L'énergie
renouvelable était censée créer des dizaines de milliers d'emplois
verts. Pourtant, malgré des centaines de milliards d'euros de subventions,
le nombre d'emplois diminue rapidement. Sept emplois sur dix ne resteront que
si les subventions continuent d'affluer.
Les subventions des énergies renouvelables n'ont pas conduit à une
augmentation significative et durable de l'emploi. Selon des chiffres récents
du gouvernement allemand, le nombre brut d'emplois dans les énergies
renouvelables est de 363.100 en 2013 et a diminué d'environ 7 %. En comptant
les salariés des organismes publics et des institutions académiques, les
énergies renouvelables ont créé du travail à environ 370.000 personnes.
Cela signifie que seulement 0,86 % environ des 42 millions de travailleurs
en Allemagne sont employés dans le secteur fortement subventionné des énergies
renouvelables. Une grande partie de ce travail est limité à la maintenance
et à l'exploitation des installations existantes.
D'autres suppressions
d'emplois attendues
Dans le cœur de l'industrie, pour la production des
systèmes d'énergies renouvelables, seulement 230.800 personnes occupaient un
emploi l'an dernier : une baisse de 13 % dans l'année, principalement due à
l'effondrement de l'industrie solaire allemande.
Il n'y a pas d'amélioration en vue, selon le rapport
récent du gouvernement fédéral qui dit : « Dans l'ensemble, une nouvelle
baisse des emplois sera probablement observée dans le secteur des énergies
renouvelables dès l'année prochaine. ».
La grande majorité des emplois de ce secteur est
encore tributaire des subventions, quinze ans après le début des subventions à
l'énergie verte par le biais de la loi sur les énergies renouvelables (Erneuerbare-Energien-Gesetz,
l'EEG).
Presque aucun emploi des énergies vertes n'est financièrement
indépendant.
Selon les chiffres officiels du gouvernement fédéral,
70 % de l'emploi brut était dû aux énergies renouvelables (EEG) l'année
dernière. Bien que ce soit une légère baisse par rapport à 2012, sept
emplois sur dix dans le secteur de l'énergie-écologique
sont encore subventionnés par la loi sur les énergies renouvelables (EEG).
Environ 137.800 personnes travaillent dans le secteur
de l'éolien, seul secteur de l'éco-énergie, hors
géothermie, qui ait augmenté l'emploi. Environ 56.000 salariés dans le
secteur photovoltaïque dépendent du paiement par l'EEG.
Les
investissements chutent de 20%
Les subventions à la production d'électricité verte ont
été payées pendant près de quinze ans et totalisent une somme en centaines de
milliards, qui doit être encore payée pendant plus de vingt ans par les
factures des consommateurs d'électricité. Cette année seulement, les
consommateurs doivent subventionner la production d'électricité verte à hauteur
d'environ 20 milliards d'euros. Un effet durable sur le marché du travail
n'a rien d'évident.
Le rapport « L'emploi brut dans les énergies
renouvelables en Allemagne en 2013 », commandé par le ministère
fédéral de l'Économie et de l'Énergie, a été rédigé conjointement par les
instituts du DLR, DIW, STW, GWS et Prognos. Selon les
chercheurs, la cause de la baisse de l'emploi est due à la baisse des
investissements en énergie verte.
Les investissements dans les énergies renouvelables en
Allemagne ont chuté de 20 %, à 16,09 milliards d'euros l'année dernière. Par
rapport à l'année précédente, environ la moitié seulement des panneaux solaires
a été installée en Allemagne. Les investissements dans les usines de biomasse
et dans le solaire thermique ont chuté également.
« Il
ne reste rien du miracle de l'emploi »
Les chercheurs ne s'attendent pas à ce que la
production de systèmes de haute qualité en énergie verte conduise encore à un
boom de l'emploi en Allemagne. Pour cette année et la suivante, ils
s'attendent plutôt à une nouvelle baisse de l'emploi. Par la suite, les
secteurs de basse technologie tels que « l'entre-
tien de fonctionnement » ainsi que la fourniture
de combustibles de biomasse sont attendus pour « stabiliser l'emploi ».
« Il y a quelques années, le secteur des énergies
renouvelables a été un miracle pour l'emploi en Allemagne, maintenant il ne
reste rien de tout cela », a déclaré Oliver Krischer, le chef
adjoint des Verts au Bundestag.
Ce politicien vert est sceptique sur les tentatives du
gouvernement fédéral qui visent à réduire la dépendance de la subvention aux
énergies vertes : « Les freins à l'expansion des
énergies renouvelables par le gouvernement conservateur-libéral
précédent frappent maintenant fortement le marché du travail »,
a déclaré Krischer, « À cause
de la réforme des énergies renouvelables (EEG) en cours par les syndicats et le
SPD, l'industrie jeune et innovante des énergies renouvelables va perdre
davantage d'emplois. »
Au bout
du compte, il ne reste aucun emploi
Le rapport du gouvernement fédéral estime
explicitement que l'« emploi brut »
est créé principalement par des subventions vertes. Les mêmes subventions,
cependant, ont conduit à la hausse des coûts et des pertes d'emplois dans de
nombreux autres domaines, comme l'industrie lourde et le commerce ainsi que
chez les opérateurs de centrales conventionnelles. Pour une analyse nette,
les emplois qui ont pu être empêchés ou détruits en conséquence devront être
déduits du nombre brut des emplois verts.
Les chiffres officiels de l'effet net sur l'emploi des
énergies renouvelables en Allemagne devaient être à l'origine présentés en juillet,
selon le ministère de l'Économie fédérale. Toutefois, la présentation a
été retardée jusqu'à l'automne.
Des chercheurs comme le président de l'institut IFO de
Munich, Hans-Werner Sinn,
croient que l'effet net des subventions pour les énergies renouvelables sur le
marché du travail est égal à zéro : « Celui qui prétend que des
emplois nets ont été créés doit prouver que le capital investi pour la
production d'énergie dans les nouveaux secteurs est plus faible que dans les
anciens. Il n'y a aucune indication dans ce sens. »
« Il n'y a pas d'effet positif net sur l'emploi par les énergies
renouvelables (EEG) », a également déclaré Sinn.
« Grâce à des subventions pour des technologies inefficaces, pas un
seul nouvel emploi n'a été créé, mais la richesse a été détruite. »
¾
La
suite