par Georges AIMÉ
Les trois articles consacrés à la
refonte de la pratique politique m’ont valu quelques remarques dont une, émise
par un homme de qualité, intelligent et peu enclin à la violence, m’a
particulièrement interpelé : « Il n’y a plus rien à faire, seule la Révolution
nous sortira du pétrin dans lequel les démocraties européennes nous ont mis
».
Tout est affaire d’instruction et
d’éducation. Tout comme le citoyen doit se rendre compte qu’il est le premier
agent économique de son pays, il faut lui démontrer qu’il détient une arme
redoutable (du moins dans la plupart de nos démocraties d’Europe occidentale) :
son bulletin de vote.
L’argent fascine et l’arme favorite
de ceux qui en ont est de faire croire à ceux qui n’en ont pas qu’il est
relativement facile d’en avoir ! Ainsi les divers jeux, qu’ils soient en
télévisuels, en ligne ou à acheter dans de quelconques boutiques, agissent comme
autant de miroirs aux alouettes ; le pire ayant peut-être été atteint avec
l’actionnariat populaire. Aussi sont-ils nombreux ceux qui espèrent gagner de
l’argent sans travailler sans se rendre compte, heureux de voir leurs actions
augmenter, qu’ils contribuent à la délocalisation de leur propre entreprise
!
Ce bulletin de vote n’est pas un
simple morceau de papier que l’on met dans une boîte, voter pour élire un élu de
la Nation n’est pas de même nature que voter pour élire le « héros » de telle ou
telle émission de télé-réalité.
Nous pouvons cependant être
optimistes car notre citoyen commence à se rendre compte de cela. Les taux
record d’abstention en sont le reflet. De plus, le comportement de nos
gouvernants, qu’ils soient de droite ou de gauche nous aide grandement dans
cette tâche qui est loin d’être insurmontable. L’attitude de certains élus
soutenant le Gouvernement actuel de la France étant la même que ceux de la
majorité sortante, éblouit ceux qui douteraient encore : leur refus du non-cumul
des mandats et de la reconnaissance du vote blanc comme une expression à part
entière et non pas comme une simple donnée statistique, ont des conséquences
très négatives dans l’esprit de l’électeur et sont les prémisses d’une prise de
conscience.
Pour l’heure, la révolution ne peut
être la réponse à un changement de la pratique politique. Cette dernière doit,
après avoir été totalement modifiée, reprendre la main sur la pratique
économique telle que développée par les tenants de la financiarisation de
l’économie mondiale.
Les peuples d’Europe doivent prendre
conscience que la construction européenne telle qu’on leur a présentée jusqu’à
maintenant est un édifice chancelant qu’il faut abattre car sans fondations. Il
faut sortir de cette Europe, établir des monnaies nationales (appelées euro-franc, euro-mark, euro-lire,
euro-pesetas, etc.) et une monnaie européenne d’échange (euro) composée d’un
panier de ces monnaies nationales. Le poids dans le panier de chacune d’elles
étant revu périodiquement afin de l’ajuster à l’économie réelle du pays. Il est
également absolument nécessaire que la Banque Centrale Européenne soit au
service des États et non au service d’intérêts plus ou moins
privés.
Parallèlement, il convient, pour les
pays désirant aller plus loin dans l’intégration européenne, d’harmoniser les
différents codes (civil, commerce, défense, éducation, environnement, famille,
fiscal, impôts, pénal, travail, etc.).
Il faut donc démolir l’Europe telle
que construite par les euro-béats (libre circulation des marchandises et des
hommes) ou les partisans de la mondialisation à travers la financiarisation de
l’économie mondiale (ouverture totale de frontières, libre circulation de
capitaux), pour mieux la reconstruire sur la base de la réelle volonté des
peuples la composant à vouloir vivre ensemble. Ce qui n’est pas évident, la
laïcité en étant la flagrante démonstration.
Ce n’est qu’à partir de cela que
pourrait être imaginée la Constitution européenne donnant naissance à une
Europe-Nation.
Tous ceux qui se sentent concernés
par le devenir de peuples d’Europe doivent inciter leur entourage à ne plus
voter pour les deux partis politiques qui ont toujours trahis leurs électeurs.
En France, le point d’orgue ayant été atteint le 8 février 2008 avec la
ratification par le Parlement, à Versailles, du traité de Lisbonne rejeté par
les Français le 29 mai 2005 avec 54,68 % de suffrages
exprimés.
Au-delà des postures et autres
gesticulation pré-électorales les citoyens doivent s’assurer de la réelle
volonté des hommes politiques qu’ils choisiront pour les représenter à réaliser,
où au moins à tenter de réaliser, promesses et
engagements.
Il ne fallait pas être un grand
observateur pour percevoir lors de le dernière élection présidentielle française
qu’aucun des deux candidats présents au second tour ne s’était réellement
prononcé sur l’Europe, sur la financiarisation évoquée ci-dessus et surtout
qu’aucun des deux ne s’était engagé à quoi que ce soit. En foi de quoi on eut
droit à un débat franco-français. Exit l’Europe, le bassin Méditerranéen, le
monde, la Chine, etc. ; avec un tour de passe-passe habituel chez ces
professionnels de la manipulation ont été rétablies les frontières... comme pour
le nuage de Tchernobyl mais dans l’autre sens.
Ajoutons à cela qu’ils ont été
défendus, soutenus par de pseudo experts, docteurs Diafoirus èséconomie,
ès-sociologie, ès-fiscalité, etc., et relayés par des animateurs-journalistes
plus soucieux d’être présents dans et sur tous les médias plutôt que de faire un
travail de recherche et d’investigation.
Les Français et certains peuples
d’Europe ont prouvé au cours de leur Histoire qu’ils pouvaient réagir face à des
situations désespérées. Tous ont la capacité pour analyser et comprendre, sans
l’aide de médias asservis, que continuer dans cette voie est suicidaire et ne
peut mener qu’au chaos.
Aidons-les en échangeant, en
argumentant, en prouvant que leur bulletin de vote est une arme bien plus
efficace que les faux, pelles, pioches ou fusils d’une
Révolution.
Lire :
La
(première partie)
La
(deuxième partie)
La
(troisième
partie)