de falsifications, beaucoup plus graves, sont avérées: 

« Le célèbre argument de la « crosse de hockey », où l'on voyait la température mondiale s'envoler dès le début de l'ère industrielle résulte d'une falsification » (Richard A. Muller : « Global Warming Bombshell ; A prime piece of evidence linking human activity to climate change turns out to be an artifact of poor mathematics »). 

De manière générale, il n'existe actuellement aucun fait, aucune donnée, permettant d'étayer la thèse d'un réchauffement climatique global.   

V. LA MYSTIFICATION  DES ÉNERGIES RENOUVELABLES 

Selon les spécialistes de l'environnement, certaines énergies seraient renouvelables (le vent, les marées, le soleil), d'autres non (le pétrole, l'uranium, etc.). Les seconds seraient susceptibles de s'épuiser, tandis que les premiers seraient illimités. Il s'agit là d'une complète ineptie. La seule énergie qui nous vienne de l'extérieur est celle du Soleil. La seule déperdition d'énergie que nous subissions est celle du rayonnement réfléchi par la Terre (lumineux et thermique). Nous disposons en interne de trois types d'énergie :

- l'énergie cinétique de rotation (Terre sur ellemême, Terre autour du Soleil, Lune) ; 

- l'énergie thermique (le noyau central est chaud) ; 

- l'énergie représentée par la matière constituant la Terre. 

« Les activités humaines par elles-mêmes ne consomment pas globalement de l'énergie : elles la transforment » (Lavoisier). Amener une automobile d'un point à un autre consomme une énergie obtenue à partir du pétrole par des réactions chimiques, mais crée de la chaleur par effet Joule. Construire un immeuble peut consommer du pétrole mais crée une énergie potentielle : le bilan énergétique global est nul. 

Une usine marémotrice utilise l'énergie des marées, en l'occurrence l'énergie cinétique de rotation. Produire de l'électricité de cette façon ralentit la rotation de la Terre et, dans une moindre mesure,  elle de la Lune : ce n'est pas une énergie renouvelable. 

Les vents sont dus pour partie à des différences de température de l'atmosphère (et donc à l'énergie thermique du Soleil) et pour partie à la rotation de la Terre. Les utiliser pour produire de l'électricité refroidit la Terre et la ralentit : cela n'a rien de renouvelable. Un panneau solaire utilise l'énergie thermique venant du Soleil. S'en servir pour produire de l'électricité revient à refroidir la Terre. En outre, compte-tenu de la réflexion sur la surface vitrée, une portion significative de l'énergie solaire, normalement reçue par la terre, est renvoyée vers l'espace : le bilan est particulièrement négatif. En ce qui concerne les différentes énergies internes à la Terre, savoir laquelle on utilise est affaire d'opportunité : la moins coûteuse, la plus facile à exploiter, la moins polluante, celle qui préserve notre niveau de vie et la compétitivité de nos entreprises, etc.  

Toutes sont renouvelables : la physique atomique sait, si on le lui demande, transformer l'uranium en bouse de vache et inversement, mais il faut pour cela de l'énergie, qui en définitive ne peut venir que du Soleil. Rien ne dit, par exemple, qu'on ne saura pas, d'ici vingt ou trente ans, créer par génie génétique des bactéries sachant fabriquer rapidement du pétrole. À cet égard, le pétrole est plus renouvelable que l'énergie des marées. 

L'énergie éolienne semble jouir auprès des politiques d'une image de marque favorable difficilement compréhensible. J'ai vu des pans entiers de collines, en Arizona et en Californie, couverts d'éoliennes : il s'agissait de régions désertiques, parce que ces éoliennes sont extrêmement bruyantes. Je les trouve personnellement inesthétiques.  

Il y a peu d'années, le gouvernement Juppé avait interdit la construction d'une ligne à haute tension entre la France et l'Espagne, parce qu'elle aurait défiguré le paysage. Soit, mais quel étrange sens esthétique permet de déclarer qu'un pylône à haute tension est laid et qu'une éolienne est belle ?  

Les craintes quant à l'effet de serre devraient normalement profiter au nucléaire, qui est la forme d'énergie dégageant le moins de gaz à effet de serre. Mais il n'en est rien : dans la ménagerie infâme des vices de la civilisation, le nucléaire vient en premier et l'effet de serre ne vient qu'en second : c'est ce qui a permis aux écologistes allemands, au mépris de toute argumentation scientifique, d'obtenir l'abandon du nucléaire dans leur pays, alors même que l'industrialisation est plus élevée qu'en France, de même que la densité de population.    

VI. L'EFFET DE SERRE EST UNE BÉNÉDICTION 

La seule déperdition d'énergie, on vient de le voir, est liée au rayonnement de la Terre vers l'espace. L'effet de serre limite cette déperdition : il y a moins d'énergie solaire renvoyée et davantage qui reste captive. C'est donc une bonne chose pour le bilan énergétique global de la planète. Rien ne dit que, à

l'heure actuelle, l'homme ait le pouvoir d'agir sur cet effet de serre : les assertions portant sur les effets de tel ou tel gaz relèvent également de la mystification. Mais, si un jour l'homme parvient à l'avoir, il devra l'employer : nos lointains descendants, dans quelques milliards d'années, lorsque le Soleil aura commencé à refroidir, se réjouiront de conserver encore quelque chaleur ; ils béniront ceux qui auront renforcé l'effet de serre et maudiront les inconscients qui auront utilisé des panneaux solaires, renvoyant ainsi dans l'espace une énergie devenue précieuse ! 

L'effet de serre, le réchauffement global, sont partout présentés comme une malédiction absolue, contre laquelle il faut lutter de toutes armes et de toute urgence : sacrifions nos automobiles, nos centrales, nos réfrigérateurs. Mystification que tout cela : l'effet de serre, nous n'y pouvons rien. S'il se produit, tant mieux, comme nous venons de le voir. Et si la température s'élève de quelques degrés, l'humanité saura s'y adapter : elle élèvera quelques digues, et des transferts de population s'opéreront entre les zones devenues trop chaudes et les zones jadis trop froides et maintenant tempérées. Des digues, nous en avons déjà construit, et des transferts de population, nous en avons déjà vécu. 

En France, du reste, il convient de rappeler que nous chauffons nos habitations six à dix mois par an : nous devrions nous réjouir d'un réchauffement qui nous permettrait d'économiser l'énergie utilisée pour le chauffage.  

VII. Y A-T-IL JAMAIS EU DES MODIFICATIONS   GLOBALES DU CLIMAT ? 

Il y a évidemment eu des modifications climatiques sur de très larges zones : il y a soixante mille ans, toute l'Europe était couverte de glaces. Ceci ne prouve pas un refroidissement global : peut-être les pôles étaient-ils plus chauds à cette époque ; personne ne connaît non plus la température des océans dans le passé. Il se peut que l'axe de la Terre ait  été  orienté  différemment, auquel  cas  certaines zones recevaient moins d'ensoleillement. On sait que l'axe de la Terre s'est déplacé au cours du temps (ce qui n'est pas étonnant : la Terre n'est pas un solide indéformable ; le magma au centre est en fusion). On sait en outre que le champ magnétique terrestre s'est inversé au moins une fois.  

Mais des modifications climatiques globales ont réellement pu se produire, pour deux causes qui ont effectivement été observées : 

- des variations (en plus ou en moins) de l'activité solaire ; 

- des variations (en plus ou en moins) de la réflectance de l'atmosphère : des éruptions volcaniques peuvent lancer suffisamment de poussière dans l'atmosphère ; cet écran peut réfléchir la lumière ou la piéger. Dans le premier cas on aura un refroidissement, dans le second un réchauffement. 

L'activité solaire varie effectivement (on ne sait pas dans quelles proportions, ni quelle influence elle a sur le climat) et des éruptions envoyant des poussières dans l'atmosphère ont été observées, sans qu'on sache dire non plus si leur influence sur le climat a été importante. Dans les deux cas, une chose est sûre : l'homme n'y est pour rien !  

VIII. LA BELLE UNANIMITÉ DES EXPERTS 

L'unanimité des experts est facile à comprendre : ils utilisent tous les mêmes données et les mêmes modèles ; ce sont eux qui ont recueilli les données et fait les modèles et ils seront les derniers à en reconnaître les imperfections. Tous les faits (banquise qui fond, tempête qui revient) sont bons à prendre, d'autant que personne ne peut, à l'inverse, démontrer que le lien n'existe pas. L'intérêt des médias, qui, pour leur part, sont heureux d'avoir un sujet qui intéresse l'opinion, place les experts sous les feux de la rampe, ce qui est intéressant à la fois pour le financement des labos et la notoriété personnelle.

Les médias fabriquent très facilement des « experts » : il suffit de posséder une blouse blanche et un ordinateur et de se faire filmer en blouse blanche devant l'ordinateur, en train de prédire quelque cataclysme. On devient alors « expert indépendant », la meilleure catégorie qui soit. 

En matière scientifique, le consensus des experts - je parle ici de ceux qui ont des diplômes  n'a jamais été une garantie de véracité. Le système des congrès et des publications tend à assurer la domination absolue d'une fraction, dès qu'elle est majoritaire ; les minorités ne peuvent plus s'exprimer et ne trouvent plus d'écho, ni dans les revues scientifiques ni auprès des médias. On citerait d'innombrables exemples de choses qui se sont avérées fausses, bien que les experts les eussent tenues pour exactes ; bien mieux, dans chaque discipline, les théories d'une époque contredisent les précédentes, pourtant acceptées par les experts. 

Les politiques, qui se sentent mis en cause et entendent l'opinion publique s'émouvoir, se retranchent derrière le « principe de précaution », qui est la réincarnation la plus moderne de l'esprit anti-scientifique : il suffit d'affirmer, sans preuve aucune, sans données, sans raisonnement, que quelque chose pourrait faire du mal, pour en obtenir l'interdiction, et c'est bien là le but recherché.  

IX. CONCLUSION :  LA LONGUE NUIT QUI MARCHE 

Les préoccupations liées à l'environnement ont, à une vitesse incroyable, envahi notre vie quotidienne; les jeunes surtout y sont sensibles. Soumis en permanence à un lavage de cerveau qui interdit toute réflexion, dépourvus d'éducation scientifique, ils ne rêvent que de sauver la planète. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, et cela les occupera, même s'il y a peu d'espoir ! 

Pour ce qui est du climat, en effet, rien ne permet de penser que l'homme ait les moyens d'une action quelconque, positive ou négative. Même si tous les Chinois du monde crachaient de la fumée par leurs usines, si tous les réfrigérateurs du monde rejetaient du CFC, toutes les automobiles du monde polluaient à l'unisson, la température ambiante ne se modifierait probablement pas d'un centième de degré. À l'inverse, si nous cessions toute activité, si nous nous réfugiions dans des grottes, des cavernes, des huttes ou des igloos, si nous abandonnions nos usines et nos transports, la température ne varierait pas davantage. L'homme, ce n'est pas nouveau, a tendance à se donner une importance qu'il n'a pas. 

Ce qui est consternant dans tout ceci, ce n'est pas les gesticulations d'une caste qui crie au désastre pour attirer l'attention : l'humanité en a vu bien d'autres, des sorciers qui jettent des sorts, des prêtres qui diabolisent, des experts qui annoncent l'apocalypse, comme les informaticiens inventant le bug de l'an 2000. Ce qui est consternant, c'est la disparition de tout esprit critique, de tout esprit scientifique ; Poincaré est bien mort. On présente comme des vérités scientifiques étayées, démontrées, validées, des assertions dépourvues de faits et liées par des raisonnements faux. La presse les assène sans rien y comprendre, les politiques les reprennent, sans que personne s'en émeuve et crie à la mystification. 

Les Grecs, qui avaient l'esprit scientifique et le sens de l'observation, savaient que la Terre tournait autour du Soleil (Aristarque de Samos). Puis, dans les ténèbres de l'obscurantisme qui a suivi, ce fait a été oublié pendant mille cinq cents ans (jusqu'à Copernic) au profit de théories fumeuses, lancées par des experts, admises par l'opinion, reprises par les politiques.  

Nous en sommes exactement au même point. La couche d'ozone se porte bien, mais je vois descendre d'épaisses ténèbres intellectuelles. 

*P.-D.G. de la SA de Calcul Mathématique.

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