HUGO CHAVEZ,

émancipateur de l’Amérique latine

 

par Gilles BACHELIER

L’Amérique latine fut longtemps considérée comme l’arrière-cour des États-Unis, vouée à être exploitée sans vergogne par ses multinationales, étroitement maintenue dans une étroite dépendance au nom de la doctrine de Monroe qui en faisait une chasse gardée du puissant voisin du nord.

La pauvreté, les graves carences en matière d’éducation, de santé et de logement, la distribution inégalitaire des revenus, la concentration de la richesse par une oligarchie ultra-minoritaire ont provoqué en Amérique latine un rejet quasiment généralisé du système néolibéral par les États-Unis et le FMI.

Ce rejet s’est manifesté par l’arrivée au pouvoir au moyen d’électrons libres et démocratiques de nombreux présidents décidés à rompre avec ce système injuste et à se libérer par la même occasion de l’hégémonie des États-Unis et des dictats du FMI par la reconquête de l’indépendance nationale et de la souveraineté de leurs peuples (Bolivie, Équateur, Argentine, Uruguay, Nicaragua, Brésil…)

Hugo Chavez fut jusqu’à sa récente disparition le chef de file de ce puissant mouvement de contestation et d’émancipation sur le modèle du libertador Simon Bolivar, son inspirateur.

Durant les quatorze années pendant lesquelles il gouverna le Venezuela, élu et réélu au suffrage universel pour trois mandats successifs, Hugo Chavez devait transformer profondément son pays avec l’appui constant d’une large majorité de vénézuéliens, notamment des catégories les plus pauvres sans pour autant porter atteinte aux principes démocratiques. Il s’agissait pour lui de rompre avec la politique oligarchique de ses prédécesseurs lesquels dans une atmosphère de corruption généralisée avaient laissé se développer l’extrême pauvreté d’une grande partie de la population par la faute d’une politique d’austérité et de privatisation à outrance dictée par le FMI. Chavez frappa un grand coup en récupérant au

profit de l’État vénézuélien l’importante manne pétrolière (le Venezuela possède les plus grands gisements pétroliers connus après ceux du Moyen-Orient), ce qui lui permit, après avoir remboursé par anticipation les dettes de l’État au FMI, et avoir tourné le dos à ce dernier, de financer des budgets sociaux au bénéfice de la population : santé publique, logement, éducation, réindustrialisation du pays, accès à la culture, distribution de terres aux paysans pauvres, création de coopératives agricoles, microcrédits. Grâce à son action, le peuple vénézuélien a retrouvé sa dignité et sa souveraineté, ce qui n’est pas rien.

Sur le plan international, Hugo Chavez a joué un rôle de tout premier plan. Il fut à l’origine en 2005 de la création de l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) et en 2011 de la CELAC (Communauté des États latino-américains et des Caraïbes).

L’ALBA comprend huit pays membres (Venezuela, Cuba, Bolivie, Équateur, Nicaragua et trois États des Caraïbes) et organise une coopération en matière politique, sociale et économique en rupture avec le modèle néolibéral.

La CELAC comprend trente-trois pays membres soit la quasi-totalité des États d’Amérique du sud, d’Amérique centrale et des Caraïbes, à l’exception notable des États-unis et du Canada, travaillant à la coopération et à l’intégration des États membres. La CELAC est présidée en 2013 par Cuba, ce qui est parfaitement symbolique de la volonté de ces pays de se libérer de la tutelle des États-Unis.

En conclusion, on peut affirmer qu’Hugo Chavez, en dépit d’un style volontiers provocateur et tonitruant n’a jamais été le dictateur populiste complaisamment décrit par nos médias mais un véritable émancipateur adulé par toute l’Amérique latine et cela bien au-delà de son propre pays le Venezuela, qu’il a tiré de la pauvreté et auquel il a restitué ses richesses naturelles.

 
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12.05.2013
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