LE TEMPS PRESSE...

par Georges AIMÉ

La manière dont sont conduites les affaires de la France est dangereuse. À vouloir perpétuellement opposer une moitié du pays à l’autre sans se préoccuper des effets d’une telle attitude conduira tôt ou tard à un affrontement violent dont on ne sait quelles en seront les conséquences.

La pensée unique ajoutée à une idéologie de destruction de la Nation fait du « machin » européen une espèce de machine à broyer les Peuples. Sans doute cela est-il voulu. Diminuer chaque jour un peu plus le poids de États-Nations pour mieux contrôler des Régions que l’on mettra, elles aussi, en concurrence pour mieux les rendre dépendantes, conduit au rejet massif de tout ce qui touche à l’Europe. Le bon comme le mauvais.

Cela se vérifie chaque jour. La montée des partis nationalistes non fascistes ou d’extrême-droite est là pour nous le prouver.

Ainsi en Angleterre (l’UKIP ); en Autriche (le Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ : 17,5 % de sièges au Parlement + le Bündnis Zukunft Österreich, BZÖ : 11,50 % au dit Parlement , soit 29 % à eux deux) ; en Belgique (le Vlaams Belang : 8 % des sièges à la Chambre des représentants) ; en Bulgarie (l’ Ataka : 9,4 % des voix aux législatives de 2009) ; au Danemark (le Dansk Folkeparti, DF : 12,3 % des voix aux législatives de 2011) ; en Finlande (le Perussuo-malaiset : 19,5 % des sièges à l’Assemblée nationale) ; en Grèce ; en Hongrie (le Jobbik : 16,8 % des sièges à l’Assemblée nationale) ; en Italie (Mouvement 5 Étoiles : 17,3 %); aux Pays-Bas (PVV : 16 % des sièges à l’Assemblée nationale) ; en Suède (le Sverigedemokraterna/SD :

6 % des sièges au Parlement) ; en Slovénie ; en Suisse (l’UDC/Schweizerische Volkspartei : 27 % des sièges au Conseil national) ; au Portugal, etc.

Des mouvements apolitiques se font également entendre. « Que se vayan todos ! » crient à pleins poumons les indignados espagnols à la Puerta del Sol. Quant aux sympathisants d’ Occupy, ils protestent contre les lobbies financiers, c’est-à-dire contre le 1 % de la population mondiale qui régit la vie des 99 % restants.

La montée en puissance de ces mouvements et partis est révélatrice du rejet par les populations des partis traditionnels, tous issus de la social-démocratie, et de la perte de confiance dans leurs dirigeants.

Les « grands » partis au pouvoir quand ils se sentent menacés par la crédibilité de certains de ces partis les affublent du nom de « souverainistes », pour faire accroire qu’ils sont repliés sur eux-mêmes et, pour employer un mot à la mode, qu’ils ne sont pas « modernes ». Ainsi en est-il de Debout la République en France. Quant aux autres, ceux d’extrême-droite, ils les qualifient de « populistes » et les diabolisent à outrance : xénophobes, nationalistes et anti-européistes ils représentent un danger pour nos libertés, la liberté de la France, la liberté de l’Union Européenne et sont source de tous les maux qui accablent notre société. Eh bien ça ne marche plus (les taux d’abstention record aux élections législatives partielles sont là pour nous le prouver) ! Ces discours éculés sont perçus (à tort ou à raison) par les populations comme autant d’affabulations, de mensonges et « d’histoires » invraisemblables. De plus, pour couronner le tout, les « affaires » viennent conforter ce « ras-le-bol ».

Ce véritable sentiment de menace et d’abandon, ajouté à l’incertitude d’un avenir, dû à une crise non maîtrisée par des dirigeants complaisants ou incompétents se transformera, tôt ou tard, en émeutes populaires (la révolte des modérés) dont personne ne connaît l’issue. Pourtant cela pourrait être évité. Le Président de la République a deux chances historiques de rester dans l’Histoire. La première étant d’être celui qui aura su réformer la représentation et la pratique politique en réduisant de façon significative les dépenses publiques. Comment ? En diminuant de façon drastique le nombre d’élus et de fonctionnaires (voir article « Réformes » sur notre site www.academie-gaullisme.fr). http://www.academie-gaullisme.fr/accueil/2013.06.07_-_Reformes__1_.pdf

La seconde étant d’être celui qui aura su reconnaître que la construction européenne telle que développée par ces prédécesseurs depuis Pompidou (les accords particuliers conclus avec la Grande-Bretagne) a conduit à une impasse et qu’il convient maintenant d’abandonner cette folle idée d’Europe fédérale qui ne correspond pas à l’histoire et à la mentalité des peuples pour enfin construire une Europe des Nations. Seule garante des peuples à disposer d’eux-mêmes et seule capable de s’opposer à la financiarisation de l’économie. En a-t-il conscience ? En a-t-il envie ? En a-t-il les moyens ? Le temps presse, demain il sera trop tard. Demain c’est dans un an : les élections européennes...

 

 
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08.06.2013
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