LE POIDS ET LE CHOC DES MOTS

 

par Georges AIMÉ

Aimer la France, commence par le langage. Faire que la France soit Une et Indivisible commence par le choix des mots. Ainsi lorsque le Président de la République parle des Juifs de France lors de son récent voyage en Israël laisse-t-il accroire qu’il y a plusieurs catégories de Français et ce faisant il conforte tous les mouvements communautaristes, de quelle que nature qu’il soit.

Il y a des Français de confession juive, comme il y a des Français de confession musulmane ou chrétienne, etc. Nous sommes Français un point c’est tout ! Si nous voulons vivre ensemble avec nos différences il n’y a qu’une solution : respecter les règles et les valeurs de notre République telles que définies dans notre Constitution. S’il s’avère que des événements ou des revendications communautaristes ou identitaires non prévus mettent en péril notre « vivre ensemble » il faut compléter cette Constitution afin de ne pas laisser à quel que juge que ce soit le soin d’une quelconque interprétation.

Du voile de l’une des salariées de la crèche Baby-Loup de Chanteloup-les-Vignes à la Cour européenne des droits de l’Homme saisie par une française de confession musulmane « estimant que la loi viole sa liberté de pensée » en passant par la prison  de Saint-Quentin-Fallavier contrainte par le tribunal administratif de servir des repas hallal aux prisonniers, on voit bien l’urgence qu’il y a à graver dans le marbre ce qui était autrefois d’évidence : nul ne peut imposer et faire payer par la collectivité les interdits et les obligations de sa religion.

Ne pas admettre cela, tergiverser sur le droit (!?) des minorités à vouloir imposer leurs modes de vie relève d’une volonté destructrice de notre identité nationale suffisamment malmenée par les coalitions au pouvoir dans les principaux pays d’Europe n’ayant d’autre but que la destruction des nations, empêcheuses de s’enrichir en rond.

Ainsi en est-il de ces « travailleurs détachés », nouveaux esclaves de nos temps « modernes » ! Se rend-on compte que ceux que l’on caresse dans le sens du poil à chaque veille d’élection – j’ai parlé des petites et moyennes entreprises – vont être les premières victimes et, par voie de conséquence leurs salariés, de cette immigration d’un nouveau genre ?

Vive la liberté de circulation. Il n’y a plus de différence entre les hommes et les marchandises !

Invraisemblable construction européenne que les responsables des deux partis politiques dirigeant notre Pays depuis des décennies ont imposée à marche forcée, trahissant même le choix des électeurs (rappelons-nous le rejet, le 29 mai 2005, par les Français du traité établissant une Constitution pour l’Europe).

Ils sont incapables d’avouer qu’ils ne maîtrisent plus rien, que les lois votées à l’Assemblée nationale sont celles élaborées par la technostructure bruxelloise dont ils sont les marionnettes (la TVA sur les centres équestres en est la parfaite illustration).

Où sont-ils les chantres de l’ultralibéralisme et de la financiarisation de l’économie qui promettaient, vouant aux gémonies ceux qui doutaient, un avenir radieux pour les peuples d’Europe, des lendemains enchanteurs pour des générations et des générations ?

De deux chose l’une : où ce sont des incapables et dans ce cas il faut tous les renvoyer à leurs études, où ce sont de fieffés coquins et il convient également de les renvoyer et de faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus.

Quoi que l’on fasse, quoi que l’on dise, quoi que l’on écrive, rien ne changera si l’on ne réforme pas la pratique politique de ces « élites » qui s’entendent fort bien pour nous faire accroire qu’ils sont différents alors qu’ils sont tous « formatés » de la même façon.

Les élections municipales approchent... allons sur les marchés demander aux candidats quels sont les moyens dont ils disposeront pour réaliser toutes leurs promesses surtout si leur village fait partie des 31.612 communes (sur 36.700) de moins de 2.000 habitants.

Allons demander à ces « députés-maires », petits soldats le doigt sur la couture de leur pantalon rose, rouge, vert ou bleu quelle a été leur action et leur apport dans la réflexion sur l’évolution de notre société. Ne nous laissons pas berner par ceux qui clament haut et fort que ce n’est pas en séance que l’on travaille mais en commission : ils étaient moins de la moitié (tous partis confondus) lors de celle discutant du budget de la défense.

À quoi servent 570 députés (pour les trois-quarts absents lors des séances de jour... quant à celles de nuit...), là où 220 suffiraient (à condition qu’ils n’aient que ce mandat) ?

Il n’y a que les nostalgiques de la IVe République pour penser que le mode d’élection et le nombre de sénateurs est la garantie du bon usage de la démocratie.

C’est un euphémisme de répéter que la France a besoin de se réformer. Alors commençons par exiger une réforme de la représentation nationale (mis à part les régions elle date de la Révolution). Ce millefeuille est le refuge confortable et rémunérateur de nombre de nos politiciens se croyant indispensables à la Nation alors qu’ils en sont les sangsues.

En cette période de Noël il n’est pas interdit de rêver.

 




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03.12.2013
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