par Georges AIMÉ
Une des
solutions aux difficultés auxquelles la France doit faire face est sans nul
doute celle consistant à changer de culture !
Il
s'agit ici bien évidemment de la culture de l'affrontement systématique ou, si vous
préférez, de la volonté de ne jamais rechercher le compromis permettant
d'aboutir au consensus. Héritage néfaste pour celui qui veut être tourné vers
les autres et veut transmettre. Attitude stérile des imbéciles... heureux ou
pas. Penchant naturel de l'égoïste.
Cette
culture de l'affrontement nous en subissons les effets quotidiennement...
parfois pour le meilleur, le plus souvent pour le pire.
▪
En matière sportive cela peut-être plaisant quand le résultat ne dégénère pas
en drame national.
▪
En matière culinaire cela peut avoir du goût quand cela n'amène pas à dénigrer
systématiquement toutes les autres cuisines.
▪
En matière de collectivités locales et territoriales cela peut être nécessaire
ou exotique si cela n'aboutit pas à parler de « peuple » et à servir de
prétextes à de pseudo-régiona listes à toutes les
turpitudes.
▪
En matière agricole cela peut être positif quand les efforts produits par nos
agriculteurs
et
certains industriels de l'agro-alimentaire ne sert pas de faire-valoir à la grande
distribution et permet à celle-ci d'écouler des produits de piètre qualité
venant de pays où l'homme n'a pas grande valeur.
▪
En matière industrielle cela peut être bénéfique quand cela ne contribue pas à
dénigrer systématiquement certaines productions nationales.
▪
En matière de recherche cela est profitable quand cela n'amène pas à publier
des résultats non étayés et non confirmés.
▪
En matière de relations sociales cela est nécessaire quand cela n'aboutit pas à
prôner plus de rigueur pour les uns et plus de richesses pour les autres ou à
défendre des intérêts corporatistes.
▪
Etc.
Il
est cependant trois domaines dans lesquels la culture de l'affrontement est
d'une extrême nocivité :
- la politique ;
- la religion ;
-
l'écologie.
Commençons par le
troisième : l'écologie. À quel moment les Français auront-ils droits à un débat
sérieux, non idéologique et non mensonger sur ce
sujet, ô combien technique, sous formes de réponses concrètes et non
présupposées. Débat en termes de faisabilité, de santé, de sécurité et de
durabilité (1).
Continuons
avec non pas la religion mais les religions. Prétextes à toutes les exactions,
à toutes les dérives et justificatifs de toutes les guerres. Quand aurons-nous
un Chef de l'État déclarant une fois pour toutes que cela ressort de la sphère
privée et ne peut être le prétexte pour diviser les Français ; que la devise de
la France est Liberté, Égalité, Fraternité et Laïcité ?
J'ai réservé
pour la fin ce qui est le plus nuisible pour la France : la culture systématique
de l'affrontement en politique. Trop d'élus n'ont que faire de la politique au
sens noble du terme et ne sont que des comédiens dont l'unique rôle est de
faire croire que tout ce qui vient de l'autre camp est mauvais... même s'ils
pensent le contraire.
Nous avons
parmi eux quelques vedettes, « jeunes vieux premiers »... bulldozers de la
parole creuse, de la diatribe vociférante vide de sens, bateleur au geste
péremptoire. Vous les reconnaîtrez, ils sont malheureusement trop nombreux pour
les citer tous.
Viennent
ensuite les seconds rôles, répétiteurs aboyeurs, serviles soldats d'une
hiérarchie plus soucieuse de préserver prébendes et avantages que de servir
notre Pays. Là aussi vous les reconnaîtrez.
Et puis enfin
il y a les planqués. Ceux qui imaginent la stratégie et émettent les « grandes
idées » qui n'ont généralement de grandes que la petitesse de leur esprit. Eux
aussi sont faciles à repérer : ces « experts » ont une facilité à disparaître
temporairement quand les événements leur donnent tort pour mieux réapparaître,
tels des phénix, pour nous expliquer qu'ils ne se sont pas trompés et que c'est
nous qui avons mal compris.
Tous ces élus,
tous ces syndicalistes, tous ces théoriciens du verbe, toutes ces pythies si prompts
à donner des leçons qu'attendent-ils pour regarder au-delà de leur clocher afin
de s'inspirer de ce qui se passe dans certains pays limitrophes.
La recherche
du compromis aboutissant au consensus permet à la Belgique, dont on ne donnait
pas chère de la survie il y a peu, d'être en passe de réussir à sauver son
unité ; elle permet également aux Allemands de surmonter leurs divisions, de
s'unir et d'oeuvrer pour le bien commun.
Sommes-nous incapables d'en faire autant ?
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02.09.2014