par Georges
AIMÉ
Voici la
dernière partie de notre réflexion sur les réformes nécessaires à une nouvelle
pratique de la politique en France. L’actualité donne un relief particulier à
cette réflexion et l’urgence de ces réformes est déterminante pour l’avenir de
notre Pays.
Ramener le nombre de
ministères à une douzaine
À la tête de chacun de ceux-ci un
ministre avec, sous ses ordres, des secrétaires d’État
spécialisés.
Avantage : le Premier ministre ne
perdra plus son temps à assurer des arbitrages…
Faire un audit
sérieux sur la nécessité et le rôle des différentes « agences
»
Bien souvent refuge pour les « amis »
que des Français ingrats n’ont pas réélus, ces agences dont on ne connaît pas le
nombre exact seraient 1.200. « Créées de façon ponctuelle sans cohérence
d'ensemble », elles emploieraient 450.000 fonctionnaires.
Commandée en août 2011 par Matignon,
une enquête de l'IGF sur ce sujet a été achevée en mars 2012. Le Premier
ministre d'alors, François Fillon, a renoncé à la rendre publique à quelques
semaines de la présidentielle.
Ces agences se cachent derrière de
poétiques acronymes :
- Assoc.
pour association ;
- ETP pour établissement temps plein
;
- EPA pour établissement public
administratif ;
- EPIC pour établissement public
industriel et commercial ;
- GIE pour groupement d’intérêt
économique ;
- GIP pour groupement d’intérêt
public ;
- SA pour société anonyme
;
- SCN pour service à compétence
nationale.
Pour le plaisir je ne puis m’empêcher
de vous en citer quelques-unes :
- APIE pour agence du patrimoine
immatériel de l’État ;
- ANCV pour agence nationale de
chèques-vacances ;
- CNV pour centre national des
variétés, de la chanson et du jazz ;
- SAE pour service des achats de
l’État ;
- SRE pour service des retraites de
l’État ;
- service technique de remontées
mécaniques et de Transports ; etc.
Si cela vous passionne, je vous
conseille la lecture du Rapport du Conseil d’État sur ce sujet, édition
2012.
Une gabegie, selon l'Inspection
générale des finances, de 50 milliards d’euros par an.
Sur les questions
d’intégration et sociales
- revoir le code de la nationalité en
laissant à l’intéressé devenu mature le choix de sa mère-patrie après bien
entendu qu’il ait fait la preuve de son attachement à celle-ci (connaissance de
la langue, possession de la lecture et de l’écriture, attachement et respect de
ses lois, de ses moeurs et de son Histoire)
;
- mise en place d’un service
militaire et/ou un service civique obligatoire d’un an pour tous les Français.
Service pouvant durer trois ans pour les jeunes gens qui y arriveraient
illettrés, analphabètes ou en situation de rupture avec la Société et devant
déboucher sur un métier ;
- étudier la mise en place d’une
véritable Participation afin que chacun, quelle que soit la taille et le type
d’entreprise dans laquelle il travaille, puisse se sentir intellectuellement,
matériellement et financièrement partie prenante de l’avenir de celle-ci
;
- mettre en place une T.V.A. sociale
afin de taxer les produits provenant des pays avec lesquels notre balance
extérieure est en déficit et/ou qui exploitent les enfants et les hommes en
matière de droits du travail ;
- revoir le financement de syndicats
(Rapport Perruchot) ;
- revoir le financement et la
capacité des « officines » dispensant la formation continue (les sommes en jeu
sont considérables ;
- mise en place d’une véritable
politique familiale avec salaire et retraite pour les femmes ayant eu au moins
trois enfants et ayant dû arrêter de travailler pour les élever
;
- obliger réellement les communes à
construire des logements sociaux disséminés sur leur territoire et non regroupés
dans de véritables ghettos et ne pas accepter qu’une amende puisse remplacer
cette obligation.
Sur les questions
d’indépendance nationale et de souveraineté
- obligation du recours au référendum
avec engagement du chef de l’État et du Gouvernement et démission automatique en
cas de désaveu ;
- interdiction d’utiliser une autre
langue que le français dans le cadre de la représentation nationale au sein des
instances européennes et internationales.
Il y a également lieu de définir une
fois pour toutes ce qui appartient au domaine régalien de l’État afin que ce
dernier en conserve la direction et décide des orientations (par ordre
alphabétique et pour n’en citer que quelques-uns : défense/sécurité, énergies,
enseignement, grands travaux d’intérêt national, retraite, santé/sécurité
sociale, transports stratégiques, voies de communication).
*
Voilà quelques éléments qui
pourraient réconcilier les Français et la politique. Il en existe évidemment
beaucoup d’autres comme la laïcité, la sécurité, la Justice, sujets d’actualité,
ou le nombre et le découpage de régions qui ne correspond pas à la construction
historique de la France
Nul besoin « de changer de camp »,
d’être de droite ou de gauche pour se rendre compte que la faille entre
dirigeants et dirigés s’agrandit, que le fossé entre riches et pauvres apparaît
aux yeux de ces derniers comme devenant de plus en plus profond, que
l’incompréhension règne dans tous les domaines et que seules les choses futiles
(voir l’indigence de beaucoup de programmes télévisuels et autres journaux à
sensation) semblent avoir de l’importance.
L’actualité nous démontre l’extrême
urgence de ces réformes. Entre un Président de la République disant à des élus
de ne pas respecter la loi dont il est à l’origine et un candidat à la
présidence du plus grand parti de l’opposition auquel il faut ajouter l’égérie
d’un parti extrémiste (RMC, 23.11) disant qu’ils ne la respecteront pas, tout va
bien ! Bottons en touche, déléguons, faisons faire par d’autres ce que l’on
n’accepte pas et demandons dans le même temps aux citoyens d’être obéissants et
de respecter la Loi !
Non, décidément plus rien ne
fonctionne dans notre Pays et la raison en est la privatisation de la vie
publique, la confiscation du bien commun au profit de l’enrichissement
personnel, l’abandon total de la notion de service à la Nation au profit de
celle consistant à se servir d’abord et avant tout !
Le non cumul des mandats est là pour
nous permettre de constater que dès qu’il s’agit de préserver prébendes et
autres intérêts il n’y a plus de clivage politique, seul l’intérêt particulier
compte. N’est-ce pas mesdames et messieurs les sénateurs ?
Soutenus par de élus ne pensant qu’à
leur réélection, les communautarismes et les corporatismes de toutes origines de
tous ordres et de tous niveaux comptent plus que l’intérêt
général.
Les hommes les plus médiocres sont
élus aux postes les plus importants par des électeurs ne sachant plus faire la
différence entre paraître et être. Ces électeurs dont la seule (non) source de
réflexion est la grand-messe du « 20 heures » ne savent plus ce que signifie
vivre ensemble. Les mots galvaudés, vidés de leur sens, sont utilisés comme
autant de slogans publicitaires. Ballotés entre virtuel et réalité les Français
– et les Européens en général – finissent par écouter et regarder nos hommes
politiques et leurs pseudo conseillers-experts comme ils écoutent un bonimenteur
ou regarde un bateleur de foire.
Quand une lueur d’espoir apparaît,
nos élus font tout pour ne pas se mettre en danger. Ainsi en est-il de la
reconnaissance du vote blanc. Certes, on le comptabilisera à part mais... ce ne
sera qu’une donnée statistique. Quelle sera leur attitude le jour où le vote
blanc arrivera en tête ? Sans doute la même qu’aujourd’hui quand ils pensent «
représenter » les Français avec 30 % des voix !
La société du paraître dans laquelle
beaucoup se complaisent amènera tôt ou tard, selon la prédiction d’un vieil et
cher ami, la révolte des modérés (le Mouvement de Indignés en est le signe
annonciateur). Il sera alors trop tard pour regretter de ne pas avoir été à
l’écoute de nos concitoyens.