par
Georges AIMÉ
Merci à
Mediapart. Merci à la
Justice.
La presse
indépendante des pouvoirs politique et financier se compte sur les doigts d’une
seule main dans notre « cher et vieux Pays ». Où sont-ils tous ces aboyeurs aux
ordres qui n’ont cessé de vilipender M. Edwy Plenel et de la traiter comme un paria ? Collaborateurs
zélés ou petits commissionnaires d’une oligarchie persuadée que tout lui est
permis, ils sont le déshonneur de la presse française et ne méritent en rien le
nom de journalistes. Les entendez-vous hurler au loup en horde bien organisée ?
On a trahi leur confiance, on leur a menti, on les a outragés. Quelle horreur !
Ils ne savaient pas !
Car il est
bien évident que s’ils avaient su ils l’auraient dit ! Comme ils nous avaient
prévenus de la maladie de Georges Pompidou, comme ils nous avaient signalé que
François Mitterrand entretenait sa maîtresse aux frais de la République, comme
ils nous ont parlé des relations privilégiées de Jacques Chirac avec Saddam
Hussein ou de celles de Nicolas Sarkozy avec Mouammar Khadafi ou Mme Liliane Bettencourt. Braves gens. Et puis il faut bien renvoyer
l’ascenseur... quand on bénéficie de réductions d’impôts que nul Gouvernement ne
saurait remettre en cause...
Merci à ces
juges intègres d’avoir fait leur travail avec foi et conviction. Ils sont ce qui
reste d’honneur à la République française, certains représentants de la Justice
n’ayant pas toujours été exemplaires en matière de suivi des affaires impliquant
des femmes et/ou des hommes politiques.
Quant à
l’autre visage de l’oligarchie, celui de beaucoup de dirigeants politiques,
encore une fois il nous révèle son mépris pour tous ceux qui n’appartiennent pas
à la caste.
Le seul moyen
de s’en sortir, et je n’aurai de cesse de la répéter, est de changer la pratique
politique et d’opérer les réformes pour que « faire de la politique » ne soit
plus un métier mais un don de soi, pour un temps donné, à la
Nation.
Tant que nous
n’aurons pas interdit le cumul des mandats, limité ceux-ci à deux de suite et
obligé les fonctionnaires à démissionner quand ils sont élus nous aurons des «
affaires ». Jusqu’au jour – et ce jour est proche – où, las et désabusés, les
électeurs, incapables de résilience, glisseront dans l’urne un bulletin Front
National. Il ne sera plus temps de pousser des cris d’orfraie et de s’alarmer
des conséquences d’un tel acte.
Nous avons eu
les prémisses de cela lors de l’élection législative partielle qui vient de se
dérouler dans l’Oise (huit cents voix d’écart entre le candidat UMP et la
candidate Front National). 65 % des électeurs ne se sont pas déplacés. C’est
dire la confiance et l’espoir qu’ils mettent dans leurs
élus.
S’il reste
encore un peu de courage à notre classe politique dans son ensemble, elle doit
proposer ces réformes autrement plus importantes et plus urgentes que le mariage
entre homosexuels, l’ouverture de salles publiques pour drogués ou le délit de
racolage. À quelques éléments près, force est de constater que députés et
sénateurs ne veulent pas faire passer l’intérêt collectif avant l’intérêt
personnel. Par contre, pour faire diversion, ils se retrouvent tous, dans une
tribune du parc de Princes pour faire la promotion d’une entreprise privée de
spectacles... où les acteurs ne sont que de mercenaires. Qui se ressemblent
s’assemblent !
Les gens de ma
génération (1945-1955) ont été bénis des dieux, ils n’ont eu à subir aucune des
difficultés auxquelles ont eu à faire face leurs frères, pères et grands-pères. Ils ont cru détenir la vérité et être plus
intelligents que leurs aînés et ils se sont trompés – ou nous ont trompés – sur
le devenir d’une société qui ne pouvait qu’être meilleure que la précédente
puisqu’ils l’avaient décrété. Un certain nombre d’entre eux, issus d’un même
moule formateur (l’ENA), détenteurs de la pensée unique, se sont empressés
d’édicter ce qui était bon pour le peuple et d’envoyer aux gémonies les
empêcheurs de penser en cénacle restreint.
Renvoyons à
leurs chères études ces politiciens dévoyés qui n’ont aucun égard pour leurs
concitoyens et se soucient de l’esprit de la Ve République comme de colin-Tampon.