par Georges AIMÉ
Des
élections qui ne servent à rien pour élire des conseillers départementaux qui
ne servent à rien qui siégeront dans un conseil départemental qui ne sert à
rien !
Je l’ai
déjà dit cent fois : la représentation nationale date de la Révolution (sauf
pour les régions) et le millefeuille administratif français est un gâteau qui
coûte cher. Loin d’être digeste, il est d’une lourdeur à nulle autre pareille pour
ceux qui ne le consomment pas.
Car
enfin à quoi sert ce machin - le département - créé sous le Directoire ? Si ce
n’est à servir les intérêts particuliers d’une oligarchie se moquant totalement
de l’intérêt général ! Le peu de tâches effectué par les élus et fonctionnaires
départementaux pouvant largement être traitées par ceux de la Région.
Jamais
sorti de l’Hexagone - si ce n’est pour quelques-uns d’entre eux pour rencontrer
leurs clones dans quelque palace où le bruit de le rue ne saurait pénétrer - ,
le nez dans le crottin et la boue des champs qu’ils ont parcouru pour faire la
cour à des électeurs qui n’ont aucune confiance en eux et n’ont aucune envie de
les rencontrer, ces petits commis-voyageurs de la politique ne se rendent même
pas compte que la France, et l’Europe en général, ne représentent aux yeux du
monde plus grand-chose.
Revenant
d’un long voyage à travers l’Asie qui m’a mené de la Birmanie au Vietnam en
passant par la Thaïlande et le Cambodge j’ai pu constater la totale absence de
notre vieux continent dans cette partie du monde.
Quand on
parle d’Histoire, on parle du... Général de Gaulle (de ses six successeurs
aucun n’a laissé de traces) ; quand on parle d’économie on parle de dollars ;
quand on parle d’industrie on parle des Chinois ; quand on parle construction
automobile (vélos, pousse-pousse et autres tuks-tuks ont succombé devant les moteurs pétaradants et les
bruyants avertisseurs des deux-roues), on parle des Japonais et enfin quand on
parle des droits de l’Homme on parle dans le vide parce que l’on parle d’un
concept inconnu.
L’Histoire
de l’Europe - et de la France en particulier - s’est arrêtée au discours de Pnom Penh ; aujourd’hui elle s’écrit avec les Américains et
les Chinois. Quant à la monnaie, le dollar est partout le roi, inutile de
parler euro, monnaie inconnue (par exception, si elle est acceptée elle est
considérée à parité avec le billet vert). Au Cambodge et au Vietnam c’est
quasiment la monnaie officielle (inflation oblige), même dans les
administrations.
Quant à
l’industrie, les Chinois exploitent - comme ils le font en Afrique et
commencent à le faire en Europe - les richesses naturelles, minières, pétrolières,
etc., et en échange fabriquent des biens d’équipements que tous qualifient de «
camelote chinoise » : hôpitaux non équipés, routes et autoroutes (qui ne
servent elles aussi à rien) ne résistant pas à la mousson, etc. Les dirigeants
chinois sont devenus des interlocuteurs privilégiés que l’on ménage, autant par
nécessité que par peur, surtout lorsqu’ils occupent des territoires qui ne leur
appartiennent pas.
Ce que
le communisme n’a pas su faire, le capitalisme l’a fait ! Uniformisation des
modes de vie amenant les mêmes envies et les mêmes faux-besoins. Seuls les temples
et la pratique religieuse nous rappellent que nous sommes en Asie. Les affiches
de propagande du PCF vietnamien font bon ménage avec les celles vantant les
mérites de telle boisson, de telle cigarette ou de telle banque bien connues. Et
nous dans tout ça ? Nous nous battons pour élire des représentants dont la
seule et vraie préoccupation est la préservation de leurs privilèges. Le plus
bel exemple est le Sénat ! Le Général avait raison il convient de le supprimer
ou de le fusionner avec le Conseil Economique, Social et- Environnemental et
d’en modifier la représentation.
Ces
gens-là n’ont même pas le courage de publier leurs comptes. À la question d’un
journaliste s’en étonnant, le premier questeur bedonnant a répondu « qu’on
n’y comprendrait rien ». Passez, y’a rien à voir, vous êtes trop cons pour
comprendre qu’on se fout de vous et que l’on a envie de continuer à vous
exploiter.
Nous
sommes entre les deux tours d’une élection et déjà, comme d’habitude, on entend
le même refrain, maintes fois entonné et qui n’étonne plus personne : « Nous
sommes les seuls vainqueurs de cette élection ! ».
Où va la
France avec de tels analystes ?
Le
premier parti de France est le PA (parti des abstentionnistes, 50 %) ; le
second est le FN (à lui seul 25 % des suffrages exprimés) ; la droite coalisée
(37 % des suffrages exprimés) est à la hauteur de la gauche divisée (38 % des
suffrages exprimés).
Curieusement,
peu de commentateurs ont mentionné les 3,28 % de bulletins blancs (un point de
plus que les Verts à qui est fait une bien trop large place dans les médias).
Il est
évident que lors de la prochaine élection présidentielle ce sont les
abstentionnistes qui éliront le ou la future président de la République et est
bien malin celui qui peut prédire le résultat.
Continuer
avec ceux qui ont failli ? Prendre le risque d’un avenir incertain ? Quel choix
!
Sauf,
sauf si d’aventure émergeait un candidat s’engageant à réformer profondément la
représentation politique et notre millefeuille administratif :
*ramener
le nombre de communes à 2.600 (groupements actuels de communes à fiscalité
propre);
*supprimer
les cantons et par voie de conséquence les départements (les compétences de ces
derniers étant transférées à la Région) ;
*fusionner
le Conseil Économique, Social et Environnemental et le Sénat et en modifier la
représentation (150 membres : ¼ de représentants politiques élus par le peuple
en même temps que les députés, ¼ élus par leurs pairs au sein de l’Institut de
France, ¼ élus par les membres des associations reconnues d’utilité publique, ¼
élus parmi les membres des syndicats socio-professionnels
représentatifs) ;
*ramener
le nombre de députés à 220 (un député pour 325.000 habitants avec obligation de
siéger), élus au scrutin uninominal à deux tours, auxquels viendraient
s’ajouter 22 à 33 (10 à 15 %) députés élus à la proportionnelle, de façon à ce
que toutes les sensibilités soient représentées ;
*interdire
le cumul des mandats ;
*limiter
les mandats à deux de suite ;
*reconnaître
le vote blanc comme un suffrage exprimé et recommencer l’élection s’il arrive
en tête après élimination des deux candidats arrivés en tête ;
*obligation
faite à tout fonctionnaire élu de démissionner de la Fonction publique ;
*imposer
une limite d’âge (soixante-quinze ans) ;
*interdire
à tout élu condamné pour corruption, concussion, exaction, forfaiture,
ingérence, malhonnêteté, malversation, manquement, prévarication toute
possibilité de pouvoir à nouveau se représenter.
Je suis
persuadé qu’un tel candidat, quelle que soit sa « couleur » politique,
s’engageant à faire ces réformes et à provoquer de nouvelles élections une fois
celles-ci réalisées aurait de grandes chances d’être élu. Quel est celui,
celle, qui aura ce courage ? Il ne suffit pas de chercher il faut trouver !