BRÈVES DE JANVIER 2013

 par François LARDEAU

La libération de Florence Cassez décidée par la Cour Suprême mexicaine a été accueillie avec soulagement par ceux qui s’étaient faits les défenseurs de l’emprisonnée quasiment à vie et qui craignaient un nouveau renvoi. On ne peut que s’en réjouir avec eux et souhaiter que l’intéressée puisse refaire sa vie : « vivre et être heureuse » a-t-elle déclaré. L’autre raison de se réjouir, c’est que cette décision prise principalement, semble-t-il, en raison des conditions illégales dans lesquelles elle avait été arrêtée et jugée, met un terme à une affaire de droit commun, devenue une affaire d’État, qui empoisonnait depuis sept ans les rapports entre la France et le Mexique, rapports qui vont être à reconstruire en ménageant les susceptibilités. La décision n’innocente pas pour autant Florence Cassez : la décision de la Cour Suprême mexicaine condamne la procédure mais ne juge pas sur le fond. De ce point de vue, l’incertitude subsiste quant à la participation effective de l’intéressée aux enlèvements dont son compagnon d’alors est aujourd’hui toujours inculpé. Elle aurait sans doute commandé une plus grande réserve de la part des officiels français qui ont par trop déroulé le tapis rouge et exploité l’événement à des fins politiciennes, comme l’ont confirmé les misérables chicanes aussitôt intervenues entre partisans de Sarkozy et de Hollande pour dire lequel des deux avait le plus contribué à la libération de Florence Cassez. À l’inverse de cette affaire sordide, la performance de François Gabart, brillant vainqueur, à sa première tentative et à seulement vingt-neuf ans, du Vendée Globe, tour du monde en solitaire gagné en soixante-dix-huit jours après un véritable mano à mano avec le second de l’épreuve, Armel Le Cleac’h, distancé de seulement trois heures, ingénieur comme lui sorti de l’INSA. Ils ont pulvérisé le record de l’épreuve détenu par Michel Desjoyaux deux fois vainqueur de celle-ci : presque sept jours de mieux ! Ces résultats qui sont dus par ailleurs à l’excellence des bateaux réalisés par le même chantier auraient mérité des commentaires officiels plus consistants et être donnés en exemple de réussite à une jeunesse qui doute. Au terme heureux qu’ont connu ces deux aventures, on nous permettra donc de trouver plus d’intérêt à la seconde qu’à la première, laquelle n’a rien d’édifiant, même si la force de caractère de Florence Cassez qui lui a permis de supporter ses sept ans d’emprisonnement est pour une part comparable à celle du marin et devrait lui permettre de sortir de la mauvaise voie dans laquelle elle s’était engagée au Mexique, ne pouvant totalement ignorer les activités criminelles de son compagnon. Nul doute que de son côté François Gabart et Armel Le Cleac’h confirmeront leurs qualités de « Mozarts du large », comme Le Figaro a nommé si à propos le premier !

 




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05.02.2013
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