TRICHEURS-MENTEURS...
par Georges AIMÉ
Faut-il
écrire « la France est-elle devenue un pays de tricheurs-menteurs ? » ou « la
France EST devenue un pays de menteurs-tricheurs » tant l’amoralité est devenue
la règle.
On pourrait
ajouter que cette amoralité fait le lit de tous les communautarismes, ces
derniers ne trouvant plus, pour leur barrer la route, les grands principes de
notre « vivre ensemble » dont notre République laïque doit être la
garante.
Il ne faut pas
alors s’alarmer que des citoyens puissent écrire (source blog de Mediapart) que la maîtresse du Président « bénéficie des
largesses de la République puisqu’elle se fait loger, nourrir, entretenir, payer
son personnel et ses déplacements alors qu’elle n’a aucun lien juridique ni avec
François Hollande, ni avec le peuple français dans les poches duquel elle puise
en toute décontraction. Si, toutefois, Mme Trierweiler
a un lien avec le Président (concubins notoires), celui-ci aurait dû, lors de sa
déclaration de patrimoine, déclarer ce dernier avec celui de Madame. Ce qui n’a
pas été fait. »
Un ministre du
Budget ne cessant de répéter aux Français qu’ils doivent se serrer la ceinture
et « omettant » de déclarer ses avoirs bien à l’abri (enfin le croyait-il) dans
des paradis fiscaux.
Deux
présidents de la République au courant des agissements de ce dernier et ne
traitant pas le dossier (cf article « Quand Hollande
et Sarkozy ont su », Marianne, n° 834).
Le ministre de
l’Intérieur du précédent Gouvernement reconnaissant qu’il a dissimulé au fisc de
« petites » (les Français dans la difficulté apprécieront) sommes
d’argent...
Le secrétaire
d’un des deux principaux partis de France trouvant les prétextes les plus
fallacieux pour combattre le cumul et la limite des mandats, ajoutant même,
comble de l’ironie « qu’il est souhaitable qu’un élu est une activité privée
afin qu’il ne soit pas coupé de la réalité » (il est vrai qu’il sait de quoi il
parle et en plus il est soutenu par le président du Conseil national des
barreaux).
La première
autorité morale d’une des religions du Livre usurpant un titre universitaire et
plagiant un philosophe...
Des «
politicards », des « faiseurs d’opinions* » qui n’ont de journalistes que
l’inscription qu’ils ont sur leur carte de presse, des dispensateurs de pensée
unique, etc. justifiant toutes ces dérives au nom de je ne sais quel
raisonnement de caniveau camouflant ainsi leurs oligarchiques connivences et
autres turpitudes avec le Pouvoir en général.
Devant ce vide
moral, les fanatiques religieux, ennemis de toutes les libertés, se répandent en
propos et actions antirépublicaines. Parmi ces derniers les prosélytes de
l’islam sont les plus redoutables (suivis de près par les catholiques et les
juifs intégristes). Et le comble est qu’ils trouvent pour les défendre, alors
qu’ils traitent les femmes comme des sous-humains, des défenseurs du droit de la
femme...
Il en est de
même de tous ces « bouffeurs » de curé, toujours prêts à condamner (parfois à
juste titre) les dérives de l’église romaine mais que l’on n’entend pas quand il
s’agit de combattre avec fermeté l’enfermement de la femme voilée ou la demande
de temps, dans le cadre de l’école ou du travail, pour effectuer ablutions et
prières.
À ce sujet, il
serait intéressant que les pouvoirs publics s’inquiètent des problèmes
sanitaires liés au fait que les robes dont sont accoutrées ces femmes (il en est
de même pour les pantalons de beaucoup de jeunes) sont vecteurs de maladies (les
trottoirs n’étant pas encore aseptisés).
Faut-il aussi
pour ne pas être taxé d’antisémitisme ne pas parler des égarements du grand
rabbin de France et ne pas dire que la Palestine est devenue un gruyère
?
Faut-il ne pas
s’inquiéter de ces sectes issues de l’église évangélique conduisant à toutes les
dérives après avoir transformé le cerveau de leurs adeptes en éponge
?
Il est plus
que temps de ramener la pratique religieuse, quelle qu’elle soit, dans le lieu
qu’elle n’aurait jamais dû quitter, à savoir la sphère
privée.
Si, en son
temps, un Premier ministre n’avait fui la réalité en renvoyant vers le Conseil
d’État ce qui était de sa responsabilité, nous n’en serions pas
là.
Les Français
ayant voté Hollande ne se grandissent pas et ne servent pas la France en
défendant becs et ongles un Gouvernement qui tient pour plus important
l’ouverture de salle pour se droguer, la législation sur le délit de racolage,
la limitation de vitesse sur les autoroutes, le mariage des homosexuels que de
s’attacher à diminuer le nombre de chômeurs en s’attaquant au millefeuille
administratif, à la financiarisation de l’économie et à l’affaiblissement d’une
France asservie dans une Europe de marchands du temple et de
spéculateurs.
Les Français
ayant voté Sarkozy ne se grandissent pas en nous expliquant ce qu’il convient de
faire pour s’en sortir alors qu’au pouvoir il y a moins d’un an ils ont été
remerciés pour cause d’incompétence, empêtrés dans des affaires n’ayant rien à
envier à celles du moment.
Regarder sans
voir, écouter sans entendre, réclamer un référendum quand ça arrange et ne pas
en tenir compte quand ça dérange, traiter de souverainiste ou de « populiste »
celui qui vient troubler le jeu bien établi de la caste dirigeante, répondre par
le mépris en donnant des jeux au « bon peuple » (il n’est de jour où l’on ne
parle de ces spectacles privés que sont les joutes de balle au pied), tout cela
ne correspond plus aux attentes d’une population au bord de
l’explosion.
C’est en
combattant la pratique politique, en réformant les Institutions et en faisant en
sorte que l’Europe ne soit plus une passoire, que l’on résoudra les problèmes.
Critiquer la forme sans changer le fond ne sert à rien, si ce n’est à éloigner
chaque jour un peu plus les citoyens de leurs
représentants.
À bon
entendeur, salut.
*Je vous
conseille de lire l’article de Jean-Jacques Cros (il présidera notre dîner-débat
de juin) Vive la transparence : et si on parlait des
journalistes?
http://www.huffingtonpost.fr/jeanjacques-cros/transparence-politique-journalistes_b_3070211.html?utm_hp_ref=medias
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