AVOCAT DES DIABLES

 

par Paul KLOOBOUKOFF

seconde partie

Les données des comptes nationaux confirment que, depuis près de 15 ans maintenant, les dividendes versés aux actionnaires des entreprises ont été assez modestes, surtout compte tenu des risques encourus, et que, dans l'ensemble, ces «  diables »  ne se sont pas enrichis.  Avec la crise et la désindustrialisation, les entreprises ont perdu beaucoup de leur valeur, et ceci malgré la mondialisation, l'européisation, l'interpénétration, la dénationalisation des économies, qui ne les ont visiblement pas renforcées autant que certains l'avaient espéré. La vérification peut en être faite en examinant les situations des entreprises censées être à la pointe de l'internationalisation. Les plus exposées (au public) sont celles du CAC 40, avec son collier de perles géantes multinationales. Plus discrètes sont les autres qui ont multiplié les investissements directs à l'étranger, ainsi que leurs homologues étrangères qui investissent en France, sur lesquelles nos gouvernants comptent tant pour sauver l'emploi chez nous. À mon avis, cet examen  montre, au contraire, que la France et les Français ne peuvent compter que sur eux mêmes pour sortir de la mélasse actuelle, et qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur consistant à pousser les plus entreprenants, dynamiques, vers l'étranger, et à condamner et pénaliser les épargnants, les « riches»  et les autres qui acceptent encore d'investir dans l'appareil productif... de moins en moins français.

Les sociétés non financières n'ont pas rémunéré grassement leurs actionnaires

À leur passif, les sociétés non financières (autres que les banques, les autres établissements financiers et les assurances) portaient 3.740 Mds d'actions et de participations à fin 2011. Le montant de cette dette envers les détenteurs de ces actions a fluctué, au gré des marchés, dans une fourchette allant, au plus bas, de 2.045 Mds en 1998 et 2.391 Mds en 2002 à 4.796 Mds, au plus haut, en 2007.

En 2011, il a été supérieur de + 11 % seulement à celui de 1999-2000, et inférieur de – 22 % à celui de 2007.

Si l'on compte en euros constants de 2011, il a diminué de – 8 % par rapport à 1999 - 2000 et reculé de – 30 % depuis 2007. Comme pour les ménages, ces chiffres montrent que, globalement, les détenteurs des actions de ces entreprises ne se sont pas enrichis depuis le début du siècle et que, parmi eux, il y a beaucoup de perdants.

Les taux des rémunérations (dividendes/capital détenu) que ces sociétés ont versées à leurs actionnaires ont été les plus faibles lorsque la bourse était au plus haut en 1999 et en 2000, 2,4 % et 2,7 %, et les plus élevés au creux de la vague de 2008, 6,9 %. En moyenne, le taux annuel des dividendes bruts versés a été de 4,4 % de 1998 à 2011 (source des données: comptes nationaux). Net d'impôts, il n'a été qu'à peine supérieur à 3 %.

Les actions cotées ne représentent pas plus de 26 % à 28 % de l'ensemble des actions. Ce sont les actions non cotées et les autres participations dans les entreprises qui se taillent la part du lion, nous rappelant le poids déterminant des moyennes et petites entreprises dans notre économie.

 

CAC 40: la valorisation boursière des plus grandes entreprises est en grande souffrance

 

 


 

Premier indicateur de l'évolution boursière en France, l'indice CAC 40 a été créé après le krach boursier de 1987. Au 21 mai 2013, les sociétés cotées qui le composent ont présenté une capitalisation boursière d'environ 1.048 Mds d'euros (Wikipédia), et de 976 Mds € au début juillet, (Le Journal des Finances)... loin de son niveau de 1.300 Mds € à mi-juillet 2007.

La composition du CAC 40 change en fonction du sort des 40 sociétés, « élues » selon des critères de « représentativité ». Depuis l'an 2000, 14 sociétés y sont entrées (Gemalto, Solvay, Safran, ArcelorMittal, Vallourec...) et autant en sont sorties (Alcatel-Lucent, PSA Peugeot Citroën, Lagardère, Air France-KLM..). Depuis sa création, 21 remplacements ont été motivés par des reculs de résultats, des rachats, des fusions, des OPA, des OPE... L'indice est flatteur, « puisque les valeurs qui se comportent mal finissent par être remplacées dans la liste par d'autres ayant pris l'avantage sur elles », souligne Wikipédia (source ici).

Au cours des 15 dernières années, le CAC 40 a connu d'amples et fiévreuses fluctuations. Lors de la bulle spéculative de la fin du siècle dernier, du niveau de 3.943 points à fin 1998, il est monté à 6.495 points le 4 septembre 2000. Il s'est ensuite écroulé, touchant un plancher de 2.401 points le 12 mars 2003 pour remonter jusqu'à un nouveau sommet de 6.168 points le 1er juin 2007. Brutale rechute ensuite, avec la grande crise financière, jusqu'à descendre sous 3.200 points le 10 octobre 2008. Après, il a pris un parcours hésitant, atteignant 3.641 points à fin 2012, et ne dépassant 4.000 points qu'en 2013.

En presque 15 ans, l'indice CAC 40 n'a pas augmenté. Depuis fin 2000, il a reculé de - 38,5 %. Depuis fin 2007, la baisse est de – 35 %. Sur le chemin, il y a eu beaucoup de casse et de nombreux actionnaires, petits surtout, ont perdu des plumes et/ou rendu leur tablier. Le placement boursier n'est pas « pépère ». Il est à haut risque.

« Pourquoi la Bourse ignore-t-elle la valeur immatérielle des entreprises du CAC 40 », titre un article d'octobre 2013 sur observatoire-immatériel.com, qui se réfère au rapport 6e profil financier du CAC 40, publié fin juin par le cabinet d'expertise Ricol Lasteyrie. Celui-ci constate que le prix des grandes actions du CAC 40 est en moyenne proche de leur « valeur à la casse » , c'est-à-dire de leur valeur liquidative comptable. « Le CAC 40 ne vaut plus en bourse que la valeur de ses fonds propres »... alors qu'il en valait le double en 2006 et 2007, avant la grande crise.

Nous verrons plus loin que la maladie, l'anémie pernicieuse, affecte beaucoup plus largement des entreprises françaises et européennes de toutes tailles.

Des résultats des entreprises en dents de scie et des dividendes modestes

De son côté, le résultat net des 40 sociétés prises ensemble n'a cessé de varier d'une année à l'autre, montant de 20 Mds en 2002 et 37 Mds en 2003 à plus de 95 Mds en 2006 et en 2007 pour redescendre à 53,2 Mds en 2012.

Afin d'éviter des évolutions par trop « erratiques » des dividendes distribués, les montants annuels de ceux-ci ont été « lissés ». Rapportés au CA global des 40 sociétés, ils ont été de 3,0 % en 2009, 3,1 % en 2010 et 2,8 % en 2011.

La capitalisation boursière des sociétés du CAC 40 ayant avoisiné 1.000 Mds € entre 2009 et 2011, l'ordre de grandeur du taux de la rémunération constituée par les dividendes distribués a été de 3,5 % à 4,5 %. Compte tenu des aléas et des risques encourus, c'est plutôt modeste. (source des données : Wikipédia).

Une internationalisation prononcée des entreprises du CAC 40

Les actions des entreprises du CAC 40 sont détenues pour moitié environ par des entités étrangères. C'était 48 % au début juillet 2013, selon Les Echos bourse (source ici), qui donne aussi la répartition par pays en pourcentages. Les principaux pays des « détenteurs » européens sont la Suisse, avec 4,9 %, le Royaume Uni, avec 4,3 %, l'Allemagne, avec 3,1 %, la Belgique et les Pays-Bas avec 2,6 %, et le Luxembourg, avec 2,4 %. En comptant les 52 % de la France, la part européenne est de 80 %. Celle des États-Unis est de 15,1 %, tandis que les Canadiens comme les Japonais en détiennent 1 %.

5 entreprises du CAC 40, et non des moindres, sont « étrangères » et ont leur siège hors de France: ArcelorMittal, EADS, Gemalto, Solvay et STMicro-electronics. En fait, nombre des « vedettes » du CAC 40 sont des multinationales. 16 d'entre elles sont au premier rang mondial dans leur secteur, et 10 sont au second rang. Il va sans dire que si, ensemble, elles peuvent être « représentatives » des grands flux boursiers sur la place de Paris, elles ne le sont absolument pas de l'ensemble de notre appareil productif. Néanmoins, elles sont loin d'être les seules à participer à l'internationalisation de notre économie.

La majorité des détentions sont des « investissements de portefeuille » (de moins de 10 % du capital des sociétés concernées). Les engagements des investisseurs sont assez mouvants. C'est une des raisons pour lesquelles la possession par les différents types d'actionnaires est mal connue. Un autre raison majeure en est que les entités détenant moins de 5 % du capital d'une société ne sont pas tenues de se déclarer actionnaires.

Les Echos soulignent que les fonds (de gestion, de pension, étrangers et souverains étrangers) détiennent plus du tiers du CAC 40. La part de l'État est de 6,6 %. Celle des assureurs se limite à 0,9 %. Les sociétés, cotées ou non, ont 9 %, les actionnaires salariés, 1,9 %, et les personnes physiques, 3,7 %. Les possesseurs des 45 % restants ne sont pas identifiés. Ils comptent sans doute pas mal de « petits actionnaires » français et étrangers, qui pâtissent aussi de la dévalorisation de leurs investissements.

Prolifération de groupes français internationalisés et de leurs filiales à l'étranger

Hors du secteur bancaire, 2.500 groupes français « internationalisés » contrôlent 31.000 filiales à l'étranger, nous apprend le document de l'INSEE intitulé L'implantation des groupes français à l'étranger en 2010.

Sur les 65.000 filiales de ces groupes, les 31.000 situées hors de France, en comptent 15.870 dans l'Union européenne et 15.130 dans le reste du monde. Elles sont présentes dans presque tous les secteurs, avec une prédilection pour ceux des équipements électriques, de l'automobile, de la chimie, de l'hébergement et la restauration ainsi que de l'information et de la communication.

Sur un chiffre d'affaires de ces groupes de 2,1 Mds €, 1,1 Md est réalisé à l'étranger, dont la moitié dans l'UE. Sur un effectif total de 8,88 millions (Mi) de salariés, 4,67 Mi travaillent dans les filiales à l'étranger.

Plus de la moitié des grands groupes multinationaux « opèrent » dans 32 pays ou davantage, et le quart dans plus de 54 pays. La moitié d'entre eux ont plus de 110 filiales à l'étranger, et une dizaine en détiennent plus de 430. Un quart d'entre eux « concentrent » 80 % et plus de leurs ventes et de leurs effectifs à l'étranger. Il y a plus de pieuvres géantes « françaises » avec leurs tentacules à l'étranger qu'on pourrait imaginer! Résultat ?

Dans le secteur bancaire, les groupes français internationalisés, attentivement observés par la BDF, ne sont pas en reste. Sur leurs 4.100 filiales, plus de 2.300 sont situées à l'étranger, avec une forte présence (57 %) dans l'UE. Leur produit net bancaire à l'étranger est de 61,8 Mds € et l'effectif employé est de 300.000 personnes.

Même si les centres de décision de ces groupes demeurent dans l'hexagone, leurs actifs se trouvent répartis dans un plus ou moins nombre de pays. Evidemment, cela ne facilite pas la « traque à l'optimisation fiscale ».

Les groupes étrangers en France au secours de l'emploi et de notre compétitivité

L'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et les Agences régionales de développement économique, notamment, s'emploient avec ferveur à attirer et à concrétiser des investissements étrangers sur notre territoire. Dans son rapport annuel 2012 Investissements étrangers créateurs d'emplois en France, l'AFII, principale source ici, indique que « dans les dix dernières années, 6 500 nouveaux investissements étrangers ont ciblé notre pays, générant 300 000 emplois », que 693 décisions d'investissements (appelés « projets » ) ont été prises en 2012, dont on attendait la création ou la sauvegarde de 26 000 emplois.

Aussi, nos gouvernants ont-ils décrété « une mobilisation nationale » pour porter à un millier le nombre annuel d'investissements étrangers d'ici 2017. Une « ambition que le rapport éclaire ». Un guide Doing business in France, édition janvier 2013, disponible en français, explique l'environnement des entreprises en France et consacre une dizaine de pages au sujet primordial « bénéficier des aides publiques aux entreprises ».

Après une lourde chute en 2002, à 438 unités, le nombre annuel des « projets » a connu une trajectoire ascendante jusqu'au sommet de 782 projets en 2010, avant de s'établir à un peu moins de 700 en 2011 et 2012. Cependant, mesurée en emplois, la taille moyenne des projets a régulièrement diminué, de 60 emplois en 2006, à 50 emplois en 2008, à 41 emplois en 2010 et à 37,4 en 2012. En conséquence, dans le même temps, le nombre annuel d'emplois créés ou préservés est tombé de 40.000 à 26.000.

La France compte près de 20.000 sociétés étrangères qui emploient environ 2 millions de personnes. Elles sont présentes dans tous les secteurs et, en 2012, les nouveaux projets ont été nombreux dans ceux des matériels aéronautiques, de la construction automobile, des machines et équipements mécaniques, du commerce et de la distribution, du conseil et des services aux entreprises, notamment.

Ces entreprises étrangères sont en majorité de taille intermédiaire (54 %) et de 5.000 salariés ou plus (37 %).

Par pays d'origine, les groupes des États-Unis sont en tête, avec 400.000 emplois, suivis par ceux d'Allemagne, 306.500 emplois et du Royaume-Uni, 167.300. Sur la dizaine de pays suivants, neuf sont européens et totalisent 700.000 emplois. Les groupes japonais emploient 55.000 salariés en France, et les Chinois beaucoup moins.

Autre source citée, l'INSEE donne des chiffres impressionnants, inquiétants, sur la pénétration, l'emprise des filiales d'entreprises étrangères en France, particulièrement dans l'industrie. Elles pèsent :

- le quart de l'effectif salarié du secteur de l'industrie, et 12,5 % de celui de toute l'économie marchande ;

- 29 % du CA de l'industrie, 34 % des exportations de l'industrie manufacturière, et 31 % des exportations totales ;

- 29 % de l'investissement corporel de l'industrie, et 13 % de l'investissement total ;

- 29 % des dépenses de recherche et développement des entreprises, 18 % des dépenses totales (MENESR, 2012).

Non seulement la France se désindustrialise, elle est aussi dévorée de l'intérieur par les groupes multinationaux, et notre « made in France » est de plus en plus étranger. Funeste ! Pourtant, accélérer le processus semble une « ambition » à nos gouvernants. C'est, sans doute, leur façon de donner suite aux observations du rapport Investissements directs étrangers et performances des entreprises de janvier 2010 du Conseil d'analyse économique, qui écrit: « les entreprises localisées en France et appartenant à des groupes étrangers sont plus efficaces que celles appartenant à des groupes français, et ces dernières dépassent les entreprises indépendantes: elles créent plus d'emplois, exportent plus, importent plus et sont plus rentables ».

Cela sonne presque comme un glas pour les entreprises françaises en déclin sur notre sol... qui multiplient aussi leurs implantations et les emplois hors de nos frontières, là où c'est sans doute plus facile et/ou profitable pour elles. Pourquoi cette question vitale est-elle éludée par nos politiciens de tous bords, par nos éminents économistes, et pas portée à la connaissance du public par les médias autant qu'elle le mérite? Et surtout, comment corriger le tir, redynamiser notre appareil productif... sans être obligés d'appeler au secours des « investisseurs » étrangers pour nous en sortir... alors que l'épargne privée en France est considérable.

Les importants ID français à l'étranger : un « manque à investir en France

Les investissements directs (ID) français à l'étranger et les ID étrangers en France sont des investissements présumés durables et traduisant une volonté de prendre le contrôle et/ou d'influer sur la gestion des entités (principalement des entreprises) dans lesquelles les fonds sont investis dans un pays étranger. Ils impliquent la détention d'au moins 10 % des capitaux propres ou des droits de vote d'entreprises d'un pays autre que le sien.

Les flux et les « stocks » de ces investissements sont observés, quantifiés et suivis de près. Dans le rapport annuel 2012 de la BDF Balance des paiements et position extérieure de la France, les statistiques sur les stocks d'investissements directs (ID) français à l'étranger, d'un côté, et étrangers en France, de l'autre, sont présentées et corroborent, en termes financiers, ce que nous venons de voir.

Calculée à l'aide des comptes des entreprises, la valeur comptable du stock des ID français à l'étranger a presque doublé entre 2001, 499 Mds €, et 2012, 914 Mds €. La progression a été vive entre 2004 et 2010, ralentie depuis.

À des niveaux plus faibles, le même type de parcours a été suivi par la valeur du stock d'ID étrangers en France, évalué à 257 Mds en 2001 et à 503 Mds en 2012.

Sans cesse croissant depuis 2004, l'excédent net des ID français à l'étranger par rapport aux ID étrangers en France s'est ainsi élevé à 411 Mds € en 2012. C'est beaucoup. Et, en raison des délocalisations, notamment, n'est-ce pas un substantiel « manque à investir en France» ?

Défiance, et dévalorisation par les marchés des ID à l'étranger

Les valorisations des ID par les marchés, très fluctuantes, ont été globalement défavorables.

Evalué en valeurs de marché, le stock des ID français à l'étranger a augmenté seulement de + 6,4 % entre 2001 et 2012, pour se situer à 881 Mds € cette dernière année. Mais, plus préoccupant, la valeur de marché, habituellement supérieure à la valeur comptable (sinon, pourquoi investir?), qui avait creusé un écart allant jusqu'à + 429 Mds en 2006, est descendue à - 64 Mds sous la valeur comptable en 2008. Elle a récidivé en 2011 et en 2012 avec des écarts de - 158 Mds et - 33 Mds. C'est une très forte dévalorisation qui exprime une grande défiance concernant l'avenir des sociétés et de leurs résultats, mais aussi à l'égard de la conjoncture et des perspectives de croissance des économies des pays concernés, principalement en Europe, où sont localisés les ID.

Cette détérioration a gravement affecté les valeurs des capitaux propres des entreprises non cotées, qui constituent une part prépondérante de ces ID français, et qui n'ont pas résisté à la crise. Leur ratio

VM / VC, qui a culminé à 1,7 en 2001 et en 2007, est passé sous la barre du 1 en 2008 , voisinant 0,9 en moyenne jusqu'à 2012.

Même punition pour le stock des ID étrangers en France. Depuis 2008, leur ratio VM/VP a été inférieur à 1 chaque année, touchant un fond de 0,4 en 2011 et remontant à 0,9 en 2012. La situation et les perspectives apparaissent donc moroses aux investisseurs étrangers concernés. Elles n'encouragent surement pas les sociétés étrangères à accroître leurs investissements en France. C'est une bonne raison de ne pas miser sur elles pour relancer notre croissance et sauver l'emploi chez nous.

Avertissement sans frais

La France ne se relèvera pas si ses gouvernants continuent, pour des raisons idéologiques et électoralistes, à tirer à boulets rouges ou roses sur toutes les formes d'épargne et à pénaliser l'investissement productif, à pousser dehors les entrepreneurs et les « méchants » capitalistes. Pas seulement eux, car selon un sondage qui vient d'être réalisé pour economiematin.fr, « près de 50 % de nos concitoyens sont prêts à quitter la France pour fuir la hausse du chômage, la pression fiscale, la croissance en berne, bref la situation économique inquiétante de la France ». En partie épidermique, sans doute, mais très alarmant, ce « massif » avertissement sans frais !

Et il faut cesser de croire que notre croissance, et l'emploi, peuvent encore venir longtemps de l'augmentation de la consommation et de la dépense publique, au prix d'un endettement sans limites. C'est impensable depuis que la France, soumise aux commandements de l'Union européenne, a ouvert ses portes et ses fenêtres aux vents de la concurrence internationale, loyale et déloyale, sans protections appropriées. La recherche de la compétitivité ne doit pas rester seulement un slogan, une incantation que l'on psalmodie en choeur pendant que l'on charge exagérément, par une fiscalité irréfléchie, en particulier, les coûts dans l'appareil productif, que l'on lamine le pouvoir d'achat des ménages, que l'on décourage l'épargne, les initiatives et l'investissement, et que les lois servent à remplacer la raison. Les gouvernants doivent encourager par des mesures positives, incitatives, et ne pas abuser de la culpabilisation et des attitudes hostiles et/ou répressives, notamment envers ceux qui contribuent au développement de notre économie... et envers ceux qui ne partagent pas leurs opinions.

L'État et les collectivités locales doivent aussi desserrer leur emprise sur l'économie, laisser plus d'air, de place, de libertés et de moyens aux acteurs du secteur privé... qui ont le sens de l'effort, du travail, de la responsabilité, de l'investissement et de la rentabilité. D'expérience, ils savent, mieux que nombre de technocrates qui entourent le pouvoir, que l'on ne peut vivre indéfiniment d'expédients et que l'été des cigales est terminé. ¾

 

NB : Les investisseurs et les analystes sont très attentifs au ratio: valeur de marché/valeur comptable... aussi appelé : ratio PTB (Price to book). Ce ratio résume une appréciation par les marchés de la situation de la société considérée, des perspectives de rentabilité à court terme des investissements, ainsi que de l'évolution de l'environnement économique, social, institutionnel, fiscal. Lorsqu'il descend au-dessous de 1, le pire peut être craint si cela perdure. Les chiffres présentés dans cet article montrent qu'après plusieurs années d'une grande crise qui n'en finit pas, la précarité a gagné nombre d'entreprises et d'investissements en France et en Europe.

 

 

 

 




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03.12.2013
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