par Jean-Louis François HAREL (1)
Face à tout ce que l'actualité nous déverse chaque jour
depuis des mois, des attentats extrémistes en direct aux rebondissements de
l'affaire Kerviel, de la consternante réforme du
programme et de l'organisation des collèges aux nombre de suicides dans la
police, du chômage qui augmente pendant que la fumeuse croissance ne croit pas,
notre pays sombre dans une médiocrité contagieuse. Politiquement, elle oscille
pour une majorité abstentionniste entre une indifférence consternée et un
écœurement qui semble irréversible et pour une minorité électrice entre un
espoir désabusé et une incompréhension dubitative. La peur de l'avenir immédiat
submerge inconsciemment la majorité des esprits alors qu'il semble n'y avoir un
avenir prometteur que pour les insouciants ignorants. C'est dans ce contexte de
fin d'époque et de système qu'un avenir durable et harmonieux doit se
construire.
Au milieu de tout ça notre classe politique se démène pour
tenir la barre d'un gouvernail qui semble être dans le vide d'une Europe
administrative qui décide 80% de nos lois nationale. Des élu(e)s remarquables
mais trop minoritaires sont noyé(e)s dans la masse des incompétences bruyantes
d'ambitions personnelles vissées dans le paraitre de la superficialité
médiatique pendant que l'intérêt général se débat pour ne pas être englouti dans le
clientélisme électoral primaire
où, pourtant, le clivage gauche-droite est devenu incongru pour 9 français sur
10.
Le rôle fondamental des candidats aux différentes assemblées,
des municipalités à l'Europe, de notre démocratie républicaine est de proposer
de conduire le peuple pour le servir et non le séduire pour se servir. Or « Le
discours de vérité ne peut avoir la majorité (2) ». Ce paradoxe extrême à gérer
est l'apogée de la quadrature du cercle de l'Art politique. Pour être élu,
faut-il donc séduire par le mensonge mobilisateur ? Pour ensuite pouvoir
conduire dans la vérité épanouissante ? Le problème est que le mensonge est
facile même par simple ignorance et de bonne foi alors que la vérité reste
beaucoup plus délicate à affronter, sinon surréaliste. Voire juste inacceptable
comme l'évidence aujourd'hui du « elle tourne… » de
Galilée.
Pendant ce temps, le peuple vit une mutation accélérée au
quotidien. Nous voyons naître sur tout le territoire dans tous les domaines et
métiers de nouvelles manières de faire, des innovations bouleversantes
d'évidence, de simplicité et de bon sens.
Tout ça avec une joie enthousiasmante mais ça ne fait pas la
« une ». Oui, hélas, « l'arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui
pousse (3) ».
Nous avons d'abord des devoirs avant d'avoir des droits.
Construire un avenir durable et harmonieux est, dans l'intérêt général, notre
devoir de bon sens et de responsabilité. À partir de repères intangibles il
nous faut rétablir les conditions d'adhésion au groupe que l'on appelle une
patrie et une nation. Plus que jamais, la France doit incarner son rôle
historique de précurseur du monde de demain. Dans les trois domaines
fondamentaux d'un pays que sont l'éducation, la politique et l'économie, nous
devons établir un diagnostic sans concession pour comprendre pourquoi nous en
sommes arrivés là, puis le partager sans modération. Ensuite, il faudra innover
avec
audace et détermination dans ces trois
domaines avec comme trame de fond l'élévation de la conscience individuelle
pour accélérer l'épanouissement de la conscience collective.
C'est pourquoi l'avenir de notre cité à besoin de notre
engagement aujourd'hui afin de « prendre en mains notre destin avant qu'il ne
nous prenne par la gorge » (4) !
(1) Président-fondateur d'une Force d'Union et d'Espoir,
conseiller municipal de Villejuif,
conseiller communautaire de l'agglomération du Val-de-Bièvre. (2) Daniel
Cohn-Bendit sur Europe 1 le 28 avril dernier à 7 h 55. (3) Proverbe asiatique.
(4) Winston Churchill.